Saturday, December 19, 2009

Maison

À la maison ici, à la maison là-bas, quand j'y suis c'est ici chez moi et quand je repars c'est là-bas. Donc je suis à la maison, au pays de ma langue natale et au pays du frette qui me grignote les os.

Au départ tout s'est fait très vite, dernière fin de semaine, dernière journée, dernier bisou à Griffy, dernière minute à l'aéroport. Dernier vol vers Québec, j'ai manqué ma connection car l'avion était en retard. J'ai couché à Montréal, peu dormi, je suis repartie le lendemain. Encore une fois à marcher sur le tarmac à Québec, comme la fois, comme quand, comme l'autre fois. Cette fois il faisait froid et venteux et mon cerveau comateux commençait à peine à réaliser que j'étais de retour à la maison. Les bagages ont tourné sur le caroussel et les miens étaient les derniers. J'ai fait une longue sieste puis je suis revenue à la vie.

Depuis mon arrivée j'ai mangé, bu, parlé gars, monté à cheval, parlé cheval, magasiné, magasiné, bu, mangé, dormi. J'ai monté Houston le gros cheval avec mes deux pieds dans les étriers, comme si j'étais réparée. Bien sur ce n'était qu'une illusion car j'ai perdu la forme et j'ai des douleurs mystérieuses apparues ailleurs, comme je devais compenser pour ma blessure mon corps à décidé de se blesser à d'autres endroits. Mais je dors et mange et bois donc je crois que finalement je vais mieux.

Alors la vie se déroule toujours aussi vite et tout change mais l'affection que j'ai envers certains endroits et certaines personnes et l'air froid du Québec qui me brûle la gorge et le poumon restera toujours le même.

Demain encore je repars pour la maison.

Tuesday, December 8, 2009

Journée de congé

Up and down the 99 je roule. Il fait de plus en plus froid et tout est bleu-orangé, des montagnes au ciel au souffle qui me sort du nez.

Je me sens mieux mais je suis prudente et pas très riche donc je me couche tôt et j'attends 2010 pour profiter pleinement de la vie comme je le faisais il n'y a pas si longtemps, cet automne, cet été, la fin de semaine passée. Souvent il semble que les promesses se changent en rien du tout et les moments inattendus prennent toute la place. Des fois il ne doit rien se passer et rien n'arrive, ça aussi ça se peut. Ma vie se vit dans l'attente, je suis la seule déclencheuse d'action, responsable du scénario, donc j'attends d'avoir les moyens d'avoir de l'inspiration avant de pouvoir passer à l'action. Ou j'essaie de me convaincre que. Je ne sais pas.

De remarcher en pliant la jambe à remonter à cheval, en passant par renouer avec des amis perdus et revisiter ma tête et mon coeur, je re re re tout. Je re re rien du tout.

Aujourd'hui sentir mes cuisses qui brulent contre la selle par-dessus Griffin, pas, trot, galop, savoir que tout mon corps savait quoi faire je me sentais utile et confortable sur mon cheval, comme un partenaire de danse qui m'avait manqué, comme un vieil ami à qui on n'a même pas besoin de parler, sans y penser je savais quoi faire et bien que mon corps se fatigue plus vite, c'était facile, j'étais détendue, heureuse, je veux passer mes journées à cheval, si seulement. Les mouvements pour moi mécaniques que j'effectue en rythme, avant, pendant, après, enlever la couverture, brosser, seller, brider, ajuster, monter, déseller, ranger, sont rassurants et naturels, tout comme l'accolade suante et bavante de sa tête et l'odeur de poil mouillé et chaud, le foin dans les cheveux, les mains brunes et sales et sèches et le goût salé de son nez quand j'y dépose un petit bec sec parce que c'est le plus beau gros nez blanc et mou et suant que je n'ai jamais vu. J'ai les yeux qui piquent de saleté d'écurie qui crient pour en sortir et je me sens bien.

Sunday, December 6, 2009

Givré

La déprime d'automne à fait place à l'air sec et froid de l'hiver givré le matin, aux teintes roses et orangées du soleil levant qui se reflète sur le givre de la campagne, longue et aplatie, étincelante devant les montagnes encore à l'ombre alors que je m'y rends certains matins.

La semaine a été remplie, pleine à craquer. Il fait froid mais il fait soleil et je me sens mieux partout, tout le temps. Je réalise encore et toujours à chaque instant la chance que j'ai d'être ici maintenant parmi ces gens. J'aurais des histoires complexes et remplies de détails à raconter sur certaines personnes. Je peux seulement en cet instant invoquer les sentiments que j'ai pour eux, la façon dont ils ont sculpté le moule de ma vie, la façon de je me vois à travers leurs yeux, et comment ils vivent à travers moi. La vie est une série d'aventures impliquant des personnages tellement intéressants et complexes, je suis sidérée à chaque fois que je m'arrête pour penser à ce qui se passe autour et en dedans de moi.

10 jours avant d'aller à la maison pour Noël. Si peu de temps!!!!!!!!!

Monday, November 30, 2009

Déprime d'automne

DES PRIMES D'EAU TONNE
DAY PRINT DOH TOM
DÉPRIME _ D'AUTOMNE
DES PIRES DES POMMES
PAS PIRE EST BONNE

Voilà. C'est officiel. Je suis déprimée. Pas la Dépression avec un Grand D, pas la grande noirceur, pas le crash de la bourse, même pas la récession, une déprime d'automne, je le sais, ça peut pas être autre chose.

Aujourd'hui. Jour un million quatre cent mille vingt deux après ma blessure. Un millionième quatre cent mille vingt et unième jour de pluie depuis. Aujourd'hui pour la cinquantième fois j'ai ravalé mes larmes au bureau, pour la centième fois j'ai pleuré une ou deux larmes dans l'autobus, pour la millième fois j'ai pleuré dans l'auto. Je ne pleure plus dans mon lit par contre. Bannies, les larmes du lit. Je me suis engueulée avec une amie, en plus j'ai forcé la chicane pour pouvoir sortir un peu de méchant. On s'est parlé après et parce que j'ai de bons amis on a tout reglé. Avec d'autres c'est plus difficile. Avec moi c'est invivable. Des fois, la plupart du temps, je ne le sais pas pourquoi je pleure mais je pleure. Premier symptôme. Aussi j'ai l'impression que je ne fais rien au travail, tout est flou, je me fais dire que je suis indispensable, que je travaille fort, mais j'ai l'impression de ne rien accomplir, pourtant c'est faux et je le sais. Les journées passent et j'oublie ce qui est arrivé et j'attends le lendemain pour y retourner et longer le corridor avec mes pas arythmiques qui résonnent comme un petit poney qui clopine sur l'asphalte. Je suis fatiguée si fatiguée par moments même si je dors et ne fais pas rien d'essouflant. Quand je sors ça me fatigue encore plus mais quand je reste chez moi je ne peux supporter l'idée que tout le monde vit sa vie et s'amuse sans moi. Donc une liste de symptomes, je me dis ça passera, les fêtes, la fin de semaine, le soleil, un party... mais ça revient. Et je ne veux pas me sentir comme ça mais je ne sais pas comment faire autrement.

Je sais que mes choix sentimentaux ne sont pas les plus réfléchis, du gars déjà prit à l'autre petit jeune qui n'en à rien à cirer de me rappeler, mais comment vivre une vie sans passion et sans folie?

Alors aujourd'hui, jour de pluie et de froid et de noirceur à quatre heures, alors que je pleure et n'ai qu'une chose en tête, me bourrer de beurre de pinotte une fois rendue à la maison, je me dis que c'est assez, alors je partage, j'en parle, soudainement ça va mieux, on m'aime, on s'inquiète pour moi, on me dit qu'il faut qu'on se voit, que bientôt ça ira mieux, mercredi on va au cinéma, jeudi on sort, vendredi on sort, samedi party à la maison. Mais toujours au fond de la gorge un petit gout de morve salée citronnée de tristesse mal ravalée, les yeux encore lourds d'avoir pleuré.

Je le sais maintenant que si je me sens ainsi, c'est probablement dû à ma blessure. Il n'y a pas d'autre explication. J'ai toujours été dramatique, mélancolique, trop émotive, impulsive, bouillante, les émotions à fleur de peau. Je crois que c'est une immense qualité et c'est tout simplement qui je suis. Jamais je ne pourrai devenir trop grise, toujours un peu trop pâle ou trop foncée.

Mais cet automne c'est pire que jamais, je me sens si impuissante. Je le sais j'en suis sure c'est ma blessure diminuante et débilisante qui me rends ainsi. J'ai googlé dépression et blessure sportive et ai lu un tas de pages intéressantes dont ces deux sites (en anglais)

http://www.sportsinjurybulletin.com/archive/psychological-rehab.html

http://www.acsm.org/Content/ContentFolders/NewsReleases/2005/Withdrawal_From_Exercise_Can_Lead_to_Depression.htm

Et attention je ne me considère pas comme une athlète de haut niveau mais juste le fait de devoir attendre et arrêter et de ne rien pouvoir faire... c'est comme si on avait volé ma force et ma fierté, le feu qui me brulait le derrière, ma jambe ne plie pas, j'ai mal, j'ai perdu tant de force dans ma jambe gauche, j'ai des crampes au mollet droit, le genou enflé encore après 5 semaines, je dois marcher si lentement, encore incapable de monter les escaliers, je ne peux monter à cheval et rien d'autre bien sur bla bla bla bla bla. Bla bla blaaaaaa. Et bien que j'ai de supers amis c'est dur de trouver le soutien dont j'ai besoin à tous les jours, c'est difficile pour tout le monde autour de comprendre et de savoir ce dont j'ai besoin. Surtout que même moi par moments je n'en sais rien.

Maintenant, demain et les millions de jours de pluie qui vont suivre je vais me rappeler ce que je viens d'écrire. Comme l'an dernier j'attendrai le printemps. Je vais me laisser pleurer si j'en ai besoin mais je vais surtout essayer de ne pas laisser la déprime d'automne durer jusqu'à l'été.

Sunday, November 29, 2009

le temps confus

Mon ami Thomas m'a envoyé un courriel avec ces trois mots comme sujet. J'aurais aimé pouvoir dire que c'est moi qui a pensé à les assembler. Ça sonne tellement bien.

Le temps confus il a raison. Depuis quelques temps le temps que je passe à me remettre sur pied passe vite bien qu'il ne s'y passe souvent rien. Le temps semble long aussi quand j'attends de redevenir celle que j'étais. Le temps qu'il me faudra pour courir, rire plus, vivre sur mes réserves d'énergie sans me sentir trop près de vider la batterie, en faire plus avec moins, j'attends que ce temps là revienne.

Sinon on a vidé l'appartement où j'ai vécu pendant trois ans. Vidé, nettoyé, frotté. Je me suis demandé s'il n'aurait pas fallu que je parte avant. Comment je m'attache au babioles, aux trucs, aux endroits, au bruit de la clé dans la serrure, au bruit de ma coloc dans sa chambre de l'autre côté du mur, au voisin d'en haut qui écoute la radio entre 5h30 et 6h du matin, à me surprendre à attendre d'entendre le cri strident de mon oiseau content que j'arrive, de mon oiseau mort depuis deux ans. Comment je m'attache à la moisissure dans la salle de bain, à tout, à rien. Ça m'a fait du bien de partir, ici chez moi dans ma nouvelle maison c'est propre, je fais fonctionner le lave-vaisselle et la sécheuse, le petit sapin de noël est allumé, et c'est comme si j'étais vraiment chez moi, pas juste en période de transision dans un sous-sol moisi et froid. Ma chambre est toute petite et je ne suis pas encore habituée aux nouvelles proportions, à entendre les gens monter et descendre les escaliers. Les murs sont longs et blanc-gris-crème, comme le tapis dans ma chambre, un peu impersonnel. Dans quelques mois je serai attachée si fort à tous les petits inconvénients de mon nouvel appartement que je ne voudrai plus jamais le quitter.

Le temps confus aussi parce que maintenant depuis trois ans j'habite ici, j'y fais ma vie. Avant je me disais toujours, quand je reviendrai (ou retournerai..) en parlant du Québec. Maintenant je ne sais pas. Pourquoi partir... mais pourquoi je resterais? J'ai rien de plus de moins ici ou ailleurs. Je ne sais pas du tout. Quand j'y pense, je me fais arrêter d'y penser, parce que je me mets à tourner en rond, je me demande pourquoi je reste, parce que c'est facile? Pourquoi je retournerais au Québec, parce que c'est facile? Et s'en suit une multitude de questions, une avalanche de questionnement, puis ensuite vient une réflexion intense sur mon âge et ce que j'ai accompli, parfois je ressens aussi cette peur de mourir trop jeune qui m'ébranlait alors que j'étais ado, puis je me fais peur en pensant que je n'ai pas assez de temps et de moyens pour arriver à vivre sans juste rêver, et ça me fatigue et je me couche sans rien avoir fait de ma soirée. Donc j'évite de me poser ces questions et j'évite d'y répondre lorsqu'elles surgissent dans des conversations.

