Thursday, December 16, 2010

Ma vie dans un sac ziploc

Le dernier mois fut fou.

J'ai déménagé. Dans des boîtes ou dans les poubelles, mes objets se sont empilés, emmelés, ont disparu ou ont été donnés. J'ai ramassé mes vieux cheveux tombés dans l'évier, dans le bain, derrière la porte, dans un coin puis l'autre, sur le tapis, sous la table, sur le divan. Au sous-sol j'ai ouvert des boîtes fermées depuis quatre ans pour les vider, grimper par-dessus les tas de babioles que je venais de former, classer ce que je garde pour décider d'en jeter plus de la moitié. Toute seule à lutter contre une des dernières traces de mon passé. Cette fois ça ne m'a pas vraiment fait quelque chose.

Aves mes amies on joue à la vedette et on vit nos soirées comme si c'était la première ou la dernière fois qu'on pouvait s'amuser autant. On a mis nos plus belles petites robes, j'avais mes collants métalliques et à l'Hôtel Vancouver on a prétendu être invité au party de bureau dans la salle de bal. Dans notre folie alcoolisée j'ai échangé ma sacoche avec une autre fille et le lendemain mon portefeuille avait foutu le camp.

Le lundi je déménageais et sans carte de crédit ou permis de conduire je me suis débrouillé pour louer un camion et y mettre tout ce que je possède comme un jeu de bloc lego géant fait de bois, de carton et de mousse de divan. Mes amis extraordinaires m'ont preté leurs bras, leur grand coeur et quelques billets de 20$ pour m'aider à survivre à cette journée épuisante. Après avoir tout trimballé mon stock à l'est de la ville, au comptoir de la banque quand la dame m'a dit qu'elle ne pourrait me donner une carte de guichet si je n'avais pas de "photo ID", j'ai éclaté en sanglot. Fatiguée, affamée, sale, des visions de mon dernier appartement à frotter et de ma nouvelle chambre s'écroulant sous le poids de mes boîtes prêtes a éclater, j'avais juste besoin de savoir qu'au moins mon argent était au chaud et au sec en m'attendant derrière la petite porte à billet du guichet automatique. On m'a donné une carte. Je suis allé chez McDonalds.

Pendant deux semaines, avant de ravoir mes cartes de crédit, mon passeport, j'ai trimballé ma carte de guichet et ma passe d'autobus dans un sac ziploc.

J'ai pleuré au bureau en croulant sous le stress mais c'est déjà passé. Pour Noel on m'a donné une augmentation. En 4 ans mon salaire a grimpé de 48.4%. Moi même je n'y crois pas vraiment.

J'ai monté des montagnes en raquettes pendant toute une fin de semaine.

J'ai eu deux rhumes.

Moins deux dents de sagesse.

Du rodéo et des moments sans pareil de légereté et impulsion.

Un nouveau quelqu'un qui s'intéresse a moi, une distraction comme dirait la psy de mon amie nouvellement divorcée.

Des concerts et des soirées bien arrosées.

Des nuits à cheval et en vélo toute seule sans besoin de personne.

Une nuit avec 18 autres amis dans une cabane sur la montagne.

Une journée de semaine à la maison pour écouter des films et me moucher.

Et toujours mes cartes dans un sac ziploc.

Friday, November 12, 2010

ZZZzzzzzz

On est vendredi soir, 10h30. La cuisine est nettoyée, les muffins sont dans le four, un film que j'ai vu 10 fois déjà à la télé. Je suis allé voir mes boîtes en bas dans le locker pour commence à planifier mon déménagement, ce que je garde, ce que je jette, j'ai fait une liste de choses à faire la semaine prochaine - pour chaque jour de la semaine - en prévision de mon déménagement, j'ai fait environ le trois quart de mes changements d'adrese.

Demain je pars en camping dans le froid du mois de novembre, avec certains de mes amis et je sais que j'aurai une bonne fin de semaine, à rire et boire et me tenir au chaud près du feu.

Hier je suis allé avec des amies voir un concert avec guitares électriques, batterie, ukulélés, violons, trompettes, trombones, voix sublimes et moments me donnant des frissons.

Mercredi soir j'ai invité une amie à souper et on est allé au cinéma.

Lundi, Mardi, Jeudi, Vendredi j'ai monté à cheval.

Lundi, Mercredi j'ai couru 5 km.

Lundi, Mardi, Mercredi, Vendredi j'ai travaillé.

Entre tout ça j'ai pédalé de la maison au bureau au Skytrain à l'écurie à l'épicerie chez des amis.

Ce soir je ne fais rien à part m'occuper des mes affaires sans me faire de mauvais sang en pensant que je suis toute seule au monde jusqu'à la fin des temps. Et ça me fait du bien.

Je suis très chanceuse d'avoir trouvé l'écurie où je peux aller en vélo et où Griffin est si bien MAIS j'ai besoin de m'ajuster à tant d'exercice. J'ai tout le temps faim et je dors comme une buche. Mon cerveau libre de (presque) toute anxiété. La paix. Je le sens quand je monte à cheval, je suis vraiment plus relaxe. Mon cheval est soudainement si réceptif et détendu et souple et facile à monter. Mon lit est si confortable. Ma vie est si belle.

Points négatifs: la pluie, le froid, le manque d'heure dans une journée.

