Wednesday, October 7, 2009

Puppy Love

Puppy Love comme le jeu sur l'ordinateur. Mon petit puppy noir dont je ne me rappelle plus le nom que j'amenais au dog show et l'ordinateur qui répétait des mots en français avec un accent anglais et mon petit puppy qui je crois était mentalement limité car il n'a jamais rien fait de plus que s'asseoir, donner la patte et rouler mais sur un côté seulement. Mais moi, huit ans, incapable de m'en défaire, je continuais à jouer à puppy love et à stagner. La semaine passée j'ai gardé le petit chien blanc de mon amie, petit piteux puppy, sous les couvertures la nuit et couché sur le tapis de la salle de bain pendant que moi j'étais dans la douche. Little white puppy qui machouille un koala en peluche, promenades, one little white puppy is all I need to be happy. Et ça c'est pas moi qui l'a dit, c'est l'itinérant sur la plage, qui l'a crié, alors que le petit chien blanc courait sur le sable gris au crépuscule.

À la plage de Kits Beach alors que le soleil se couchait, entre les collines au sud et les montagnes au nord, la baie qui s'étend devant, d'énormes bateaux qui repartent vers le large, on voit leurs ombres noires sur fond de ciel pourpe et nuages gris, leurs lumières orangées comme des étoiles fatiguées. Ils s'éloignent et brillent et se rapprochent du feu qui brûle à l'horizon, vers l'île, vers l'ouest.

Ces temps-ci je suis sous la pluie mais en vivant ici j'ai appris à rester au sec. L'air frais et humide me rouille un peu le dos mais surtout me pétille dans le nez et remonte jusqu'à mon cerveau et mon sang circule plus vite, des nouvelles chansons dans les oreilles, et je souris les cheveux frisottés par l'humidité, des bas de laine dans les pieds, sous ma douillette trop lourde, les orteils écrasés, la fenêtre ouverte et le froid de l'air et la chaleur de mon corps emprisonné, si heureuse d'être ici, je plonge, j'oublie ce qui me manque et quand j'ai le temps de prendre le temps je ne voudrais rien faire d'autre.

Lundi j'ai mangé de la dinde car c'était Thanksgiving. On a bu du vin et chanté et dansé et j'ai dormi chez mon amie. L'an passé alors que j'étais en transition, nouvellement célibataire, revenue d'un été de fou à trop travailler, solitaire, seule, perdue, je dormais souvent chez elle, à chaque fin de semaine, sur le divan. On s'est aidé toutes les deux à redevenir heureuses, solides et fortes grâce à cette nouvelle amitié qui a changé ma vie. Lundi j'ai dormi dans son lit avec son little white puppy.

No comments:

Post a Comment