Ce matin je me suis réveillée un peu trop tôt. Je me suis retournée, rendormie, pour me retrouver dans un rève où je venais juste d'emménager dans une superbe maison sur le bord de la plage, où tous les planchers et escaliers étaient en bois couleur cerise foncé. Les fenêtres étaient ouvertes et on sentait la brise de la mer entrer dans la maison. Puis en me retournant je me suis retrouvée dans un appartement, j'y emménageais ou en sortait je ne sais plus. Jérôme était là et le rêve est soudain devenu un moment très déplaisant, on se parlait comme on le faisait vers la fin, juste à y penser j'ai des pincements de coeur et d'estomac. Je me suis réveillée en me disant que la vie était injuste, vraiment me faire voler mon sommeil de grasse matinée du dimanche matin de la sorte, j'imagine que je suis en train de payer pour un mauvais coup que j'ai fait récemment. J'ai hâte que tous ces moments de reflux de mauvais sentiments soient partis, disparus de ma vie pour de bon. Surtout le dimanche matin.

Tuesday, November 24, 2009

depuis la pluie

Une semaine depuis la pluie du Pineapple Express. Elle s'est calmée un peu mais est toujours là, comme l'inconfort et la légère douleur dans mon genou moelleux. Mardi jeudi matin je vais faire mes exercices pour aller mieux, je ressort de là avec moins d'argent en poche et les yeux lourds d'avoir pleuré de frustration. Je veux, je veux mais c'est si long. Ça reviendra. En attendant j'attends lentement que Noel arrive pour me changer les idées.

Griffin s'amuse avec ses amis et se fait gratouiller le samedi.

Ma nouvelle chambre est juste à côté de l'escalier et j'entends les allées et venues de tous le soir alors que le mur tremblotte lorsque quelqu'un claque la porte. Avant ma coloc et moi avions nos chambres si rapprochées et séparées par des murs si fins qu'on entendait tout ce que l'autre faisait et maintenant nous sommes séparées par le salon et par moments je vis un peu d'anxiété de séparation puisque je ne sais pas ce qu'elle fait lorsque moi je suis dans mon lit à attendre sagement le sommeil.

Ce soir je suis allé à l'autre appart que nous avons jusqu'à la fin du mois pour y faire un peu de ramassage et c'est troublant de voir qu'en trois ans j'ai sali et usé l'endroit à ce point. Mon tapis de nouvelle chambre est tout blanc tout propre et j'imagine la couche de crasse qui s'y sera établie quand je repartirai d'ici.

J'ai les idées en vrac et la tête ailleurs un peu obligée à m'arrêter et ralentir, mais comme je n'aime pas ça je me force à m'étourdir en faisant des trucs moyennement intéressants mais plutôt occupants comme travailler, dormir, écouter des films sur mon ordi et m'assoeir le regard dans le vide sans rien penser puis soudainement me trouver fatiguée et me demander pourquoi j'ai pas le temps de rien faire d'amusant, de surprenant, d'excitant, d'emballant. Ah oui oui c'est pas le temps c'est l'énergie. J'écris ceci de mon lit.

Bon quand même il y a quelques chapitres excitants, des escapades secrètes, des rendez-vous cachés, des moments où le coeur bat plus fort, des rencontres inédites, mais tout ça se passe trop vite, tout ça est trop près de moi, donc je n'en parle pas. En surface l'eau du lac est calme, plus creux il se fait tard, mon corps aujourd'hui se sent vieux, je dormirai beaucoup pour pouvoir repartir de plus belle bientôt.

Wednesday, November 18, 2009

Pineapple Express

Pineapple Express ici, qui nous apporte du vent et de la pluie. Chez moi derrière la porte principale il n'y a pas de toit. Du deuxième étage quand je sors, j'avance vers la rembarde et y transfère mon poids, vers l'espace ouvert sous moi. Puis je lève le menton et de ma main libre et bien au chaud dans sa mitaine je repousse la frange qui me descend du front et je peux voir les nuages flottant sous le ciel bleu, la pluie me tombant dans les yeux. J'entends les gouttes qui tombent sur le ciment de la cour intérieure et j'ai hâte au printemps pour mettre le nez dehors aussi vite alors que le soleil sera chaud et les odeurs des fleurs rassurantes et pétillantes.

Je remercie ma bonne fortune d'avoir choisi un immeuble avec un ascenceur, un étage à monter à pied étant un étage de trop pour moi aujourd'hui. Ma blessure est toujours vive et dérangeante et je dois m'armer de patience et continuer à dormir beaucoup pour réparer tout ce qui s'est brisé en si peu de temps il y a il me semble si longtemps.

Je dors sur un nouveau matelas, je dors mieux que jamais, un sommeil tellement profond que je ne me réveille plus en pleine nuit, je ne rêve pas, je ne me retourne pas, je me réveille sans courbatures et avec une envie de rester au lit toute la journée et pour le reste de ma vie. Ma chambre est minuscule mais tout ce dont j'ai besoin y entre et me voilà presque rangée ordonnée. Je me suis fait la promesse de ne pas me laisser aller, l'espace est si petit que je ne peux tolérer aucune trainerie. Mes photos de cheval sont bien placées sur les quatre murs, galopin sous les couvertures, la radio de mon grand-père qui date de l'époque de la deuxième guerre y joue les succès du jour et mon ipod branché sur une station branchée sur l'ordinateur joue les succès d'autrefois. Ma vue sur la ruelle n'est pas enviable mais je ne choisirais pas d'habiter une autre pièce. Je continue à dormir le chauffage fermé et la fenêtre ouverte sous la musique du Pineapple Express.

Wednesday, November 11, 2009

embrouillée

Si la vie devant moi s'embrouille et s'embue, quand je deviens emmêlée emmitouflée au chaud et au sec mais le coeur saignant et le corps pesant, si parfois seules les visions troubles au goût de larmes mal retenues se logeant dans le creux de l'oeil m'accompagnent, quand je ne peux faire autrement que rester allongée la tête dans mon oreiller trop mou et les omoplates collées aux ressorts pointus de mon matelas, si le temps passe, même quand il m'est impossible de courir je continue à avancer.

Des fois j'aimerais pouvoir m'arrêter, faire une crise, crier moi moi moi, maudire la vie de ne pas avoir tout ce que je veux comme je veux quand je veux. Faire comprendre à tout le monde à quel point MA vie est dure MES émotions sont fortes MES épreuves sont douloureuses, personne ne peut ME comprendre. Et ça donnera quoi? Rien. Alors je continue à avancer.

Je veux rire, sourire, inspirer si fort que j'en aurai mal aux poumons, avoir les mains sales de poil de cheval, les cheveux pleins de foin, trotter en ville enroulée dans une belle robe, survoler la province et le pays pour suivre mon coeur et laisser ma tête à la maison, dépenser tout mon argent et manger trop salé, je veux grandir en force en âge en sagesse en beauté en amour, je veux ouvrir mon coeur aux autres et mes yeux à moi-même, et mes oreilles mal nettoyées qui entendent tout tout tout et mon cerveau qui complique surement tout, mes joues qui s'enflamment et rire de nouveau.

C'est dur de mordre dans la vie à chaque instant. Ça finit par faire mal aux dents.

Tuesday, November 10, 2009

Aille ouille aye

J'ai mal.

CRISSE! Je suis tannée.

Je suis tannée de marcher comme une handicapée, de tenir la rampe quand je monte les marches, d'utiliser l'ascenceur partout, d'avoir peur que l'autobus freine trop brusquement. Tannée de pas être capable de monter à cheval, en vélo. Tannée d'avoir mal et de ne pas pouvoir plier ma jambe. Tannée de dire à tout le monde que c'est correct ça va se replacer en souriant.

Ça fait juste deux osties de semaines. Et je ne m'endure plus. Je suis fatiguée. Je sors trop dans mon état. Je déménage samedi et je ne pourrai même pas transporter de boîte. Je suis tannée d'avoir l'air de la pauvre fille qui clopine.

J'ai mal au dos, je peux même pas m'étirer comme il faut.

Tannée de faire l'aller retour pour me chercher un ice-pack.

Tannée!

Voilà :)

Wednesday, November 4, 2009

Grilled cheese

Parfois ma vie se résume à ce que je mange, car les journées passent trop vite et quand je m'arrête je n'arrive pas à penser à rien d'autre qu'à ce que je vais manger pour diner, souper, snack, collation. Ces temps-ci j'ai envie de manger du fromage tout le temps, des oeufs au fromage, des pâtes au fromage, quiches, grilled cheese, tranches de fromages. Et aussi un peu de chocolat l'après-midi ou une barre nanaimo. Ce soir je me suis fait une cup-a-soup qui était meilleure avant février 2008. J'espère effectivement qu'elle était meilleure avant parce qu'elle n'était pas très bonne.

Ma jambe guérit et je clopine de moins en moins, ça désenfle et maintenant quand je marche et plie et déplie ma jambe je sens tout plein de ligaments et tendons qui glissent sur mes os et qui font cric-cloc-clac et ça me rends heureuse. Je suis vraiment contente de retrouver ma mobilité peu à peu, je me sentais vraiment diminuée à devoir boîter du point A au point B, poser les deux pieds sur la marche d'escalier, me tenir fort sur la rampe. Encore pas trop fluide mais ça s'en vient.

Et puis l'automne s'installe et moi je me prépare à vivre ailleurs. Je suis tout sauf prête, on déménage dans 10 jours, rien de classé, pas décidé ce que je garde, ce que je donne, rien dans des boîtes. J'ai une bonne excuse, j'ai la jambe en compote. J'ai hâte mais j'ai trop de choses à faire, je pense trop, je planifie ma vie sans penser à mon déménagement qui arrive. On verra.

L'automne s'installe et cette année je le regarde en pleine face et c'est drôle sans me faire rire, c'est drôle que cette année aussi je sois boiteuse, battante, j'ai moins mal au corps quand même et un petit plaster sur le coeur, qui tient bien pour l'instant, je vais continuer à avancer sous la pluie, dans la nuit de la ville et je me leverai à midi les dimanches et dirai des choses qui ne font aucun sens, avec un accent bizarre et d'autres fois j'aurai raison et utiliserai la bonne prononciation. Si souvent je me questionne sur ce qui va m'arriver, maintenant depuis quelques jours il ne m'arrive rien et je me dis qu'il ne m'arrivera rien d'exceptionnel cette année, heureusement l'année est presque finie, mais ça me va, enfin aujourd'hui, des fois j'aurais envie que ma vie prenne un nouveau tournant, flamboyant, excitant, mais ce soir je suis trop fatiguée, demain je serai trop occupée. Même si rien n'est vraiment très sur j'ai certaines habitudes, excursions, pensées folles qui me gardent calme. Jamais je n'aurai pensé plus jeune qu'en tant qu'adulte j'éprouverai les même sensations d'inconfort, innapropriété (j'invente des mots), incertitude, face à la vie, aux gens, je croyais qu'en grandirant ça partirait. Mais maintenant je m'aime comme ça, c'est qui je suis, j'ai aussi acquis tellement de confiance en l'avenir, en qui je suis malgré tout. Certaines choses en moi qui font qui je suis ne changeront jamais je crois.

Comme l'automne à Vancouver qui grisonne et grisaille, qui mouille et vente et me gèle le bout des doigts, comme lui et le mauvais temps que je vois parfois passer par dessus ma vie et mes espoirs, je sais qu'il reviendra. Maintenant je sais aussi qu'il fera place au voyage près de ma famille pour le temps des fêtes, qu'il sera remplacé par le soleil hâtif du printemps, puis par la brise chaude de l'été où on fait trempette dans l'océan. Il reviendra et moi, même si je suis ailleurs, j'y reviendrai aussi, en me rappelant tout ce qu'il m'apprend à attendre patiemment.

Monday, November 2, 2009

Et ben...

Ouin ça a l'air que je ne suis pas faite pour passer mon dimanche toute seule! Ouff!

Ce matin j'ai clopiné jusqu'à l'autobus. J'ai mis ma belle robe verte préférée et me voilà de retour en ville! Comme c'est bon de reprendre une vie normale ha!

Oui aussi j'ai oublié de mentionner que j'ai passé la soirée d'Halloween à danser sur une jambe dans le salon chez mon ami, habillée en carotte.

Sunday, November 1, 2009

Repos

Voilà maintenant une semaine que je guéris tranquillement et laisse mon corps se réparer. J'ai dormi, dormi, plus que je croyais possible. Je me suis couché tôt, levé tard, j'ai siesté, dormi. Je me prépare à retourner travailler demain et j'ai un peu peur d'être très fatiguée à la fin de la journée.