Pourtant quand je pars sur le terrain c'est tellement différent. On travaille 10, 12, 14 heures et on trouve quand même l'énergie et la volonté de sortir se souler la gueule une ou deux fois par semaine. On est fatigué à vouloir des fois dormir sur place ou arracher la tête de nos collègues. Comme si on avait BESOIN de vivre des émotions encore plus forte, de faire quelque chose de drastiquement différent et fou et vivre dans un monde glamour où on est des vedettes et des rock stars, des top modèles, exceptionels et différents, pas juste nous tout simplement.

Live fast, die young, it's better to burn out than fade away bla bla blaaaa. Ce soir je me sens un peu plus vieille et fatiguée, mais c'est correct je fais juste reprendre des forces pour demain.

Pourquoi

Pourqoi les journées sont si courtes?

Pourquoi Jerry Maguire est à la télé?

Pourquoi la fatigue?

Pourquoi j'ai pas ralenti avant?

Pourquoi pas d'argent?

Pourquoi pas d'amant?

Pourquoi quand même, le bonheur?

Tuesday, November 9, 2010

Depuis que

Le vin blanc comme le bout de mes orteils ce soir au vent.

J'ai mal aux cuisses, aux mollets mais je sens que tout devient plus facile, quand je roule, quand je cours, quand de mes jambes de petite fille je pousse ces 1800 livres de muscle et d'os et que de mes bras aux mini muscles et mes abdos et mes fesses retiennent l'énergie générée pour la transformer en équilibre en légereté.

Sous la pluie j'ai les pieds dans mes bottines imperméables et rien sauf le vent qui m'arracherait bien la tête si je le laissait faire, rien sauf les bourrasques téméraires qui balaient la plaine de la banlieue humide ne m'empêche de rouler et d'avancer, au chaud dans mon manteau de pluie qui ruissellera bientôt de sueur à l'intérieur.

Depuis que j'ai vu mes amis du Québec et ma famille, que j'ai marché sur le pavé de la ville et couru entre Sillery et Sainte-Foy, depuis que j'ai revécu mes années d'université avec des gens de mon âge aux blessures semblables aux miennes et revu ces nouveaux parents je me sens bien, sécure, bercée par l'amour de ceux qu'on revoit seulement une fois par année mais avec qui le temps ne semble pas passer ailleurs que par les mots et les gestes qui s'emmellent alors qu'on est ensemble, peu importe où ou quand ou si on se reverra et pourquoi.

Depuis que je suis revenue c'est cours et trotte et galope et plie la nuque et sors l'épaule et les postérieurs hors du cercle je relâche ma rêne intérieure et tends ma rêne extérieure pour conserver l'incurvation, les hanches ouvertes et les épaules détendues, jambe droite, main droite, relâche, ouvre la porte et montre lui qu'il ne peut pas se pointer le bout du nez dehors, ne fait pas tout le travail pour lui, fais juste lui montrer, si tu sais ce que tu fais il finira par comprendre. Et lui il avance et il tourne et il se plie à mes demandes sans se demander pourquoi, et il flotte et parade et me rend si fière car pour les autres ça à l'air si facile.

Depuis que je suis revenue c'est court et roule et regarde ton écran d'ordinateur le jour en attendant que le soleil se couche à 4h30 pour pouvoir sortir et vivre la vraie vie qui consiste à se fatiguer pour bien dormir la nuit et être en forme devant l'écran le lendemain matin.

Depuis que je suis revenue je me demande quand et où je repartirai mais je sais que la campagne du nord-est de Richmond, entre les ponts, les autoroutes et les entrepôts m'accueillera toujours quand j'aurai envie de fuir la ville qui m'apelle et m'intrigue. Des fois j'aimerais mieux juste porter mes pantalons d'équitation et aller au lit avec du foin dans les cheveux et de la poussière dans les yeux, tous les jours, tout le temps, jamais loin de ma vraie vie, de mes amours et ma folie.

Tuesday, November 2, 2010

Early Morning

Je me fais réveiller par mon téléphone qui vibre à 6h30 ce matin, remplie à craquer de bonnes intentions et la journée déjà toute planifiée, organisée, rangée, la veille en sautant au lit pour passer de l'autre côté. Il vente et il pleut, toute la nuit quand je me réveille pour me retourner, j'écoute la pluie et j'entends le vent qui pousse les feuilles mouillées en tas morveux sur les trottoirs glissants.

Ce matin à 6h30 je décide qu'il est trop tôt et qu'il ne fait pas assez beau. Je suis fatiguée et je ne peux pas m'imaginer en vélo sur River Road à pédaler contre le vent sur la plaine plate et ouverte de Richmond juste au bord du Fraser brun qui se jette dans l'océan bleu juste derrière moi. Je gratte la croute qui m'a coulé des yeux pour se coller sur le haut de mes joues, me retourne et me rendors.

