Thursday, July 30, 2009

Chaud et humide

Il fait chaud, c'est humide, 34 degrés aujourd'hui à Vancouver, on bat des records. La ville sue. Comme presque tout le monde ici vient d'ailleurs, on endure la chaleur qui nous rapelle comment c'est l'été chez nous. Ici mes vêtements me collent à la peau, un peu comme l'été quand j'habitais à Québec ou quand j'allais visiter des amis à Montréal ou New York. Quand même malgré la chaleur étouffante je continue à pédaler pour aller au bureau, où l'air climatisé m'attends. Ce soir c'était la première partie des playoffs au frisbee, on a sué et je suis devenue toute rouge et trempée, mais on a gagné, juste couru un peu moins vite que d'habitude.

Depuis les dernières semaines je pense, je pense, je pense.

Depuis mon retour en ville je me suis baigné deux fois dans l'océan ici même en ville. Incroyable que je n'ai jamais fait ça avant. L'eau est tellement bonne. Les plages sont tellement près de la ville. Je n'ai pas envie de repartir sur le terrain. Hier je me suis rendu à Locarno Beach après le travail pour un barbecue, de la baignade, une bière et des feux d'artifices. Où j'étais ces dernières années pour manquer l'été incroyable à Vancouver? Je sais que je repars pour Fort Nelson et ensuite Cambridge Bay au Nunavut, où la température moyenne est 9 degrés en Aout. OUCH.

Au moins mon vélo me suit partout. J'ai envie de partir en vacances cet hiver. Vélo-camping. Dans une ile du Pacifique. J'aurais le temps et les moyens, même un partner de voyage. Je le fais. Ça me garde motivée pour le travail de FOU qui s'en vient. Partie 26 jours en 28 au mois d'août. Je ne sais pas pourquoi j'accepte. Ma carrière, des sous, du temps off après, la peur de m'ennuyer ou me morfondre si je ne me garde pas occupée. Griffin est loin et je ne l'ai pas vu depuis si longtemps. Il me manque et je me dis qu'un jour nous seront réunis. Pauvre loup il doit tellement avoir eu chaud ces derniers jours.

Et aussi je pense, je pense, je pense.

À comment maintenant je suis maître et responsable de ma propre destinée. À comment je me dois de continuer à avancer les yeux grands ouverts et de me faufiler à travers les odeurs, les couleurs, la pluie, la neige, de toujours être consciente de ce qui se passe autour de moi. Il faut que je vive et tout autour de moi est réel, j'en fait partie et je veux le sentir, le ressentir, tout le temps, partout. Mes moments de colère, de frustration, de déprime, doivent être aussi riches et importants que mes moments de bonheur, de rire, de contentement, de plaisir. Je dois suivre mon coeur mais il m'amène parfois à des endroits interdits. Voilà je ne sais pas comment faire autrement. On me dit de me battre si je veux quelqu'un, quelque chose, je me dit que tout arrivera, tout se placera, selon l'ordre naturel des choses. J'ébranle et je dérange sans crier et sans pousser, juste en m'arrêtant pour regarder le soleil couchant qui tourne le ciel au rose, le coeur fébrile et l'air de la mer qui me touche le nez. Si c'est ça ma vie je m'en contente.

Je me questionne sur les autres, leurs interactions, ce qu'ils veulent, ce que je veux, qui je veux, pourquoi on devient qui on est, pourquoi on reste qui on devient, comment les enfants si précieux des autres deviendront des adultes comme nous, comment les autres traverseront les prochaines années, comment je serai moi meme dans quelques années, comment mes propres parents ont vécu ma venue, mon enfance, comment les gens deviennent distants, les amitiés et les amours se perdent, se renouent, qu'est-ce qui dicte nos sentiments, comment je saurai que j'aurai toujours le coeur à la même place, et lui, comment va-t-il s'en sortir, et moi finirai-je seule ou malheureuse en amour mais heureuse en famille, ou tout simplement est-ce que je vais continuer à larmoyer en regardant le soleil se coucher, en me rappelant cet été si chaud et humide ici, à croquer une pomme en me baladant en vélo au soleil couchant, couverte de sueur, à travers les maison immenses du quartier, les rues mal pavées et les ronds points empruntés à l'envers.

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