Depuis quelques temps j'essayais d'être active physiquement, vélo, piscine, danse, cheval, ultimate... Ben là j'ai passé une semaine sur le divan et je me sens coupable, je me dis qu'il faudrait que je garde la forme, que je mange mieux. Mais j'en suis incapable, il faut que je dorme.

En plus la tempéraure à soudainement tombé chez moi, il fait froid mais je m'entête à garder les fenêtres ouvertes, paranoiant légèrement sur les moisissures qui poussent sur le plafond de ma salle de bain et les imaginant s'installant dans mes parois nasales, ma trachée, mes poumons, mon cerveau pourquoi pas.

Donc tout ce temps passé à écouter mes trash talk show préférés en après-midi, couchée sur le divan bleu, emmitouflée dans des vieux sacs de couchages, les yeux mouillés par un excès de baillements, j'ai eu trop de temps le cerveau peu stimulé et non stimulable, trop peu d'énergie pour rien faire d'autre que penser trop et me voilà ce soir un peu mélancolique, apathique et les mains gelées. Comment je pourrais changer ma situation, je n'aime pas être seule mais je n'ai absolument aucune envie de chercher quelqu'un, d'essayer, une partie de moi est comblée et l'autre est vide. Pour l'instant je vais continuer à guérir, me remettre sur pieds, reprendre ma petite routine active, m'arranger pour être solitaire par choix et oublier le vide que je sens ce soir dans le froid de mon appartement. Vide qui essaie des fois de m'avaler, qui me tire sur le bas de pantalon pour me faire trébucher sur lui, qui draine mes pensées et ramène tout vers lui, je l'accepte et pour l'instant il est là et il fait partie de ma vie, il est là car je ne veux pas laisser aller ce que j'ai, je ne peux pas oublier, je m'aggripe et malgré le vide je me sens vivre plus fort que jamais, je vibre et mon sang s'enflamme et tourne et tourne et me réchauffe le coeur et le bout des doigts, malgré les mauvais rêves et le questionnement je décide de rester car aujourd'hui il me semble impossible de vivre autrement.

Monday, October 26, 2009

FULL GROS genou genre

Aujourd'hui repos forcé à la maison. Hier durant la game d'Ultimate, j'ai été impliqué dans une collision douloureuse avec une joueuse de l'autre équipe. La rotule de mon genou gauche a été projetée sur le côté de ma jambe. Pendant une heure, sur le terrain, emmitouflée dans des couvertures, dans l'ambulance, à l'hôpital, j'ai tenu un petit paquet de glace sur ma rotule, là où elle ne devait pas être, sur le côté gauche de ma jambe gauche.

Le médecin me l'a replacé en quelque secondes, moi j'ai crié comme si j'étais en train d'accoucher. Sur le terrain où l'accident est arrivé j'ai serré les dents et je me suis obligée à ne pas pleurer, à blaguer et parler à tout le monde qui essayait de me distraire. J'avais les yeux rivés vers la droite de mon corps, je grinchais des dents une fois de temps en temps mais tout le monde me disais que je faisais ça comme une grande. Tout le monde est allé voir mon amie Christine, qui est dans mon équipe, pour dire qu'ils étaient impressionnés que je suis si calme et si forte. À l'hôpital quand le médecin a mis ses mains sur ma rotule je me suis mise à trembler et à pleurer et à le supplier de ne pas la remettre en place. 100 mL d'anti-douleurs plus tard, je me sentais calme, le liquide ayant fait son chemin dans mon cerveau. J'ai supplié de plus belle. Un autre 50 mL. J'ai supplié comme s'il portait un fusil à ma tempe. Il a poussé et l'a replacé. Je n'ai jamais eu aussi mal. J'ai crié après car sur le coup je ne pouvais rien faire que rester figée sur place. L'infirmer m'a flatté le dos et m'a dit que tout était fini... Ma jambe était soudainement si légère et flexible... j'ai rit et pleuré en même temps.

Maintenant j'ai le genou de la grosseur d'un pamplemousse mutant, ça me fait un peu mal mais c'est surtout incomfortable, enflé et je suis incapable de vraiment plier et déplier ma jambe. Mais pour vrai, je trouve que c'est de la petite bière, ya rien là. Ça va passer. Je vais m'acheter une meilleure attèle et dans une semaine ou deux je serai comme neuve. J'espère. J'espère que ça ne m'arrivera plus jamais, il n'y a rien de plus inquiétant, dégoutant, déstabilisant que de voir des os au mauvais endroit dans son propre corps, de sentir ses ligaments si tendus qu'on en n'est incapable de bouger d'un centimètre. Et j'en passe. Eurrrk.

Ah oui et pour mieux faire passer ce moment désagréable j'ai un nouvel endroit où habiter... je déménage le 15 novembre. Pour beaucoup plusse méga mieux! J'ai hâte de faire des boîtes en marchant juste sur une jambe!

Friday, October 23, 2009

Pluie d'automne

La neige à commencer à tomber au Québec, en Suède, et ici il pleut et ça m'affecte très peu. En vélo comme à cheval je me fais mouiller un peu mais avec mon armure imperméable je me sens invicible, affrontant la pluie et les nuages gris sans soucis.

De retour en ville depuis peu, j'organise ma vie, je lis les livres de la série Twighlight, je vais à mon cours de danse, à la piscine, je me fais à manger, je sors le vendredi soir, au cheval deux fois par semaine, ultimate le dimanche, etc, etc... Je m'organise pour ne pas avoir de temps libre, pour ne pas penser, ne pas me poser trop de questions. J'avance avec mes oeillères personnelles qui font que je perds un peu la notion du temps. En fait je redéfinis la notion de temps puisque tout est si différent maintenant. Mais ça me va. Ma télé n'est jamais ouverte, je me couche tôt et dors comme un castor dans sa hutte et redors et lit au lit. Je me re-retourne en plein milieu de la nuit pour jouer un peu avec mon blackberry, je me retourne et me rendors et voilà ce sont les meilleurs moments de ma journée. Ça et suer un coup en vélo, j'adore même si ma performance physique laisse encore à désirer.

Je vois ceux que j'aime et profite de chaque moment. La fin de semaine dernière mon amie au petit chien à nagé de West Vancouver à Kits Beach. Je l'ai suivi avec un groupe d'amis en voilier, une journée sur l'océan avec puppy love et compagnie. Mercredi nous sommes allé au PNE pour une soirée "Fright Night", ou vampires, meurtriers à la tronconneuse, zombies, freaks se promenent au parc d'amusement. La nuit était parfaite. Le pluie avait tombé toute la journée et le pavé était luisant, reflétant les lumières colorées des manèges tout autour. Des écrans de fumée artificielle se levaient de temps à autre sur le site. La musique des manèges et les rires et cris autour, j'ai eu une soudaine envie d'être un vampire parmi la foule, j'aurai pu aggriper ma victime et sucer tout son sang, giclant sur l'asphalte mouillée, et personne n'aurait remarqué. Les freaks tout autour se faisait un malin plaisir à nous faire peur, à ME faire peur, à me faire sursauter et crier. Et moi je me suis laissé aller dans cette folie crée pour nous, les visiteurs, j'ai eu peur, j'étais ailleurs, j'allais mourir au parc d'attraction cette nuit là. Des maisons hantées où des tueurs masqués, couteau à la main, nous suivaient au travers des corps suspendus au plafond par des cordes. Des zombies arrivant de nulle part me faisaient crier et courir, j'ai eu peur et j'ai tellement rit. Les manèges effrayant m'ont fait le même effet.

Pluie ou pas, sans neige la vie continue, je commence à m'installer ici et ça me fait un peu peur. J'essaie de ne pas penser que je vieillis et que ma vie change et que je m'éloigne à chaque jour de la date de mon retour, retour auquel je pense souvent, duquel je parle tout le temps. Pour l'instant la pluie me va.

Wednesday, October 7, 2009

Puppy Love

Puppy Love comme le jeu sur l'ordinateur. Mon petit puppy noir dont je ne me rappelle plus le nom que j'amenais au dog show et l'ordinateur qui répétait des mots en français avec un accent anglais et mon petit puppy qui je crois était mentalement limité car il n'a jamais rien fait de plus que s'asseoir, donner la patte et rouler mais sur un côté seulement. Mais moi, huit ans, incapable de m'en défaire, je continuais à jouer à puppy love et à stagner. La semaine passée j'ai gardé le petit chien blanc de mon amie, petit piteux puppy, sous les couvertures la nuit et couché sur le tapis de la salle de bain pendant que moi j'étais dans la douche. Little white puppy qui machouille un koala en peluche, promenades, one little white puppy is all I need to be happy. Et ça c'est pas moi qui l'a dit, c'est l'itinérant sur la plage, qui l'a crié, alors que le petit chien blanc courait sur le sable gris au crépuscule.

À la plage de Kits Beach alors que le soleil se couchait, entre les collines au sud et les montagnes au nord, la baie qui s'étend devant, d'énormes bateaux qui repartent vers le large, on voit leurs ombres noires sur fond de ciel pourpe et nuages gris, leurs lumières orangées comme des étoiles fatiguées. Ils s'éloignent et brillent et se rapprochent du feu qui brûle à l'horizon, vers l'île, vers l'ouest.

Ces temps-ci je suis sous la pluie mais en vivant ici j'ai appris à rester au sec. L'air frais et humide me rouille un peu le dos mais surtout me pétille dans le nez et remonte jusqu'à mon cerveau et mon sang circule plus vite, des nouvelles chansons dans les oreilles, et je souris les cheveux frisottés par l'humidité, des bas de laine dans les pieds, sous ma douillette trop lourde, les orteils écrasés, la fenêtre ouverte et le froid de l'air et la chaleur de mon corps emprisonné, si heureuse d'être ici, je plonge, j'oublie ce qui me manque et quand j'ai le temps de prendre le temps je ne voudrais rien faire d'autre.

Lundi j'ai mangé de la dinde car c'était Thanksgiving. On a bu du vin et chanté et dansé et j'ai dormi chez mon amie. L'an passé alors que j'étais en transition, nouvellement célibataire, revenue d'un été de fou à trop travailler, solitaire, seule, perdue, je dormais souvent chez elle, à chaque fin de semaine, sur le divan. On s'est aidé toutes les deux à redevenir heureuses, solides et fortes grâce à cette nouvelle amitié qui a changé ma vie. Lundi j'ai dormi dans son lit avec son little white puppy.

Thursday, October 1, 2009

Mon âme à l'eau

Mon âme à l'eau
Sous la pluie, dans mes os
Mon coeur timide
Ma nuque humide
Triée tiraillée emmellée
Emprisonnée la crinière nouée

J'attendrai la neige
Et sur l'herbe verte
Spongieuse glissante
Mes pieds s'enfonceront
Fuyant sur place
Figée

À l'ouest il n'y aura plus rien
Que l'eau qui se soulèvera
Du vent devant
M'ébranlant
Je resterai ici
Au moins jusqu'au printemps

Wednesday, September 30, 2009

Canada Line

Hier sous la pluie battante j'ai fait mon premier voyage sur la Canada Line, la nouvelle ligne de Skytrain de Vancouver, qui relie le centre-ville à l'aéroport.

C'est ma troisième année ici, et dans Yaletown on s'était habitué à vivre avec le gros trou de Davie et Pacific street, qui nous faisait faire des détours et qui nous invitait à prendre une pause, intrigués, sur le trottoir temporaire en bois à côté du Starbucks. Nos doigts s'aggripaient à la clotûre cage-de-poule et sur la pointe des pieds, le cou tordu, on essayait de regarder au fond du trou. Il était immense et on l'a vu devenir profond, large, puis se remplir d'acier, de béton, de remblai. Un jour ils ont repavé Davie Street en ensuite les clotures sont tombées, et voilà maitnenant il n'y a plus aucun signe du méga trou. Hier sous la pluie le pavé était noir et luisant, les lignes de stationnement blanches et scintillantes.

À l'intersection de Davie et Mainland, à quelques pas du bureau, dans le chic et trendy Yaletown, j'ai emprunté les escaliers roulant et je suis descendue dans l'ex méga trou. Les nouvelles station de la nouvelle ligne sont propres, sans graffiti, sans débris flottant sur le sol, les murs sont gris béton sans taches, ça sent propre. Rien à voir avec l'odeur d'urine et d'humidité qui me revient au nez à chaque fois que je pense au métro de New York en pleine canicule. Oui je sais que ça ne vaut même pas la comparaison, donnons au Skytrain quelques décénnies et on verra. Les wagons ont l'air de jouets en plastique et le petit minou bleu qui recouvre les sièges est doux et fourni.

En empruntant le Canada Line je me sentais ailleurs. Moi qui suit pas mal toujours le même circuit en vélo ou en autobus ou en voiture, je me retrouvais dans une autre ville, une autre personne, roulant dans un petit train sous terre, comme à Londres, Montréal ou New York.