Je me réveille et conduits vers l'écurie. Griffin, poilu et chaud, mon mur de chair et de sang bouillant sur qui je me blottis pour oublier ma fatigue éternelle et le froid qui s'installe avec l'hiver qui arrive. Je cours vers le bureau, le bike shop, la douche, mes bagages pas prêts, les courriels et appels de mon équipe sur le terrain, vers le skytrain en trainant ma valise à roulette, les pieds dans le train à 3heures alors que mon vol part à 4h. Je cours pour m'enregistrer à temps, passer la sécurité, j'arrive à temps, ma technique de rock star utilisée plusieurs fois lors de mes voyages en avion, presque infaillible, les fesses dans mon siège, je ris de ma chance, toujours à la dernière minute et toujours aussi naïve, me disant qu'on ne peut jamais vraiment manquer un vol. Pas cette fois-ci. Les lumières des villes sous moi alors que je suis assise dans le ciel, dans le noir, dans le vide, dans rien. Qui roule dans ces voitures sur les autoroutes illuminées, qui habite ces maisons de quartiers en demi lunes avec piscines rondes dans la cour, que contiennent ces entrepôts et qui conduit le chariot à bagage à cette heure de la nuit. Qui dans l'avion comme moi viens en vacances à la maison, qui d'autre ne sait pas où la vie l'emmenera, sans plans, sans placements, sans enfants, avec juste un mal de dos pour se rappeler qu'on ne peut pas prétendre avoir 20 ans jusqu'à la fin des temps, qui d'autre à envie de se lever pour danser dans l'allée un verre à la main?

À l'aéroport de Montréal j'arrive à minuit et c'est vide. Personne. Je m'assois au bar et boit une bière toute seule à une heure du matin en répondant à mes courriels du travail. Personne autour. YUL est différent et me semble sauvage et froid, vide, étrange, comme si j'étais dans un building en blocs lego blancs. Je marche et j'attends que le sommeil vienne me chercher mais même lui est absent et maintenant il est quatre heures du matin et l'endroit s'anime tranquillement.

Sunday, October 31, 2010

Dance Party

Halloween, une raison de plus pour faire la fête. Une raison de plus pour se rassembler et boire et rire et... DANSER!

Encore une fois hier j'ai compris pour ce qui me semblait la première fois, encore, que l'amitié, les histoires qu'on crée nous-même, les souvenirs qu'on mets en scène tous ensemble, ce sont les piliers de mon être tout entier, de mon existence, une de mes raisons de vivre. Encore une fois les occasions où on se rassemblent, comme hier, me semblent extraordinaires, folles, fortes. Alors qu'on danse dans le salon chez Ryan devant la télé qui nous joue nos vidéos préférés sur youtube, alors qu'on sort s'asseoir sur le balcon, assis trop serrés, alors qu'on s'empile sur le plancher en riant aux larmes, pendant qu'on se mixe des drinks dans la cuisine et qu'on se raconte des secrets dans les toilettes, je m'émerveille devant la beauté de la nature humaine et devant l'homme comme animal grégaire qui n'a plus à chasser ou se préoccuper de sa survie, qui se regroupe pour tout simplement vivre et respirer le même air aux odeurs de rhum et de bière. Les bons moments qui ne sont jamais assez nombreux mais qui nous comblent tellement, je réalise à tous les jours la chance que j'ai d'avoir ce groupe d'amis dont je fait partie, de partager mes plus belles années avec ces gens qui m'aiment et m'acceptent. Merci la vie de m'avoir amené jusqu'à eux.

Je me sens très chanceuse aussi d'avoir trouvé Griffin il y a trois ans et de pouvoir aujourd'hui me dire qu'enfin j'ai réalisé mon rêve, que j'ai mon ami, mon animal de compagnie, ma grosse bête avec qui j'apprends. Très chanceuse d'avoir trouvé Janice et son écurie aux portes de la ville, où je me rends en vélo. Chanceuse d'avoir un travail que j'aime avec des gens que j'aime encore plus. Chanceuse de pouvoir dormir d'un sommeil profond à tous les soirs. Chanceuse de vivre une vie si intense et remplie.

Hier j'ai tellement dansé.

Euh on dirait que mon lien marche pas... allez voir la plutot :
http://www.youtube.com/watch?v=wavpWRK6IX8


Friday, October 29, 2010

Comment tuer le temps et sa santé un peu, aussi

Presque 4 mois déjà depuis le début juillet. Il y a 4 mois déjà j'étais naivement certaine de ne pas être amoureuse de Mike, l'homme fantôme. J'étais persuadée que j'allais le revoir entre mes passages dans le nord, à chaque deux ou trois semaines, qu'on allait encore se voir comme si je n'étais jamais partie alors que Novembre allait se pointer.

Déjà 4 mois alors que le summum de notre relation si jeune et prometteuse, où il affirmait que je lui manquait alors qu'il s'était absenté 4 jours. Imaginez 3 semaines. Imaginez 4 mois. La mauvaise nouvelle est qu'il n'y a rien à imaginer. Rien à faire, vraiment. J'aurai essayé. Je me dis on verra mais c'est évident qu'il n'y à plus rien à voir. Circulez.

Je crois bien que c'est fini. J'aimerais tellement faire une fille de moi et m'apitoyer sur mon sort (en public), pleurer avec mes amies de filles et maudire les hommes, me demander "mais qu'est-ce qui est arrivé", le harceler des textos en demandant des explications. Mais vraiment il n'y a rien d'autre à faire que continuer à regarder devant, j'en ai rien à foutre de me torturer l'esprit à essayer de comprendre ou encore me faire prendre en pitié par mes amies. Quoi que ça ne m'empêche pas de me sentir tout croche et triste à m'en arracher les yeux rougis par mes crises de larmes inutiles une fois de temps en temps, un soir de semaine passé 10 heures du soir quand je suis seule à la maison. Bon. Finit de me plaindre. Merci.