Au retour, ramollie par mon lunch légèrement alcoolisé, j'ai posé ma tête sur une fenêtre et me suis laissé bercée par le train. En sortant du méga trou, un peu surprise de voir cet endroit familier d'un nouvel angle, j'ai levé les yeux, respiré un grand coup. J'ai vu le ciel qui se dégageait et les nuages qui se poussaient sur les montagnes au nord, les montagnes qu'ont voit entre les gratte-ciel, les anciens quai de chargements devenus trottoirs pavés de pierre à la mode, couleur brique-chocolat-petite-mousse-verte, le soleil sur ma tête au travers de la brise fraiche, les trois chiens du monsieur qui va prendre son café au Starbucks à tous les jours. Et moi qui retourne travailler pour une heure ou deux.

Tuesday, September 29, 2009

L'été est fini

La grisaille est de retour. Pas juste la grisaille, la pluie, qui tombe en lames froides et tranchantes. Sous les néons du bureau, la rue dessous est vide.

La nuit je dors la fenêtre ouverte et je me réveille parfois, pour me retourner, tirer la douillette qui m'enfonce dans le matelas, me recouvrir les épaules et les oreilles. Je respire l'air froid qui entre dans la pièce, j'entends la pluie qui tombe, je frissonne et me rendors. Avec Galopin entre mes bras, collé à mon ventre et mes genoux qui remontent pour l'aggriper, le serrer. Galopin qui a fait sa sortie du placard il y a quelques mois. Il dort la tête dans mon cou, je repose mon menton sur sa crinière sauvage. La nuit chez moi, tranquille, l'air frais, les couvertures chaudes.

La pluie et la saison froide et sombre s'annoncent. À cheval les pieds dans la boue, les doigts qui gèlent et les épaules mouillées. La noirceur va nous entourer et tous nous aurons besoin d'oublier, nous aurons besoin de revivre nos nuits d'été, de croire que l'hiver n'est jamais arrivé. Et nous passerons nos soirées sous les lumières artificielles du salon, de la ville, des bars, un drink à la main, comme si on avait trop chaud les pieds dans le sable, comme s'il n'y avait pas de brise pour nous rafraichir, et dans le club on aura chaud aux pieds dans nos bottes d'hiver et quand on rentrera à la maison on aura tellement bu que le froid et la pluie seront le dernier de nos soucis.

Tuesday, September 22, 2009

Bacon and Eggs

Mon amie Miss Fatigue est de retour.

La vie tourbillonne et je me perds un peu, me retrouve, me retourne, m'oublie et je m'endors.

De retour de Cambridge je suis allé au mariage de mes amis et on a bu et chanté et dansé et la soirée était belle et bonne et après des semaines en bottes à cap j'ai reveti une petite robe verte, une écharpe rose, des souliers noirs avec les orteils peints et brillants, une nouvelle sacoche, tout ce qu'il faut pour oublier la vie de tous les jours. Mais vraiment, une journée trop belle pour en parler trop longtemps.

Puis les retrouvailles avec monsieur G et les promenades spectaculaires dans les champs de framboises, surveillés par le tranquille Mont Baker, tout blanc, au loin.
Ensuite une autre expédition remplie de soleil, d'amis. 50 km de kayak en 2 jours, camping, bière, rires, bonheur. La vraie vie et les bons souvenirs en devenir.

Maintenant ici et la fatigue s'installe et j'ai hâte de retourner chez moi et de m'habiller propre pour aller au bureau et d'avoir CHAQUE fin de semaine LIBRE pour DORMIR et monter GRIFFIN. La vraie vie et les bons souvenirs en devenir.

Sinon tout arrive trop vite pour parler de quoi que ce soit. D'autre. De tout de rien, de la boue dans mes cheveux, de Scott qui a eu un nouveau bumper en Illinois et de Amber qui a un rendez vous chez le dentiste, du poulet au vin blanc et du saumon au fromage de chèvre ou encore de la salade avocats-oeuf-bacon qui à volé mon coeur et maintenant je ne serai plus jamais la même car j'y ai gouté et ce soir lentilles au cury, j'espere manger aussi bien quand je serai à la maison.

Thursday, September 3, 2009

J'étais loin

Comme ma vie est mon travail c’est comme si tout ce dont je peux parler, est mon travail? aaaah non non mon cheval, mon (feu) oiseau, mes états d’âmes, mes voyages, ce que j’ai reçu comme cadeau de Noel, la température, la rentrée télé à Radio-Canne, ma famille… nooooon pas ma famille qui me lit, c’est impossible d’en parler ici car ils sauront ce qui se passe dans ma tête pour vrai, quelle vision tordue de la réalité j’ai, oh mon Dieu, après avoir avoué l’an dernier à un souper de famille (lire un souper avec mes parents divorcés depuis 10 ans et ma sœur enceinte et mariée mais sans son mari qui était sur le vieux continent – lire MA famille dont je suis si fière) que j’avais toujours rêvé de foncer à toute vitesse au volant d’une voiture décrépite à travers une clôture de métal texture cage de poule pour en défoncer le cadenas comme dans les films pour ensuite sauter par-dessus une colline de gravelle, puis atterrir dans une étendue d’eau, par exemple le fleuve St-Laurent ou encore False Creek et sauter hors du véhicule alors que celui-ci n’a pas encore touché l’eau, puis disparaitre et laisser derrière moi toute trace de mon existence insignifiante sur cette planète, pour aller ailleurs mener une autre vie tout aussi ordinaire, depuis ce temps je me demande s’ils se demandent ce qui se passe dans ma boîte à clous.

Je dois mentionner que même si à première vue l’aile des départs intra-Canada de l’aéroport d’Edmonton n’est tout à fait aucunement inspirante, il semble que le faux shack en bois rond dans lequel je me trouve en ce moment avec vue sur le tarmac et bière en fut finissent par me prouver qu’il ne faut pas toujours se fier aux premières impressions.

Les derniers jours j’étais à Cambridge Bay, au nord de Vancouver, au nord de Rimouski, au nord d’Umea, au nord du Yukon, au nord du cercle polaire. La première journée il a fait 12 degrés et avec le soleil on se remontait les manches car il faisait chaud et pour avoir l’air tough il faut montrer un peu de peau sur les avant-bras même si on est une fille et que tout le monde autour regarde d’un air un peu louche. Ensuite tout s’est passé comme dans un mauvais film, le brouillard faisant sa place, la pluie par-dessus, le vent au milieu, et moi dessous. Voilà comment pendant le dernier jour du mois d’aout j’ai vu de la neige et des larmes ont coulé de mes yeux verts comme la pelouse de votre voisin, à cause du froid intense et de l’humidité qui vous coupent la peau, vous déchirent les muscles, vous dévissent les os. Voilà maintenant je sais pourquoi les Inuits ont les épaules voutées, pourquoi ils marchent d’un pas tranquille. Je sais maintenant car quand il vente si fort on n’a pas le choix de regarder par terre et on ne peut pas marcher plus vite que notre marche la plus rapide moins le facteur vent qui nous mets ses deux mains robustes sur les épaules.

Kittik, qui a toujours vécu sur cette réserve, m’a dit qu’il aimait y être car ici, ou plutôt là-bas, il n’y a pas d’arbres, donc on peut voir partout autour de soi, tout le temps, au loin, si loin. Je n’avais jamais vécu ça… pas d’arbres, pas de montagnes. Des lièvres, des oies, pas de mouches. Des cailloux, de la poussière. Et moi. Le vendredi soir on est allé au Elks Lodge (les Elks est une sorte de Club Rotary ou de Club des Lions, et le Lodge est leur QG), car à chaque vendredi soir ils ont une soirée BBQ et bière. La ville est une communauté sèche, ie sans alcool, sauf pour le vendredi soir au Elks Lodge. Justin nous a dit qu’un 40 oz d’alcool peut se vendre pour 300$ - oui bon c’est de la contrebande mais quand même. Au Elks Lodge on a mangé un bon steak BBQ avec des patates et de la salade et des oignons et des champignons. Et j’ai bu une bière que j’ai savourée car c’était la seule de ma semaine. Après le souper on est rentré à la maison. On était dans de superbes appartements avec divan en cuir et télé à écran plat, sans hésiter je le crie haut et fort, c’était très beaucoup plus accueillant que mon chez-moi du moment. Angela est la propriétaire de ces appartements, elle doit en avoir une vingtaine qu’elle gère comme si c’était un hôtel, tout est propre et très bien organisé. Elle est blanche dans une communauté Inuit (comme il y en a plusieurs), elle a tout au plus 5 ans de plus que moi. Le prix des matériaux, de la nourriture, de l’essence, est vraiment très élevé là-bas puisque tout est si loin. Je me demande pourquoi elle est là, comment elle a eu les tripes d’investir dans cette communauté, avec quel argent, quels sont ses plans pour l’avenir? Elle a son chien Husky avec elle, un immense bébé d’un peu plus d’un an, qui m’a léché les mains, le visage, les oreilles et m’a senti l’entre-jambe à maintes reprises. Je me demande si je pourrais faire ce qu’elle fait.

J’avais oublié mes lunettes à la maison et le soir alors que je retournais à ma chambre pour la nuit, je me trouvais plutôt assez handicapée, incapable de lire, d’écrire, de savoir quelle heure il était sans avoir l’écran à 3 centimètres du nez. Mais au retour alors que je me suis retrouvée les fesses assise dans le même avion deux fois mais dans deux sièges différents, alors que First Air m’a servi un repas de saumon, puis de bison, alors que l’agent de bord m’apportait mon verre de vin rouge deux ou trois fois plutôt qu’une, alors que par la fenêtre j’ai pu voir le paysage plat et sans arbres et plein d’eau du Nunavut et des territoires du Nord-Ouest, je me sentais vivante, spéciale, unique, chanceuse, anxieuse de retourner à la maison pour une semaine, impatiente d’assister à un autre mariage, cette fois entourée de mes amis du moment qui me manquent tant, curieuse de savoir si la vie va dérouler son tapis rouge pour certaines personnes, pas pour moi, j’ai eu mon tour, en fait le tapis roule et déroule depuis longtemps et je sais que je suis à la première de mon propre film à succès. Impatiente mais nerveuse, les doigts croisés derrière ma robe jaune et grise de Gala et mes plumes lissées et propres et poudreuses et fragiles et si précieuses, je souhaite que tout se passe bien pour celui qui m’est si cher aujourd’hui.

Saturday, August 29, 2009

4 jours à la maison

De retour à la maison j’ai pu prendre quelques moments pour respirer. J’étais invitée au mariage d’une amie. Bien que la cérémonie religieuse du mariage soit pour moi le comble des moments quétaines au palmarès desdits moments, bien que je ne comprends pas pourquoi on peut avoir envie de se pavaner telle princesse autour de sa famille et ses amis, bien que je crois sincèrement que le mariage est une industrie mercantile et capitaliste qui a pour but principal de faire vendre des tis cartons, des centres de tables, des fleurs, une robe, de l’alcool pour les invités (youppis) qui repayeront les mariés en toasters, bon j’avoue que j’ai été brièvement émue. Et pour oublier tant d’émotions j’ai bu comme une vraie fille de village à la réception. Ensuite tournée en ville pour souligner l’anniversaire d’une amie, j’ai perdu un soulier (un de ceux dans ma sacoche) que mon amie à repêché plus tard. Perdue dans mon nuage d’alcool je suis rentrée a la maison en me questionnant sur le sens profond de la vie en marmonnant quelque chose au chauffeur de taxi et 30 secondes plus tard j’avais déjà sombré dans un sommeil aussi profond que si je n’avais pas dormi depuis 2 ans.

Donc dimanche j’étais hors jeu. Pas grave. Ça m’apprendra. Ensuite lundi j’ai paqueté ma tente, volé dans un mini avion qui flotte et conduit deux heures pour une nuit de camping. Drôles moments de solitude qui sont si longs mais où le temps semble engourdi par, à l’aller, l’anticipation et la nervosité, et, au retour, par les souvenirs tous frais de moments qu’on jure qu’on n’oubliera jamais.

Retour sur le continent pour aller voir mon grand, beau, charmant, gentil, doux cheval noir qui tourne au brun roussi par le soleil. Il est en vacances depuis des lunes car je suis partie depuis un siècle. Mais me revoilà donc, après avoir traversé l’océan et la ville et la banlieue, perdue en campagne à la frontière des États-Unis, marchant à travers la plaine une carotte à la main pour retrouver celui qui personnifie si bien ma plus grande, que dis-je, ma seule et unique et déchirante passion. Je marche, sous le soleil tapant, pour le trouver, heureux, paisible, broutant, les oreilles molles. Monsieur G est noir et porte quatre bas blancs qui lui montent jusqu’aux genoux. Il a une longue et noble tête noire, assortie d’une longue et large liste blanche qui lui éclabousse les naseaux. Il m’accepte sur son dos puis me demande des caresses, m’amène entre les rangées de framboisiers et sous les poiriers sur la colline.