Sinon depuis 4 mois j'ai vécu des moments très intenses copieusement arrosés d'alcool. À 16 ans quand j'ai commencé à faire le party et à sentir le besoin d'une bière froide couler dans mes veines en pétillant d'excitation, à 23 ans quand les gin 7-up sont devenus synonyme d'un été rempli d'odeur d'épinettes, jamais je n'aurai cru qu'à 30 ans je serais toujours et encore la même soulonne de village qui essaye de boire autant que les gars mais qui se rapelle le lendemain matin que l'abus n'est pas toujours un bon choix.

Depuis 4 mois alors que j'ai travaillé beaucoup et alors que j'ai entrepris de me mettre en forme plus que jamais, j'ai aussi flotté sur un nuage aux vapeurs de jager bombs, vin rouge et bière en fut. Mal à la tête, mal au coeur, fatigue, cernes qui je crois ne partirons jamais, voilà quelques symptômes réconfortants de mes matins de fin de semaine.

Sur le terrain c'est facile de boire pour oublier qu'on est loin et qu'on s'emmerde, le secret c'est de partir sur une bonne dérape, rire, danser, et on en a pour 3 jours à se coucher à 8 heures ensuite car on doit se refaire des réserves d'énergies. En plus ça nous donne des histoires à raconter.

En ville c'est un peu plus dur à justifier, mais mon problème c'est qu'avec les horaire de 9 à 5, même en étirant la journée jusqu'à 6 heures, en faisant mon jogging et en me trouvant des activités un soir sur deux, il reste des longues heures ou je suis très lucide, réveillée et je sombre dans une mini panique à 21h30 un mardi soir en me demandant pourquoi je suis toute seule à la maison. Moment rêvé pour se faire un petit drink.... pas vraiment. Comme pour les biscuits et le nutella j'essaie de garder mes armoires libre de tout alcool, comme ça j'évite la junk food et la booze, du même coup. Si c'était juste de moi je mangerais du McDo tous les jours, j'aurai en permanence un drink à la main et je passerais encore plus de temps à perdre mon temps sur internet.

D'où l'importance de remplir mon frigidaire de fruits et légume frais, d'avoir un cheval qui m'empêche de boire ma paye, et de faire de l'exercice pour m'obliger à avoir une raison pour me lever tôt la fin de semaine - donc me coucher tôt. Ce dernier item n'étant pas toujours capable de l'emporter sur mon désir de me boire le cerveau un vendredi soir. Vendredi passé je me suis acheté une super robe bleue, je suis allé chez mon amie Kerrie avec 4 autrs poulettes, j'ai bu du vin jusqu'à ce que mes dents aient une drôle de couleur jaune-vertes, on a pris l'autobus en marchant tout croche (l'arrêt à la porte du bar, rien de mieux), et mon amie Heather qu'on a rejoint la -bas a prit le soin de me préciser 5 fois au moins que j'étais vraiment drunk. La soirée a été vraiment extraordinaire, j'ai dansé sur du hip hop, bu des gin, je me suis engueulée avec un francais vraiment enervant (pourquoi ils sont partout??), je me suis ébourrifé la crinière, pris un taxi avec des amies d'amies en essayant d'avoir l'air pas trop soule, me suis fait un macaroni sauce tomate à la maison en mettant a jour mon profil eharmony. Eille les boys qui cherchez la perle rare sur internet, la fille qui essaie de se vendre en ce moment, c'est probablement pas le genre de future parternaire stable que vous cherchez. Bonjour l'ado de 30 ans qui va se coucher à deux heures du matin avec un plat de nouilles a moitié mangé à côté du lit.

Le lendemain j'ai payé de tout mon corps en me faisant trainer hors du lit pour aller bruncher. Il a fallu que je me claque la route de vélo pour aller voir Griffin et avoir l'air top shape à l'écurie, puis, évidemment, un autre party le samedi soir. J'ai remarqué que quand je suis lendemain de veille, quand je me bats pour rester éveillée, j'ai l'impression que le temps passe très vite car finalement je ne réussis pas à faire tout ce que je veux dans ma journée car je suis très lente.

Là il est 11h30 un vendredi soir et je m'endors trop pour continuer. Je me couche tôt ce soir, j'ai un gros party demain... il faut que je me garde des forces

Friday, October 8, 2010

En ville

De retour en ville hier soir, après m'être fait bien gigoter dans l'avion turbulent. J'avais lancé une bouteille à la mer, plutôt un courriel dans le cyberespace et quelques amies m'attendait déjà pour aller prendre un verre. En traversant le pont Cambie dans l'auto de Christine j'ai senti un peu d'anxiété monter en moi, comme dans l'avion quand je me suis mise à penser que je retournais à la vie en ville. Le coeur et la poitrine qui se serrent à l'idée de l'urbanité, de la mondainerie vide, des cafés starbucks aux dimensions insencées et du magasinage pour se forcer à oublier de penser et s'endetter en se disant qu'on le mérite tout simplement. Dans la voiture à la vue des grattes-ciel illuminés sous fond de crépuscule faussement naturel, comme dans un film de batman passé au bleu minuit, sur le banc d'auto puant l'humidité et la vieille canette de red bull gisant à mes pieds, derrière les portes sales de sa voiture égratignée, roulant sur le pont par-dessus false creek j'ai vu les tours jaunâtres de lumières domestiques et riches se courber doucement pour descendre vers moi et me sentir la crinière du bout de leur nez au sommet du 20eme ou 30 étage. Je les ai vu continuer à se plier pour lentement m'avaler et me faire disparaitre moi insignifiante campagnarde de retour dans la ville qu'elle croit être chez elle. Encore une fois je me suis sentie un peu serrée dans ma propre peau.

Mais une fois arrivée et assise avec mes amies que je n'avais pas vu depuis quelques semaines je redeviens la petite clownesque frisée et j'oublie toute mon anxiété. Comme je suis reconnaissante à la vie d'avoir mit sur mon chemin ces personnes qui me supportent et sont là pour moi malgré mes absences répétées.

Aujourd'hui au travail de retour au bureau tout a changé, nouveaux meubles, nouvelles places désignées, nouvelle porte par laquelle entrer. C'est une métaphore parfaite pour ma vie qui change si vite que j'en ai encore une fois le coeur serré. Le téléphone sonne, pour le travail, pour trouver un appartement, pour Griffin pauvre petit cheval immense qui ne sait pas que je donne mon coeur et mon sang et ma paye pour lui trouver un petit coin qu'il aimera sans qu'il soit trop loin de moi. Très bientôt il va déménager et alors ma vie va changer car je sais que je vivrai mon rêve de petite fille, j'aurai mon cheval à moi tout près, il sera là, tojours là, ensemble on va pouvoir travailler et s'amuser à tous les jours, n'importe quand car il sera à moi et moi seulement. J'ai tellement peur de ne pas pouvoir m'en occuper et de manquer d'argent, je me mets à genou et lève les yeux au ciel "je promets, je promets, je ne mangerai que des sandwich au cheez whiz et du ramen, je pomets que je ne boirai pas l'argent de mon cheval, je promets une vie simple et sans souci, à l'écurie plutôt qu'en ville, je promets que je m'accomoderai de tout et payerai le vétérinaire, le maréchal, les injections, les opérations, tout ce qu'il faut pour mon trésor blanc et noir, tout ce qu'il faut pour ce monstre gigantesque pour qui je vis maintenant. J'ai peur.

J'ai mal au dos et aux jambes et je sais ce qu'est ce mal et j'ai peur de redevenir inutile et handicapée. J'ai pris mon gaba et un verre de vin et je reconnais cette sentation euphorique et assomante. La douleur me fait sentir très faible, alors que je sais que je n'ai jamais été aussi en forme. Elle me fait sentir vulnérable comme un oiseau blessé qui se cache dans un buisson en souhaitant ne pas se faire croquer par un chat ou un renard futé. Pour ma part je sais que la solution reste de bouger et continuer à foncer malgré la douleur, quand on m'a parlé de ma "douleur chronique" pour la première fois j'ai eu une très forte envie de pleurer, puis je me suis retenue, douleur chronique c'est vrai, il faut juste que j'apprenne à vivre avec et na pas espérer que tout disparaitra si je me terre dans le premier buisson que je vois.

Tuesday, October 5, 2010

Lumière, ville, village

La lumière du petit matin ici vers 6h et demi remplit ma chambre géante de teintes oranges.

La lumière de fin de journée enrobe la ville et les champs de violacé rosé.

L'avant-midi tôt et l'après-mid tard le soleil est à un angle si bas qu'il nous eveugle de ses rayons blancs et froids.

À la télé rien, les yeux vides et le cerveau plein.

La fin de semaine est passée, je suis reposée et soudainement me revoilà assise à prendre trop de temps pour penser. J'ai besin de me garder encore plus occupée.

J'ai hâte de retourner à la maison, malgré les arbres sans feuilles et le givre du matin, l'air sec et froid qui sent l'halloween comme quand j'étais enfant. Pas de pluie ou de nuages qui nous trempent les pieds et les os, juste le froid qui me mord le bout des doigts. Les chevreuils qui sont de la même couleur que la forêt dénudée, les chauffeurs de trucks avec qui c'est si facile de rire et parler, les employés de l'hôtel qui savent tous mon nom comme si j'étais une légende ou une célébrité, jogger entre les pick ups et les chiens qui jappent et tirent sur leur chaîne jusqu'à s'étrangler, travailler dans ma roulotte mal chauffée.

Comme si j'avais deux vies et que ma vie urbaine remplie de pressions de performances sociales commencent déjà à me tracasser. Mes amis de la grande ville me manquent mais en même temps nos journées sont si différentes, comment faire pour revenir à la maison sans me sentir un peu pas assez urbaine.

On verra, pour l'instant porter la même paire de jeans et le même t-shirt trois jours de suite avec comme seuleaccessoire mes cheveux et queue de cheval, ça me va.

Monday, October 4, 2010

Gabapentin

Ça paraitra évident, mais plus je passe de temps ici plus j'aime être ici. Cette semaine je suis avec Fran, mon amie brésilienne. Et comme on s'amuse. Toutes les deux à rire pour rien. À potiner sur les gars.

Ma vie à Vancouver change, tout s'organise par internet. Quand je reviendrai j'aurai mon cheval près de la maison, beaucoup moins d'argent à dépenser, et ma coloc partira dans quelques mois.