Et là maintenant je suis au nord du cercle polaire, plus loin que je ne l'ai jamais été, et je suis fatiguée.

Friday, August 21, 2009

Checking in

Comment démêler les derniers moments comment traduire et reconstruire les jours qui viennent de passer et moi sans jamais m'arrêter. Encore à l'aéroport entre deux vols pour aller à la maison, mais bien sur pas trop longtemps. L'avion numéro un, celui qui a un nom bizarre, je l'appelle le Donair mais je sais que c'est le nom d'un plat et non pas le nom d'une machine qui vole. Donc le Donair a volé entre les nuages bas et la rivière à méandres et on s'est fait ballotté de haut en bas, ma tête tapochant le hublot, je crois que j'ai dormi mais je ne sais plus trop, tout ça est très flou. J'ai travaillé sous la pluie aujourd'hui avant de partir et mon bas de pantalon est encore tout grugé d'eau de fond d'excavation. On était triste de se quitter à 5 heures mais 3 heures plus tôt alors qu'on n'avait pas encore diné on a faillit tous s'arracher la tête, fatigue, faim, on redevient des animaux affamés qui s'empiffrent de rondelles d'oignons et de milkshake du A&W pour oublier et redevenir heureux. Drôle de sentiment, la faim, je sais c'est une sensation mais ça rallume de mauvaises émotions. Voilà pourquoi j'adore mon travail, on peut tous royalement se taper sur les nerfs mais à la fin de la journée quand on se retrouve seul dans sa chambre d'hôtel la lumière fermée on a l'impression qu'il manque quelque chose, on se demande qu'est-ce que les autres écoutent à la télé, s'ils sont sur facebook ou déjà endormis. Comme les Survivants dans le film les survivants qui n'étaient pas capable d'être séparés après avoir été sauvés de leur carcasse d'avion sur le sommet d'une montagne des Andes. Presque pareil.

Donc ma nouvelle passion pour la chique de tabac me surprend mais pas tant que ça. Voilà pour rire on a essayé, pour faire comme les boys. Au début j'ai eu un buzz vraiment fort, les graines de tabac partout entre les dents et il faut que tu pousses la boule avec ta langue mais ta langue devient toute engourdie et tu ne peux pas avaler donc tu craches du brun gluant et tu as de plus en plus soif. J'étais pas très sure. Curtis m'a dit "Ah you know chicks dig it when you got shit all over your teeth". ha ha heureusement que je ne suis pas aux filles. Mais Dan, le nouveau homme a tout faire mets son tabac à chiquer dans un filtre à café. Donc tu le roules, le mouilles, puis tu l'installe sur ta gencive, juste en haut de la canine. Miracle. Après la première chique et plusieurs crachats j'ai englouti une bouteille d'eau puis je n'arretais pas de me passer la langue sur les gencives... euuuh les gars... je peux en avoir une autre? High Five! Ha ha viv you're one of the cool kids now eh? come hang out with us.. yess merci... Ma deuxième chique m'a tellement rendue heureuse et relaxe mes collègues n'ont pas pu s'empêcher de rire de moi. Heureusement ça n'a duré qu'une seule journée.

Puis avant ça il y a eu le golf où je crois avoir épaté les boys. Puisque et oui, moi étant moi j'ai choisi de jouer avec les trois contracteurs. Mes quatres collègues ensembles mais pas avec moi. On a bu de la biere en canne et on a fait des beignes avec le kart. On a eu un petit accident de kart mais tout le monde s'en est sorti indemne et après la journée on est tous allé boire comme si on n'avait pas trop de classe puis on est allé à la piscine de l'hôtel et les gars ont showé off dans la glissade et Curtis et Trevor avaient emené de la bière qu'on a bu en se cachant dans la toilette des gars, juste nous trois. Moi trop contente d'avoir devant moi deux petits hommes de 25 ans en maillot de bain, pour moi toute seule, je sais, je sais, bientôt cougar...

Le lendemain bike to work, mal à la tête, 12 heures, fatiguée, rire aux larmes, stresser, regler les conflits entre collègues, rire encore, appeler son boss, réviser des factures, parler au client, être important, et retourner dans sa chambre et repenser aux Survivants et les journées qui recommencent et toujours à l'aéroport, bientôt dans la machine qui plane, bientôt dans le taxi, l'auto, l'hotêl, la tente, le bateau, chez nous.

Tuesday, August 18, 2009

ici

Le vent devant
L'ete s'en va
Matin, midi
Souvent partie
Le soir je bois
Autour de moi
La pluie, le froid
Devant la route
La chaleur s'echappe
Des feuilles et moi
Seule ou avec lui
Je respire je vis
Un faucon me suit
Dans l'avion je lis
Je dors aussi
A la maison, j'attendrai
De repartir demain

Tuesday, August 11, 2009

Portraits

Quelques raisons
Qui font
Que je me sens bien
Même si je suis loin

Se lever à 5h50 pour partir à 6h30 pour commencer à travailler à 7h pour repartir à 19h30 pour arriver à 20h pour souper à 21h pour se coucher à 23h et recommencer le lendemain.

Les parents de Curtis sont mormons. Il a quitté la maison à 19 ans, s'est fait percé la langue, l'oreille, des tatous partouts. Il a 25 ans et va devenir ingénieur et dans 10 ans il aura sa propre compagnie. Il est gentil comme tout, drole, travaillant, et trouve que les catholiques pardonnent trop vite. Apparament le processus de pardon chez les mormons est interminable, mais ça ne l'a jamais empêcher de se masturber quand il était ado.

Trevor me tiens le coude quand il veut me montrer quelque chose et l'autre jour il s'est amusé à me faire voir de près les petites souris sans queue qui vivent dans l'entrepôt. On est allé chercher du café pour tout le monde au A&W et en chemin il parlait au téléphone en écrivant et en conduisant avec le volant sur ses cuisses. On a acheté pour 26$ de café pour tout le monde. Il habite dans le condo de sa mère qui vit en Floride ou quelque part où il fait beau et on n'a pas de soucis, à 2 rues de chez moi à Vancouver mais je ne l'ai jamais croisé en ville.

Bridget a 51 ans et vient tout juste de commencer sa seconde carrière. Après avoir été designer graphique elle est maintenant tech en environnement et est comblée de passer ses journées à regarder les camions, les pelles mécaniques, les jeunes hommes qui pelletent autour des conduits souterrains. Elle est tellement tellement cool, toute petite et rousse et souriante et elle me parle de sa famille et ses enfants et je l'écoute les oreilles toutes grandes ouvertes et elle m'écoute aussi et je l'aime tant!

James est un ex-convict, sorti de prison on ne sait pas quand, entré en prison on ne sait pas pourquoi. Half native, tatoué, il sacre à chaque deux mots, il est toujours en train de chercher quoi faire, si poli avec les dames mais son naturel revient au triple galop dès qu'il nous tourne le dos. Il vit au camping et ramasse des roches dans le fond des excavations pour se faire un firepit potable. Son seul et unique regret dans la vie est d'avoir commencé à fumer.

Nick (Nicolas) est arrivé de France à l'age de 7 ans et maintenant il en a 42. Il opère la pelle mécanique comme un pro mais refuse de parler français. Il à un sens de l'humour incroyable, toujours la bonne remarque, et il sourit et rit dans sa barbe de 3 jours.

Fran est brésilienne, pétillante, les dents blanches et la peau brune. Elle rit, elle danse, elle boit de la bière le soir. Elle est toute nouvelle mais apprends si vite, parle à tout le monde et j'essaie d'être un peu plus comme elle que comme moi quand viens le moment d'approcher de nouvelles personnes.

Il pleut et il fait froid, mes orteils pétillent car ils reviennent à la vie. Tout est tranquille, l'eau est pompée du fond des excavations et heureusement que j'ai apporté une seconde paire de bobettes car j'étais trempée de tout mon long ce matin sur mon vélo stationnaire car il ventait. J'ai montré mes jambes dans mes shorts de vélo ce matin au Safety Meeting et en revenant j'ai roulé dans la bouette avec le SUV loué, le sol argileux ici est parfait pour s'amuser en auto.

Friday, August 7, 2009

Retour au travail

Mes derniers jours à Vancouver ont été fous. J'ai tellement ri.

Des journées à la plage, au lac, à l'océan, à nager, pagayer, boire du vin blanc au soleil, de la bière à la pénombre. Une soirée folle où mon amie à qui j'avais promis hospitalité n'a tout simplement pas pu me réveiller pour rentrer à la maison pour dormir sur mon divan. Un concert en plein air. Une randonnée à cheval dans les champs de framboisiers, sous le soleil blanc, de la poussière plein la bouche et des souvenirs plein les yeux. Des bisoux sur le nez de mon gentil toutou géant, dormir en cuiller avec galopin, plonger dans l'eau salée, jouer avec les enfants des autres.

En chicane avec le chat pour raison obscure. Je sais que je manque de tact. Mais bon. Je suis contente que ce soit lui qui ait besoin de réfléchir. Tant mieux.!

À l'aéroport je suis arrivée tôt et partie tard. Mon vol était en retard donc j'ai feuilleté la librairie pour en ressortir avec deux livres. Un portant sur des conseils d'investissement, money management pour les femmes, un autre voulant prouver que le futur appartient aux right-brainers. Mon futur m'attend donc, successful et plein d'argent.

Dodo dans la machine qui vole et me revoila ici, dans mon deuxième chez moi, heureuse et occupée, le cerveau qui roule, je me promene d'une excavation à l'autre, placote, rit, dit des niaiseries, fatiguée, remplit de la paperasse, discute, décide, pose des questions, retourne à l'hotel, sort souper, je me couche, je me relève, ca recommence. L'impression que quelque chose manque, pourtant je suis ici, maintenant depuis quelques temps j'ai le coeur plus solide qu'avant, ça me fait du bien, j'ai les pieds solides dans mes bottes de caoutchouc, debout dans le fond du trou, la pelle mécanique qui s'agite autour et les contracteurs qui me sourient et mes collègues si gentils.

La vie est belle, enfin depuis si longtemps un moment de répit.

Thursday, July 30, 2009

Chaud et humide

Il fait chaud, c'est humide, 34 degrés aujourd'hui à Vancouver, on bat des records. La ville sue. Comme presque tout le monde ici vient d'ailleurs, on endure la chaleur qui nous rapelle comment c'est l'été chez nous. Ici mes vêtements me collent à la peau, un peu comme l'été quand j'habitais à Québec ou quand j'allais visiter des amis à Montréal ou New York. Quand même malgré la chaleur étouffante je continue à pédaler pour aller au bureau, où l'air climatisé m'attends. Ce soir c'était la première partie des playoffs au frisbee, on a sué et je suis devenue toute rouge et trempée, mais on a gagné, juste couru un peu moins vite que d'habitude.

Depuis les dernières semaines je pense, je pense, je pense.

Depuis mon retour en ville je me suis baigné deux fois dans l'océan ici même en ville. Incroyable que je n'ai jamais fait ça avant. L'eau est tellement bonne. Les plages sont tellement près de la ville. Je n'ai pas envie de repartir sur le terrain. Hier je me suis rendu à Locarno Beach après le travail pour un barbecue, de la baignade, une bière et des feux d'artifices. Où j'étais ces dernières années pour manquer l'été incroyable à Vancouver? Je sais que je repars pour Fort Nelson et ensuite Cambridge Bay au Nunavut, où la température moyenne est 9 degrés en Aout. OUCH.

Au moins mon vélo me suit partout. J'ai envie de partir en vacances cet hiver. Vélo-camping. Dans une ile du Pacifique. J'aurais le temps et les moyens, même un partner de voyage. Je le fais. Ça me garde motivée pour le travail de FOU qui s'en vient. Partie 26 jours en 28 au mois d'août. Je ne sais pas pourquoi j'accepte. Ma carrière, des sous, du temps off après, la peur de m'ennuyer ou me morfondre si je ne me garde pas occupée. Griffin est loin et je ne l'ai pas vu depuis si longtemps. Il me manque et je me dis qu'un jour nous seront réunis. Pauvre loup il doit tellement avoir eu chaud ces derniers jours.

Et aussi je pense, je pense, je pense.

À comment maintenant je suis maître et responsable de ma propre destinée. À comment je me dois de continuer à avancer les yeux grands ouverts et de me faufiler à travers les odeurs, les couleurs, la pluie, la neige, de toujours être consciente de ce qui se passe autour de moi. Il faut que je vive et tout autour de moi est réel, j'en fait partie et je veux le sentir, le ressentir, tout le temps, partout. Mes moments de colère, de frustration, de déprime, doivent être aussi riches et importants que mes moments de bonheur, de rire, de contentement, de plaisir. Je dois suivre mon coeur mais il m'amène parfois à des endroits interdits. Voilà je ne sais pas comment faire autrement. On me dit de me battre si je veux quelqu'un, quelque chose, je me dit que tout arrivera, tout se placera, selon l'ordre naturel des choses. J'ébranle et je dérange sans crier et sans pousser, juste en m'arrêtant pour regarder le soleil couchant qui tourne le ciel au rose, le coeur fébrile et l'air de la mer qui me touche le nez. Si c'est ça ma vie je m'en contente.