Pour l'instant je travaille est c'est les vacances. C'est octobre et le matin tout est givré. C'est octobre et c'est l'été. Je ne peux pas l'expliquer. On travaille tous les jours 10 heures par jour mais on est libre. Pauvres et fatiguées et libres.

Ici nous sommes les reines, les princesses trentenaires qui sans le vouloir se font passer pour des jeunes poules de même pas 25 ans. Ici on détonne d'avec les filles de la place, vendredi on est sorties après le travail habillées en vêtements de terrain et en bottes à cap et toujours, encore, les princesses représentant la jeunesse, nous sommes des visions de santé et fertilité, les hommes de 19 à 40 ans qui nous paient des verres et glissent leur numéro de téléphone dans les poches de nos manteaux. Comment retourner à la vie en ville avec les fillettes en talons hauts et les nunuches en minijupe.

J'ai deux choix: rester ici et refaire ma vie avec le gars de DHL, un chauffeur de camion, un foreur, un forestier ou retourner à la maison et devenir une vieille fille d'écurie. Dur choix.

Gabapentin, comme tu me tiens, quand j'ai mal aux reins, je te croque et tu me drogues bien. Gabapentin et quelques verres et ne vous inquietez pas j'ai googlé, on ne peut pas devenir dépendant à ces pilules magiques qui m'enlèvent le mal et m'embrouillent le cerveau. La vie est belle!

Monday, September 27, 2010

Vert et Jaune

Dans l'automne du nord les feuilles des arbres virent au jaune seulement. Jaune et vert conifères sur fond de ciel bleu ou gris. Journées en vert et jaune. Nuits en bleu et noir. Quand le soleil brille je voudrais voir les feuilles d'érable rouges et orangées, la forêt qui s'enflamme mais ici tout semble se passer dans les mêmes teintes un peu prévisibles et moins passionées que ce que je pourrais espérer.

30 ans qu'est-ce que ça me fait? Je me le demande alors que le tiers des mes amis sont nouvellement mariés ou nouvellement parents, l'autre tiers nouvellement divorcés ou en grand questionnement, le dernier tiers célibataires et vivant la vie comme si l'université n'était pas finie.

Ça fait rien de plus que trois cheveux blancs depuis 30 ans. Rien de moins que me sentir souvent comme si j'avais la moitié de mon âge, j'espère toujours rester enfant, dans le fond. J'espère continuer à vieillir et grandir et devenir toujours plus belle et plus forte mais garder mon coeur et mon rire de jeune fille qui ne sait pas vraiment où elle s'en va. J'espère ne jamais être trop sérieuse et dépenser mon argent et passer mon temps avec ceux qui pour moi sont importants. Jusqu'à maintenant je réussis bien.

Maintenant je cours entre 8 et 12 km 3 ou 4 fois par semaine. C'est étrange. Toute la journée je sautille sur place et m'étire en m'imaginant, la foulée souple et les jambes dénouées, courant à grandes enjambées en suant et souriant, j'imagine à quel point je vais me sentir bien les pieds rebondissant sur l'asphalte craquée dans l'air froid du nord canadien. Je bois mon eau et enfile mon gilet rose pétant, mes micro shorts de course, mes deux bandages aux genous, mes souliers à ressorts et ma casquette réflechissante. Je m'étire et commence doucement... les 5 première minutes j'ai mal... au genou, au tibias, aux pieds, aux fesses, derrière les cuisses.. et je ne sais pas si je vais arriver à garder le rythme et continuer.. puis la douleur disparait et je vois la route devant moi, les arbres jaunes et verts, pendant 5 minutes alors que le soleil se couche tout devient rose. Les feux dans la cour arrière, le diesel des pick ups qui sont en marche dans l'entrée de la maison, l'odeur du souper, l'odeur de l'automne comme à L'halloween quand j'était petite. Un chien qui jappe, la lumière qui disparait. Les douleurs qui sont disparues. Hier un chien a couru avec moi pendant 20 minutes avant de se trouver un autre compagnon de route. J'ai vu un cheval dans la cour de la clinique vétérinaire. Quand j'arrive à la fin de mon trajet j'ai les jambes molles, je suis en sueur, j'ai chaud et froid à la fois. Je prends un ou deux verres de vin et me couche et dors sans bouger d'un centimètre avec galopin dans les bras, je le serre si fort toute la nuit, ça me surprend à chaque matin. Il voyage avec moi maintenant.

Et tout recommence le lendemain. Drôle de savoir qu'ici c'est en attendant de retourner à la maison. Qu'ici la routine confortable et la compagnie forcée mais agréable sur laquelle je compte à tous les soirs sera bientôt remplacée par ma vraie vie.

Monday, September 13, 2010

Heureusement

Lundi pluie, mardi sur l'ile, mercredi montagnes, jeudi cheval, vendredi calgary, lundi Fort Nelson

Ainsi va la vie qui va

J'attends toujours que Mike me rapelle, depuis des mois que je ne l'ai pas vu. Depuis le tout début je le sais que celui-là il est différent et même si je ne suis vraiment pas sure de l'état dans lequel mon espace amoureux va se présenter quand j'ouvrirai la porte pour vrai, même si c'est le désordre dans mes sentiments escaladants, j'ai quelque part l'impression, ou l'envie, ou la fantaisie, ou je me trompe. Qui sait. C'est différent.. il est imposant, ça me fait un peu peur d'imaginer la route, peut-être que je me trompe aussi, que c'est presque finit, mais tiens voilà que je trouve la force et (presque) l'intelligence émotionelle d'attendre et voir ce qui va arriver.

Dans les derniers mois j'ai lu beaucoup car je n'arrive pas vraiment à comprendre comment vivre comme une célibataire, comment faire des bons choix, quand j'ai compris qu'il pourrait en avoir assez de moi non pas parce que je ne suis pas drôle, intelligent, différente, cute, easygoing, mais parce que je me laisse parfois emporter dans des élans émotionels typiquement rebutants pour les hommes, quand j'ai compris qu'il fallait que j'arrête d'agir en fillette j'ai commencé à lire sur LES HOMMES. Je me suis trouvé ridicule. Comme une mauvaise catholique qui se tourne vers Dieu et décide d'aller à l'église tous les dimanches en priant le Seigneur pour que sa vie ne dérape pas trop, j'ai lu les conseils d'un autre homme qui, outre le fait qu'il fait probablement beaucoup d'argent avec des filles comme moi, veut apparament aussi le bonheur et l'épanouissement de filles comme moi. Après avoir plongé tête première dans la lecture de son ebook (pdf acheté a 30$ sur internet), toute une fin de semaine au lit avec mon ordinateur à lire et relire, j'ai eu l'impression de comprendre un peu plus ce qui se passait dans la tête DES HOMMES et dans le coeur des FEMMES.

Tout ça pour dire que je me suis calmée, vécu le moment. Mais là je suis partie, il est parti, je suis revenue, il est reparti, il est revenu, et je repars. Et je ne sais pas quoi faire. J'ai envie d'aller à l'église.

À la place je me garde occupée. J'ai passé les deux dernières fins de semaines tellement bien entourée, à rire et boire et chanter.

Ce qui est difficile avec mon travail c'est de garder le rythme des sorties et activités sociales de mon groupe d'amis. Je fais partie d'un groupe plutôt eclectique (sais pas comment l'écrire ce mot), et on s'amuse beaucoup, souvent, les activités PLEUVENT. Alors partir 3 semaines c'est manquer beaucoup de bons moments. QUand je reviens mon côté sauvage et craintif me prends par la main et m'accompagne un peu partout, donc ça me prends quelques jours avant de me sentir à nouveau à ma place, et je dois repartir.

Mais cette fois sans Mike, sans vouloir inconsciemment attendre qu'il me propose de faire quelque chose, j'ai foncé et me suis laissé aller au plaisir d'être en groupe, au plaisir de s'assoeir toute une fin de semaine autour du feu avec ses amis, au sentiment de sécurité qu'on ressent quand on sait que certains d'entre eux sont là pour nous soutenirs dans les moments plus difficiles, même si on n'est pas toujours présent physiquement.

Donc

En conclusion

-Heureusement que ma lecture à 30$ sur internet m'a sauvé comme Dieu pourrait sauver mon âme
-Heureusement que j'ai rencontré Mike car il est différent de tout le reste et ça me fait du bien d'être en sa compagnie
-Heureusement que quand je suis revenue après ne pas l'avoir vu pendant 2 mois il n'a pas fait de plans pour me voir CAR ça m'a permis de passer du temps avec mes amis
-Heureusement que j'ai un groupe d'amis extraordinaire et extraordinairement diversifié
-Heureusement que tout m'est arrivé comme ça car maintenant je suis tellement zen que je tapoche le clavier les yeux fermés, il est tellement tard
-Heureusement que je suis déjà au lit les dents brossées

Saturday, August 28, 2010

L'été est fini

Mes excursions de l'été semblent déjà être choses du passé. Fin de semaine en vélo, en kayak, à pied, à la plage, à l'écurie, voilà comment j'ai passé mon temps dans l'innocence de l'été en arrière duquel je cours déjà. Ici il fait froid, il vente, il pleut, je passe le temps en travaillant. Comme à chaque année je me surprends à penser que c'est un peu chez moi ici à l'Aéroport, loin de mon appartement, mes amis, mon cheval, ma vie.

Depuis mon arrivée ici il y a 10 jours à peine les occasions de fêter se présentent et on ne peut pas vraiment rien leur refuser. Une autre équipe de la même compagnie qui a passé quelque jours à Fort Nelson et travaille sur d'anciens sites situés aux abords de l'autorote de l'Alaska nous a parlé d'un chalet trouvé à 70km au sud de la ville, à 15 minutes de marches dans les terres boueuses du nord. Un mot dans le chalet indique que les visiteurs sont les bienvenus, à condition que le refuge soit intact et dans sa condition initiale après usage... Moi qui passe mon 4eme été dans cette ville, j'avais peine à croire que je venais d'entendre une nouvelle si excitante et rafraichissante. En sautant de joie sur mon tabouret de bar dans ma chambre d'Hotel au Super 8 j'ai commencé à gesticuler en m'écriant qu'il FALLAIT absolument qu'on y passe une nuit. Évidemment c'était la fête d'Eric le lundi suivant donc nous avions une excuse pour une aventure nocturne qui allait se dérouler au milieu de nulle part.