Je me questionne sur les autres, leurs interactions, ce qu'ils veulent, ce que je veux, qui je veux, pourquoi on devient qui on est, pourquoi on reste qui on devient, comment les enfants si précieux des autres deviendront des adultes comme nous, comment les autres traverseront les prochaines années, comment je serai moi meme dans quelques années, comment mes propres parents ont vécu ma venue, mon enfance, comment les gens deviennent distants, les amitiés et les amours se perdent, se renouent, qu'est-ce qui dicte nos sentiments, comment je saurai que j'aurai toujours le coeur à la même place, et lui, comment va-t-il s'en sortir, et moi finirai-je seule ou malheureuse en amour mais heureuse en famille, ou tout simplement est-ce que je vais continuer à larmoyer en regardant le soleil se coucher, en me rappelant cet été si chaud et humide ici, à croquer une pomme en me baladant en vélo au soleil couchant, couverte de sueur, à travers les maison immenses du quartier, les rues mal pavées et les ronds points empruntés à l'envers.

Monday, July 27, 2009

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Une semaine, deux semaines, la fin de semaine finie, pas le temps d'arrêter pour prendre le temps.

Mon anniversaire aussi est passé et pendant une semaine à tous les jours je me sentais fêtée, chérie, aimée, appréciée. J'aime mes amis, mes collègues, ma famille.

J'ai la tête pleine et les yeux lourds. Je rêve éveillée que mon cerveau traite toute cette information cette nuit et que demain je sortirai du lit avec mes idées et sentiments bien rangés, par ordre alphabétique, ou par dossier urgent. J'espère pouvoir commencer mon mardi avec une dissertation sur le sens profond de ma vie et comment j'ai réalisé que... euh... je le saurai demain.

Wednesday, July 15, 2009

Tangled up in blue

Des fois comme ce soir je me sens comme dans une chanson de Bob Dylan. Comme si moi aussi j'écrivais mon histoire en ce moment Bob pourrait la raconter.

C'est ce moment de l'année où mes amis, près ou loin, mais mes amis quand même, prennent le temps de m'envoyer un petit mot et mon coeur se serre un peu plus à chaque fois, plus heureuse, encore moins décidée avec ce que je ferai de ma vie ou où j'irai.

Je suis seule ici après notre souper communautaire d'après journée de travail, qui est en train de devenir une tradition, et personne ne s'y oppose. Seule et le vent de l'orage qui arrive pousse les rideaux et les bouts de papier qui trainent sur la table du salon partout sauf où ils devraient être.

Et Bob qui me chane dans les oreilles et moi en héroine de sa prochaine chanson et de ma propre vie.

Monday, July 13, 2009

La boue et tout

Le soleil revient tranquillement. Ce matin il faisait 10 degrés et j'ai gelé comme un petit gla­con pas assez habillé.

Toute la ville sèche, et la boue sur les camions et les bottes des travailleurs se transforme en poussière. Tout est gris et brun et je respire la boue sechée qui s'installe dans le creux de mon nez et sur mon palais.

Jim est un homme imposant, calme, fier. Toujours une histoire à raconter. Il fait lui-même son moonshine et il nous en fait boire le soir au souper. Il nous dit qu'on n'aura jamais mal à la tête si on le boit dilué avec de l'eau. Il nous prépare des repas épicés, succulents. Il nous dit qu'on n'a qu'à le regarder faire et qu'un jour on sera capable de préparer de tels mets. Ses épices sont mélangées dans des sacs sans étiquettes, je me demande comment je pourrais recréer ce gout. Il est Eastern Indian, comme beaucoup d'autres ici en Colombie-Britannique. Il est grand et large et brun et sa barbe et ses cheveux sont blancs, ses lunettes teintées. Quand je le vois avec sa veste de sécurité et son chapeau de construction, marchant sur le sol contaminé de l'aire de traitement, je me demande s'il n'aimerait pas mieux être de l'autre côté de l'océan.

Je l'imagine en draperies indiennes, dans un champ luxuriant entouré de fleurs et de plantes à épices exotiques. Ses enfants qui courent autour de lui et des oiseaux colorés qui chantent et le soleil se couche, teinte le sol et le ciel et ses cheveux et sa barbe deviennent roses et orangés.

Il nous a dit que pour l'anniversaire de sa fille, pour ses 16 ans, il a dépensé 5000$ et invité 300 membres de sa famille.

Je me souviens, une fois à ma fête quand j'étais petite fille, on avait invité mes amis et joué dans l'autobus scolaire abandonné derrière la maison. J'aimais tirer sur la poignée qui ouvrait la porte, comme le chauffeur qui venait nous chercher tous les matins. Mon ami David avait sauté hors de l'autobus et était tombé dans les tocs (les chardons). Il était couvert de petits tocs collants et pas très content.

Voilà à quoi la boue qui devient poussière ajourd'hui me ramène.

Sunday, July 12, 2009

A la radio

Ici il n'y a qu'un poste de radio qui joue. Au preview channel à la télé, dans l'auto, à la pharmacie, à l'épicerie.

Soundtrack of my summer... des tounes que j'entends exclusivement dans le nord. Toute une expérience.

-Remake de Africa (environ chaque 30 minutes)

-Why does love always feel like a BATTLefield (BAM) Battlefield (BAM) la la I guess you better go and get your armor

-I - I - I - I don't knoooow how we're gonna build a castle... do you wanna start again somehow? la la laaa


Going crazy!!! Je me surprends à fredonner ces tounes quand elles jouent à la radio... J'en rajouterai à la liste, ça vaut le détour, jte ldit jte ldit pas pire pantoute oooooh oui

Fort Nelson Facts

1- Il pleut

2- L'aéroport est loin

3- Le soleil se couche TARD et se lève TÔT et moi je me réveille tout le temps pour regarder l'heure

4- Indian Jim et Chinese Ray n'ont absolument aucun complexe quant à leur ethnicité

5- Je suis incapable de dire non à la madame du Coffee Shop quand elle me demande si je veux un muffin

5- J'attends qu'il se passe quelque chose

6- Je ne tiens plus en place

Thursday, July 2, 2009

Des fois c'est long

Avec le temps qui file, déjà juillet et dans moins de trois semaines ce sera mon anniversaire de nouveau.

Je me suis saoulé à la plage hier. Entre amis, au soleil, le temps passe et je le vois, c'est lui qui fait basculer les vagues de l'anse à Burrard et qui met le soleil au lit, le dorlotant derrière les montagnes qui s'érodent un peu plus après chaque jour qui passe.

Le temps qui s'acharne à me rappeler que l'autre à déjà refait sa vie. Le temps qui s'arrête et que je dois regarder en face, le temps qui me chatouille les yeux pour en tirer une larme ou deux, quand rien d'autre n'arrive. Il passe et il reste et avec lui on s'assoit et on regarde l'album de l'année qui vient de passer. La rupture, ma solitude doublée d'une nouvelle détermination à passer au travers de l'évènement toute seule, forte, capable. La rencontre de nouveaux amis et les liens forts qui se tissent si vite. L'été dernier le chat me faisait la cour et j'étais indifférente et cet été il me laisse aller alors que je me demande s'il pense toujours à moi comme il le faisait avant. Cette année je suis devenue quelqu'un d'autre, indépendante, occupée, aimée, aimante, en charge, mais le temps qui s'arrête me prends par la main et ramène parfois mes sentiments à un âge où je doutais de tout.

Le temps s'enfuit et je comprends tranquillement que je serai toujours la même personne, indécise, insécure, mais forte, fonceuse et décidée à réussir.

Le temps visite les autres aussi, je le sais. J'aimerais savoir de quoi ils discutent, je suis curieuse de l'effet qu'il a sur les gens que je côtoie. Parfois il dévaste les amours et les familles et je ne peux rien faire d'autre que me blottir dans ses bras et regarder ce qui se passe en me demandant comment tout va se terminer. Il me chuchote à l'oreille que rien ne se termine vraiment, et moi, hier, aujourd'hui, demain, je comprends depuis peu ce qu'il me dit depuis si longtemps.

Monday, June 29, 2009

Time warp

Ici ce soir je sais où je suis. Je sais ce que je fais demain, pour le 1er juillet j'ai 3 options, en fin de semaine des plans tracés mais encore et toujours des options, ensuite travail de terrain pour deux semaines, ensuite week-end à Calgary, show de musique, cheval, frisbee, bière, travail...

Je suis devenue fan inconditionnelle de hang out. Afin d'avoir un certain niveau de réussite sociale je coupe sur les activités moins essentielles... Comme lire The Economist (ayoye ayoye en retard d'environ 7 NUMEROS! Mais bon ça irait mieux si j'arrêtais de m'acheter In Touch / Star / Us Weekly. J'essaie fort de chasser le naturel, mais ça marche pas) donc lire ce prestigieux magazine sur les affaires internationales, lire des affaires avec des mots dedans genre pis des pages à numéros là (ah oui un li-vr-ee), jouer de la musique ou encore dormir. Et je ne parle pas d'aller au musée ou autre truc extravagant du genre.

Heureusement ma vie est telle que je ne peux absolument aucunement mettre mon cheval de côté. Je n'ai qu'un rêve et c'est que personne d'autre ne découvre jamais le bien que ça peut faire, avoir un ami cheval. Comme ça c'est ma petite manie à moi. BON.

Mon prof de musique m'a dit, alors que je m'acharnais sur un morceau, ou plutôt sur l'instrument pour que le son qui en sorte ressemble de ce qui avait sur la partition,... non avant de le dire il faut que j'explique que quand j'apprends à faire quelque chose, j'apprends par répétition, rage, envie de faire bien tout de suite, besoin de performer, auto-discipline et plaisir, ce tout à la fois, ou un après l'autre dans de courts moments intenses et rapprochés, dans aucun ordre précis. Bref il me regardait faire mon numéro d'intensité et il semblait épaté (ce qui bien sur me force à en rajouter une couche). Il me dit... (in english) Ouain.. j'ai jamais vu quelqu'un apprendre comme ça... ça fonctionne.. wow... (et il rit, tourmenté par ce nouveau sentiment d'admiration, impuissance et illumination). Il me dit... You would be the perfect renaissance woman if you were also doing equestrian sports.

Me voilà, donc, Parfaite Femme de la Renaissance. En l'an 2009.

Sunday, June 28, 2009

Dimanche soir, ya rien à faire, le dimanche soir

Après ma terrible fatigue de mercredi, j'ai dormi, monté à cheval, travaillé très peu. La fin de semaine s'achève et je me trouve très chanceuse d'être de retour à la maison sous le soleil, bien entourée, bien occupée.

Vendredi, samedi soir, sorties entres amis. Après tant d'années à vivre en couple et être plutôt casanière je découvre à nouveau les joies de s'asseoir autour d'une table avec de la musique trop forte et boire de la bière en disant des niaiseries qui se comprendront seulement à moitié jusqu'à ce que les lumières du bar s'allument. Activité que je pratique avec un certain succès de façon régulière depuis plusieurs mois.

Ma vision de l'amitié au quotidien (vs l'amitié de fin de semaine quand t'as un chum pis que t'as pas besoin de jamais rien planifier parce que tu fais toujours des affaires avec ton chum tout le temps) commence à se former. J'ai toujours été maladroite avec les nouveaux amis. Heureusement je dois avoir quelque chose de sympathique - amical - drôle - spécial, parce que je me fais des amis comme une grande et je suis capable de les garder, même de rester en contact avec les autres qui sont si loin. Pourtant il me semble tout le temps que je devrais en faire plus, que je vais me faire oublier, que je suis un tout petit poisson perdu dans l'océan des adultes cools qui se tiennent en gang la fin de semaine. Bon je devrais faire plus confiance aux autres, et à moi-même aussi.

Je suis en train de planifier mon été et comme je serai partie deux semaines à la fois et de retour deux semaines encore jusqu'à la fin août, mes fin de semaines sont dangereusement comptées. C'est un peu triste de voir que déjà l'été à l'air de se terminer (quand je regarde mon calendrier). Mais en même temps non. Ah oui voilà elle se pointe, je ne vous l'avais pas présenté encore, Miss Contradiction, elle et moi on est amies depuis très très longtemps. On se parle à tous les jours. Des fois elle parle à ma place.

Palpitant, je vais de ce pas chercher ma brassée dans la sécheuse.

Demain sera un autre jour, plus inspiré j'espère.

Wednesday, June 24, 2009

Journée rêvée

Il est 9 HEURES et je n'en peux plus, je dors sur place, heureusement que je suis dans mon lit déjà.

Aujourd'hui... j'ai comme on dirait rêvé ma journée. Genre.

Donc après 10 jours de travail de terrain pas si intense mais entrecoupés d'activité physique, quelque soirées alcoolisées et sommeil manquant, je suis de retour à la maison, en bas de laine sous ma méga douillette, mon gilet à capuche et les cuisses chauffées par ma batteries d'ordi.

Le problème est que j'ai frette, malgré mon expertise multicouche pour combattre le manque de chauffage dans mon appartement, creusé à même le sol. Dans le nord il faisait chaud, soleil... les moustiques étaient vigoureux, j'avais les pieds brulants dans mes bottes à caps. Quand l'avion est atterri ici cet après-midi j'étais déçue de voir des nuages gris et pesants et de l'eau dispersée en flaques sur le sol partout autour. Blaaaah

Donc ma journée de rêve à commencé lorsque je me suis fait tirée de mon sommeil profond trop tôt. Trop tôt, dis-je car l'avion était en retard, donc toute la journée s'est tout à coup rallongée, aussi troublant que ça peut paraître. En fait le temps à tendance à être élastique dans le mauvais sens quand il sagit de mes affaires.

En attendant l'avion on est allé se chercher un café, on est revenu, on s'emmerdait alors on a décidé de faire un casse-tête. Il y a environ 60 places assises dans la salle d'attente, et une table avec trois chaises et une boîte de casse-tête nous y attendait. Pendant 30 minutes on a travaillé en silence.

Dans l'avion j'ai dormi, puis il faut sortir de l'avion, marcher sur le tarmac, entre dans un autre aéroport, passer la sécurité, puisque l'aéroport de Fort Nelson est trop petit et n'a pas de sécurité. Et non pas le droit d'arriver à Vancouver sans avoir fait passer nos sacs au rayons X. Évidemment ma boîte à vélo est trop grosse et ne passe pas dans la tite machine. Commotion à l'aéroport de Dawson Creek, un bagage (C'est-tu comme ça que ça s'écrit!!) hors norme, ça a pris quelques minutes avant de décider de la procédure à suivre et quelques autres avant de l'appliquer correctement.

Pour donner quelques repères je dirais que l'aéroport de Dawson Creek est comparable à l'aéroport de Gaspé. L'aéroport de Fort Nelson... je sais pas... c'est vraiment petit... les madames écrivent au stylo sur ta carte d'embarquement imprimée sur du carton à bricoler... les étiquettes pour les bagages sont des tis cartons oranges avec des élastiques.. rien de fancy comme une collant avec un code barre... ooh non. La balance pour les sacs est une bonne vieille balance à cadran rond. Et il n'y a surtout pas de tivi qui indique si le vol est à l'heure ou quand est le prochain.

Puis j'ai bu un Sprite, mangé un tit gâteau, dormi encore et redébarqué de l'avion à Vancouver et il était déjà 3 heures de l'après-midi. Ensuite tout est vague et flou et PAF me voilà au lit.

J'ai pris une résolution pour en ce mois de juin: Arrêter de googler les gens dont je ne veux pas avoir de nouvelles!!! Très mauvaise manie.

Saturday, June 20, 2009

Mario et l'orage

A cause de l'orage on a du arrêter les forages. Tant mieux. Je prends un petit break dans la roulotte.

Ce matin on a foré dans de l'argile et les carottes de sol ont des formes carrément indécentes. J'en ai profité pour sculpter un magnifique gros pénis en argile gris, un bel engin circoncis.

Des fois c'est dur de se concentrer sur son travail.

Pourtant même si je suis d'excellente humeur aujourd'hui, j'ai cette toune déprimante de Mario Pelchat dans la tête...

et si je fore dans la pluie
tu n'y verras que du feu
de l'eau qui tombe sans bruit
que des foreurs sous les cieux

et si je fore devant toi
ce sera mon dernier cri
mais tu ne l'entendras pas
qui peut voir des foreurs dans la pluie

Thursday, June 18, 2009

Ici comme dans mes souvenirs

Tous les jours je roule 20km pour me rendre au site et revenir. Je me sens en super forme même si j'ai un peu mal aux jambes.

Le soleil se pointe quelques fois par jour, entre deux averses, ou entre les nuages gris blancs et bleus. Le paysage ici ressemble à mes souvenirs d'enfance de la campagne du Bic. Des collines vertes et jaunes qui seront bientôt couvertes de petites fraises et des averses à grosses gouttes qui se transforment en orage et le soleil revient de nouveau.

Quand on pédale entre la ville et l'aéroport on traverse une zone boisée, plusieurs rangées d'épinettes serrées, collées les unes contre les autres. Les arbres ici sont grands, malgré l'hiver qui sévit comme chez nous avec des températures plus que froides et de la neige, de la neige. Je ne sais pas pourquoi les arbres poussent si bien. Mais quand on roule entre les arbres, le vent qui nous souffle dans le visage et nous empêche d'aller trop vite, ce vent amène toutes les odeurs du bois et je repense à mon été passé en Abitibi à travailler dans la forêt. Les chemins de bois en pick-up, quatre roues, à pied. Les barrages de castor à traverser, les bleuets sauvages, les crottes d'ours, les perdrix camouflées et les crapauds qui se cachent dans les flaques d'eau. L'odeur des épinettes goûte le gin et je repense à Mel et nos soirées intoxiquées à l'alcool, à rire et des fois vomir le lendemain.

Ici la ville est toute petite et cet après-midi en arrivant au coffee shop la jeune fille avait déjà préparé mes deux verres (un pour moi et un pour un collègue). Elle a vu mon pick-up et elle savait ce que j'allais commander, deux double-shot americanos in a small cup. Au magasin où on est allé chercher nos crayons, papier collant, brocheuse, etc, ils m'ont demandé où je m'étais caché cet hiver comme ça faisait longtemps qu'ils ne m'avaient pas vu. Ici je travaille fort, les journées passent vite mais le temps passe comme il doit passer dans une petite ville. Aujourd'hui je me suis rappelé mon été passé à Murdochville et comment on s'est amusé, à sortir à l'Equinoxe, comment je me sentais chez moi avec tout le monde qui me reconnaissait et m'accueillait chez eux.

Hier on est sorti au bar, trop tôt pour une petite ville. À 10 heures le bar était vide. À minuit le bar était déjà plus rempli, je regardais les jeunes (haaaa ha je vieillis) danser et boire et je suis devenue toute nostalgique du temps où Chantal et moi on sortait au Chiffre de Nuit à toutes les semaines, juste nous deux ou avec la gang de fille. J'ai repensé aux joies de sortir à Rimouski un soir de semaine quand j'avais 17 ans.

J'aime les petites villes, l'odeur des épinettes, les collines vertes sous les nuages bleus, mes souvenirs plein la tête et tout ce qui m'arrive aujourd'hui.

Sunday, June 14, 2009

Vivi Go Home

Toute la fin de semaine au cheval, en concours. Rien de mieux pour moi.

Après trois verres de vin ce soir je devrais faire mes valises pour demain mais ça ne me tente pas du tout, du tout.

Demain je pars pour 3 à 10 jours (haha j'aime mieux en rire) pour superviser des forages, parler au client, au contracteur, faire caca dans la toilette de la roulotte ATCO, aller en vélo à l'aéroport, m'ennuyer de mon cheval, pas dormir assez, travailler trop. J'ai hâte.

Ce soir en revenant de l'écurie sur Highway One je me suis encore rappelé d'un rêve que j'ai fait l'an dernier. À chaque fois que je passe à cet endroit, en revenant vers la ville, ça revient. Sur l'autoroute après le Port Mann Bridge on roule devant un ikéa, un mcdo, une salle de spectacle qui à l'air bien triste entourée de grandes surfaces et fast food. Puis quelques tours à condos et hôtels. Puis l'autoroute est entourée d'un boisé, étrange avant l'arrivée de la ville, des grattes-ciel et de la boule illuminée de Science World.

Donc la "stretch" d'autoroute entourée du boisé me rappelle toujours ce rêve. Je revenais de Fort Nelson et l'avion de CMA devait faire un atterrissage d'urgence. À cet endroit sur l'autoroute. Et l'avion atterri et glisse et glisse sur l'asphalte. Et moi je n'en peux plus, je veux revenir à la maison, je sors de l'avion, marche un peu, trouve une voiture, saute dedans et commence à conduire vers la ville.

Si je savais c'est où exactement la maison, je ferais exactement la même chose.

Thursday, June 11, 2009

La patate au four

Moi et le chat, en habit d'été, on s'est tenu compagnie ce midi.

Rien à rajouter. On aurait pu avoir une chicane, une embrouille, un imbroglio, une impasse, un moment charnière, un tournant dans nos vies, une porte qui se ferme pour mieux en ouvrir une autre. Mais non, je crois que je suis un peu faible, ou très faible, finalement. Je laisse aller. J'ai pas envie de me promener seule une ou deux fois par semaine sur mon heure de lunch.

J'ai pas envie de le partager non plus, mais le problème c'est que je sais pas de quoi j'ai envie.

Des fois j'ai de la peine et des fois j'ai le coeur serré, on dirait que c'est une patate au four qui a trop cuit, on dirait que mon papier d'aluminium est étouffant, on dirait des fois que ça prendrait juste une petite pichenotte pour que toute la chair blanche et brulante de ma patate chaude se répande dans la cuisine, sur la table, le plancher, le tiroir à couteaux, dans les étagères et sur les assiettes et dans les verres et les coupes à vins. Ça prendrait des heures à nettoyer. Ça sécherait et durcirait par petites mottes et pendant des mois on en retrouverait des morceaux un peu partout.

Dans Yaletown tout le monde se promène avec son petit caniche en laisse, ils sont tous pompeux, trottinent la tête haute, avec un collier en cuir autour du cou assorti à la sacoche de madame ou à la ceinture de monsieur.

Moi je zigzague avec mon chat de ruelle, un chat gris tigré, rayé noir, comme il y en a des milliards de millions. Le chat il fait ce qu'il veut quand il veut où il veut et des fois il vient faire un tour pour voir si je peux lui gratter le derrière des oreilles pour une petite heure. C'est correct. C'est ça un chat.

J'ai les yeux caché derrière mon toupet trop long et le vent pousse mes cheveux qui poussent et frisent. J'ai les jambes et les épaules au soleil et je me rentre le ventre en marchant et je me dit que les passants se disent que c'est mon chat à moi et moi la petite poule, je deviens nunuche un peu mais c'est tellement bon d'avoir de l'attention.

Ouin

désespérant

désopilant

c'est juste en attendant

(en attendant quoi? oups ça c'est pas moi c'est ma conscience qui parle)

BON

Finalement j'en avais des choses à dire...

Cette fin de semaine et la semaine prochaine et l'autre semaine je serai loin, loin, loin et je serai occupée, occupée, à travailler, cuisiner, passer du bon temps avec de bons collègues. Il parait que je vais jouer du ukulele a un "open mic" la semaine prochaine. Je sais que je vais en vacances-travail, à 10-12 heures par jour on devient vite délirant et j'ai hâte de faire des jokes plates et me trouver drôle et trouver tout le monde drôle et travailler en équipe, être fière de nous, un autre monde bientôt où tout est fait en groupe et on se chamaille un peu mais on revient avec des histoires incompréhensibles, impossibles à oublier.

Cette année je suis en charge et j'apprends à déléguer et prendre le devant. J'ai de la pression mais je sais que je vais tout réussir encore une fois.

Cette fin de semaine je pars en concours et j'ai un peu la chienne. J'espère qu'on est prêts et qu'on fera bonne impression. Je sens que ça va bien marcher, rouler, fonctionner.

Ce soir je vais au lit et je vais dormir comme une championne!

Vivement demain... et après demain... et la semaine prochaine... et le reste.. de mes jours... vivement la vie.. vive la vie... viv.. vi v v

Wednesday, June 10, 2009

Type chien

Fin de semaine 1
viv 0

Pas encore remise.

Semaine de fou à planifier la prochaine semaine de fou.

J'angoisse car j'ai dépensé 400$ pour participer à un concours en fin de semaine prochaine et mon cheval a besoin de se faire vermifuger, clipper, trimer les pieds, je ne sais même pas si je pourrais y aller, la proprio a disparu, pas de nouvelles.

A part de ça, pas le temps de m'emmerder, je vieillis trop vite à mon goût, oups je veux dire le temps passe trop vite! Euh non ça passe pas trop vite, en fait tant mieux si ce moment d'inertie dans ma vie personnelle passe vite comme ça ça parait moins.

Le chat est vraiment un chat, je pense que je suis plus type chien finalement. Ça sonne bizarre non?

J'ai mal partout, je suis rackée d'un surplus d'activité physique inhabituel pour moi... et... de grâce... quelqu'un FAITES MOI DORMIR! j'aimerais que ma mère soit là pour s'inquiéter et me chicaner quand je ne vais pas au lit assez tôt. Elle pourrait aussi m'entendre rentrer à 4 heures du matin et me rappeler que je pourrais faire d'autre chose de mes soirées le lendemain, moi avec un mal de bloc incroyable à la table pour souper parce que j'ai dormi toute la journée jusqu'à deux heures de l'après-midi.

work work work j'y retourne

Thursday, June 4, 2009

Je suis une souris

Dans le party plane en revenant j'étais assise sur le neuvième banc, sur la toilette, entre les bagages et le petit mur derrière lequel les VIP parlaient de tout et de rien. J'ai bu un thé glacé, mangé des pinottes, une barre de chocolat. Quelqu'un a sorti la bière (incluse dans le vol nolisé). Tout le monde a ouvert sa canette en faisant pschhhhh et en rigolant. Moi je m'étirais le cou pour essayer d'être dans le party mais je devais être assise près du moteur parce que j'entendais absolument rien. Alors je me suis rassise, sur la toilette et devant la porte qui devient un petit escalier pour sortir de l'avion quand on aura atterri. J'ai lu mon roman policier (acheté usagé à 2$) et puis j'ai fait une petite sieste, assommée par la journée au soleil et la cream ale bien fraiche. Quand je me suis réveillée on survolait de très près les montagnes. J'ai vu les sommets rocheux pointus qui poussent sur les montagnes enneigées. Vue de haut, les montagnes sont dangereusement abruptes. Je me suis demandé où on pourrait faire un atterrissage d'urgence... Des pics rocheux gris, noirs, à l'infini. Des épinettes qui poussent par miracle sur les neiges éternelles. De haut on voit leur ombre et soudainement on réalise à quel point les montagnes sont anguleuses, pas encore sculptées par l'érosion, jeunes et fortes, insouciantes.

Puis soirée plus qu'agréable en bonne compagnie et journée intense au travail. Réunions avec les client, le contracteur, oui oui je vais préparer ceci cela, oui pas de problème ceci sera prêt demain, cela mercredi prochain. Oui bon Mr le contracteur hein nous on voudrait que ça se passe comme ça, oui on en discutera avant de commencer les travaux, oui oui. Je devrais aller me coucher pour être fraiche et cohérente demain. Mon niveau de stress augmente mais j'aime ça.

L'été est là et pour les 6 prochains mois je deviendrai mon travail. Étrange sensation confortable et légèrement effrayante.

Ce soir ultimate frisbee, j'ai eu chaud, j'ai sué, je suis retourné à la maison en vélo, j'ai fait un bon chili, ouvert une bière, voila, ma vie que j'étale. J'ouvre mon coeur et mon âme, vous savez tout de moi.

Fait intéressant, mon quartier, sillonné en vélo, n'est plus le même. À pied je me promène dans un quartier tranquille. En vélo c'est lumineux, rapide, des autobus, des taxis, des gens sur les terrasses, le soleil se couche, les lampadaires s'allument, les panneaux des restaurants brillent sur fond de ciel petit bleu et orangé rosé violacé.

Pour terminer
Un poème mélangé
Je suis bien inspirée

A part de ça rien, rien
tigalop demain
samedi
activités indéfinies
dimanche oh oui
ultimate frisbee

Dodo quand?
sommeil manquant
J'envie Chantal
qui dors qui dors

Mon ordinateur m'aspire
mon clavier m'inspire
J'ai les yeux
en forme d'écran plat
Je suis une souris
sans fil
à batterie
AA
Ah

Tuesday, June 2, 2009

La toilette de la roulotte ATCO

Il fait chaud ici, soleil, humide, je sue sous mon casque de velo et la plage est pleine a craquer de bikinis, de craques de sein et d'hommes en torse.

Aujourd'hui, ce midi, j'ai assiste a ce qui ressemblait a un concours de mangeage de sandwich sur la terasse de PHAT a cote du bureau. Les deux gars avec qui j'etais se sont gracieusement empiffres. J'avais l'air d'une anorexique avec mon grilled cheese, meme si c'etait un double-decker (2 etages) cheddar-mozzarella.

La semaine derniere j'etais a Fort Nelson pour le travail et entre deux journees bien remplies nous avons eu une soiree "boisson". Donc apres la journee dehors mercredi dernier je suis alle m'entrainer au gym du Super8, puis aller rejoindre les boys dans la chambre de Mike pour savourer une boisson rafraichissante en ecoutant le hockey. Trois boissons au cidre (vraiment pas sure de ce que j'ecris) plus tard, nous sommes en route pour le RoadHouse ou le BackRoads, bref le restaurant le plus plusse loin, a l'autre bout de la ville, au moins 15 minutes de marche. En arrivant comme j'etais de bonne humeur et pompette j'ai decide que tout le monde allait boire un Bloody Ceasar et qu'on allait avoir un "drinking contest". Bon bon on a bien rigole, sauf moi le lendemain qui avait le coeur sur la flotte.

Puis la fin de semaine est arrivee et j'etais de nouveau en ville. Samedi soir autre soiree memorable ou je ne me rapelle pas de grand chose, a part que j'ai rien paye, que j'ai pas arrete de parler de mon cheval a qui voulait bien l'entendre et que j'ai eu droit a mon deuxieme mal de coeur de la semaine.

Decidemment l'ete, c'est pas facile a vivre.

Demain je repars pour Fort Nelson, aller-retour pour une journee cette fois. Fort Nelson c'est loin en titi et il faut vraiment vouloir pour faire le trajet en une journee. Donc nous avons nolise un avion. On decolle a 7h AM demain et on revient a 19h30. Moi et les boys. Mon boss, des collegues et les clients. Dans mes reves les plus fous, l'avion se transforme en "party plane" alors que nous volons au-dessus des coastal mountains, le cafe baileys coule a flot, tout le monde est ami, il y a de la musique, on s'amuse comme des fous. J'imagine que ce sera legerement different.

Pour le travail de terrain cet ete on s'est fait installer une belle roulotte. Une belle roulotte ATCO de chantier de construction juste pour nous. J'ai vraiment hate de la voir demain. Aujourd'hui le plombier est venu faire un tour a la roulotte et la toilette a ete installee. Comme par hasard, tout d'un coup, comme ca, pour rire, les blagues pipi-caca se sont mises a deferler parmi les gens du bureau. La meilleure? J'ai ete designee comme personne qui voudrait probablement le plus etre la premiere a couler un numero 2 dans la nouvelle toilette. Non mais! haha, voila maintenant je sais ce qu'ils pensent de moi...

Ca ma fait bien rire.

Monday, June 1, 2009

poesie du lundi

pas d'accent sur mon clavier anglo

aujourd'hui
lundi
nouvelles bobettes
demain
rien
de neuf
je crois

mercredi
avion nolise
jeudi
lunch entre amis

puis
anxiete de fin de semaine
qui passe trop vite
anxiete de separation
quand mon telephone
est silencieux
trop longtemps
j'attends

coup de soleil
lendemain de veille
mal au corps
trop de sport
fatiguee

et dimanche soir
de la ripe plein les cheveux
couchee au frais
lundi prochain
va arriver enfin

Thursday, May 21, 2009

Ooooh Martha

Hier, bien occupée à planifier ma prochaine excursion dans le nord de la province pour le travail, j'attendais que mon fax fasse le tour de la petite machine et que ladite machine crache un petit papier confirmant l'envoi. En regardant autour, j'essayais d'avoir l'air occupée. Pas envie d'aller me rasseoir à mon bureau tout de suite. Il y avait un exemplaire du magazine "Business something something" sur la tablette. Ouvert à la section "Dear Machin", où apparement les businessmen/women du BC envoient leurs questions sur les relations interpersonnelles au travail à Mme Machin.

Quelqu'un se demandait comment aborder ses collègues qui l'avaient vu pleurer au dernier meeting ou la boss avait émis certaines remarques dures à avaler à son endroit. La réponse consistait en une série de phrases bien construites, une belle réponse bien emballée de semi-conseils qui n'apportait pas vraiment de solutions. Il y avait dans cette réponse une citation de Martha Stewart. Business Women Don't Cry.

Ah ben.

En lisant l'article je me suis rappelé que ça fait longtemps que je n'ai pas pleuré.

Tant mieux.

Pas vraiment en train de devenir business woman, mais tout de même, je commence tout juste à me considérer comme une femme depuis quelques mois.

Et je travaille dans un monde d'homme, ou plutôt un monde où les hommes sont majoritaires. L'été approche et bientôt je passerai mes journées en bottes à cap et casque de construction à négocier avec les contracteurs, rire des jokes grasses des boys et assister à des meetings avec les big big clients qui brassent de la big big money.

L'an dernier à cette date, par ces gens, j'étais considérée comme une petite fille, une jeune fille au plus. Non ils ont dit, non on ne croit pas qu'elle sera capable d'être en charge du projet, non elle ne pourra pas tenir son bout devant le foreman, non elle ne pourra pas diriger une équipe, non elle est trop jeune. Au début par incofort je suppose, certains oubliaient de me serrer la main dans les meetings. Où me donnaient une poignée de main tellement faible et indécisive que j'avais de la misère à continuer à les regarder en souriant...Pas grave je l'ai fait quand même, tout ce que j'étais pas supposé être capable de faire. Et j'ai même pas pleuré. Et j'ai aimé ça.

Cet été j'ai le pied dans la porte, je l'ai ouvert la porte, j'ai dévissé les bolts moi-même. Je suis devenue une femme.

J'ai pas encore d'abonnement à Martha Stewart living par contre.

Wednesday, May 20, 2009

20 mai, tout et rien

Mardi soir 1h du mat. Je m'endors, il est tard, j'arrive pas à me décider à aller me doucher, me coucher, me crémer, avoir froid sous les couvertures, me coller sur galopin, les cheveux humides et gelés sur l'oreiller, pour me réveiller en sueur deux heures plus tard. Ma température corporelle et moi, perpétuel combat.

Mon nouveau vélo, qui m'amène partout, au bureau, à la plage, au starbucks, downtown, chez le chat, m'a fait une belle surprise ce matin. Un pneu crevé. Comme une grande en revenant de l'écurie ce soir j'ai entrepris de réparer la crevaison et miracle... j'ai réussi. En pyjama rose en bleu, avec ma lampe frontale, un seau sale rempli d'eau, de cheveux, de poussière mouillée et de substance inconnues, une bière à la main, des instructions données par un ami sur internet... grâce à mon père je me rappelais un peu comment faire. J'ai les mains sales et je sens le cheval, j'ai une haleine de bière et de salsa, mais je suis si fière de moi. Demain matin je pédalerai de nouveau. J'ai hâte!

Je voulais me couper les cheveux moi-même, toute seule, grande styliste à l'inspiration unique, mais là j'ai trop bu (juste un ti peu ti peu ti peu trop)

Mon cheval a fait le grand garçon au concours dimanche. Je suis si fière de nous. Ensemble on progresse, lentement mais surement. On y retourne bientôt. J'ai tellement hâte.

Mon sommeil est divisé, dit visible, différent, changeant, je récupère trop, pas du tout, je rêve mais j'oublie tout. Je dors debout. Je perds le fil de mes pensées. J'ai des souvenirs impossibles, des restants de rêves, des fois ma vie ne fait pas de sens, je vérifie, non non cette fois-ci t'es réveillée ma belle. Oups merde, j'ai vraiment dit ça. Je rêve en français, je vis en anglais, des fois je mélange les langues sans m'en rendre compte. Pour moi c'est normal. Je rêve éveillée.

Chez le chat je ne dors pas très bien, pourtant je me sens très bien. Mais j'ai peur que le réveil sonne et que la journée commence pour vrai. Donc je reste éveillée et je profite de la nuit à côté de lui. Il respire, je bouge, il se tourne, le soleil se lève, oups il a parlé d'un rêve qui ne veut rien dire, il se retourne, ronronne, je me gratte les pieds, j'ai les yeux collés, le plafond, les murs blancs, les draps verts, les miens sont oranges, les stores blancs et le soleil qui me tapotte le front. à 5h30 du matin je m'endors pour une petite heure puis la journée recommence et j'attendrai de voir si ce soir on peut aller se balader à english bay et retourner chez lui pour écouter de la musique en lisant The Economist. Puis on pourrait aller se chercher du take-out et écouter un film bizarre ou drôle ou sérieux.

Mais non mais non je ne fais pas qu'attendre.

Je vis ma vie, je pédale, je cours, je galope, j'écris, je joue, je ris, je chante, je fausse, je travaille fort, je mange de la salade, des oeufs, des tomates, du poisson, je procrastine, je suis polie, je souris, je bois, je rote, je suis heureuse, je crie, je mange du mcdo, je parle très fort et fait des blagues déplacées, je chante encore plus fort, j'ai oublié mes angoisses et ma solitude, voilà enfin ,se garder occuper m'occupe l'esprit, un dernier verre, je prends un taxi et quand j'arrive à la maison et je suis enfin seule chez moi, je dors.