Lundi après le travail nous avons à la hâte acheté des saucisses, chips, ketchup, moutarde, pains à hot dog blancs et bière, bien sur, afin de s'assurer que ces aliments allaient se faire bien digérer pendant la nuit. Passage à l'hôtel afin de mettre un oreiller et quelques draps dans nos sacs à dos, et nous étions en route, quatre prisonniers qui s'évadaient vers le vert de la forêt, chantant les fenêtres ouvertes, si fort qu'on ne pouvait douter de notre liberté.

L'autre équipe travaillait à Buckinghorse, au sud de Fort Nelson. Nous nous étions donné rendez vous 3 ou 4 jours avant l'aventure tant attendue. Les foreurs qui travaillaient pour nous allaient partir une heure après nous. Personne dans la voiture ne savait exactement où le point de rencontre était. 70 km au sud de la ville, il y aura un poisson bleu dans un arbre, c'est là. Nous filions sur la route mais pas assez vite, mon estomac se serrait un peu alors que le ciel s'assombrissait et que je réalisais qu'il n'y avait rien, rien, rien autour. Si les autres n'étaient pas au rendez-vous, le plan était de retourner coucher en ville.

Alors que dans la pénombre se sont détachées les silouhettes d'un VUS et un pick up blanc, nous avons criés de joie en faisant d'immenses signes avec les bras et en faisant aller les phares de notre voiture qui même elle semblait contente à l'idée d'une nuit de repos, épuisée d'avoir roulé à cette vitesse folle.

Cris, sauts, rires, on s'ouvre une bière et avec nos lampes de poches et nos sacs à dos nous voilà en route vers le chalet. L'ancien chemin de terre que nous devons suivre est recouvert de boue et d'eau, certains ne portent pas leur bottes de caoutchouc et se mouillent les orteils, les talons, les chevilles et les mollets.

Nous arrivons au chalet, repère secret des cadets de Fort Nelson, où on trouvedes divans, un poele à bois, des dortoirs remplis de lits superposés et une aire aménagée pour un feu de camp à l'extérieur. Nos foreurs nous rejoignent un peu plus tard, arrivent dans le noir avec les bas qui dégouttent et le bas des jeans mouillés.

C'est lundi soir, tout le monde est loin de la maison, on travaille le lendemain. On allume le feu de camps, on mange des hot dogs et des guimauves, on boit de la bière et du fort, sous les étoiles filantes et les aurores boréales. On rit à en pleurer, mes cheveux sentiront la fumée pendant des jours, c'est la fête d'Éric, on danse dans le salon sans musique et sans lumière.

L'été est fini, c'est vrai, il fait froid et il pleut aujourd'hui. Je serai ici encore l'été prochain, à avoir envie d'être à la maison, et quand je retournerai chez moi bientôt, je m'ennuierai de mes aventures du nord.

Saturday, July 24, 2010

Rocky Tremblay

Rocky Tremblay je l'ai rencontré dans l'ascenceur du Super 8 à Fort Nelson.

C'est son nom, en tout cas c'est comme ça qu'il se surnomme lui-même. I detect an accent, qu'il dit. I detect an accent aussi que j'ai envie de répondre mais je dis ah oui oui french sir, french. Oh French from where? French Canadian! Ah ben t'es une tite qui? de quel coin?

Ah ben ostie mon Rocky on s'en sauve pas hein... Moé c'est Rocky Tremblay, j't'arrivé icitte hier, j'viens des cantons de l'est mais j'arrive de Fort St John. Hein tes tites amies sont ti toute françaises aussi? Nenon mon Rocky, juste moé. Aaaaah ok ok. Ah ben à prochaine!

Ah ben c'est ça, à prochaine.

Ici on est 5 filles et un gars à travailler ensemble alors, ben, les 5 filles ont se fait remarquer. Au bar le seul gars de la gang se fait demander comment ça se fait que ses girlfriends veulent pas danser avec eux-autres, comment y fait pour être populaire de même. Les gars osent pas nous parler pis ceux qui essaient ben ça me tente pas trop de leur répondre.

Il ne se passe pas grand chose depuis deux semaines à part le temps qui passe et le travail qui continue, tous les jours sont pareils même celui de ma fête où j'atteint l'âge respectable de 30 ans. Il paraît que pour ses trente ans il faut célébrer en grand, dirty thirty, aller à vegas, quelque chose. Moi j'étais très fatiguée et j'ai mangé du gateau au chocolat en buvant de la bière. Toute la journée du 21 je me suis sentie pas très bien, fatiguée, tannée d'être ici. Puis c'est juste une journée comme une autre, comme Noel ou la St-Valentin ou le 30 Mars, finalement. Et c'était ça, une journée comme une autre.

Hier j'ai dormi 10 heures mais les rêves récurrant qui me récurrent le cerveau sont revenus encore, donc à 2 heures du matin je tourne et me retourne et j'attends que le sommeil revienne en essayant d'ignorer ces rêves qui me donnent la sensation que quelque chose ne va pas. Comme si quand la vie roule bien il faut que les petites peurs où les malaises d'autrefois reviennent me gratter le cerveau pendant que je ne m'y attends pas. 30 minutes plus tard je dormais à nouveau et me voilà devant mon écran d'ordi dans la roulotte, 15eme journée comme les autres à se dérouler ainsi.

Rocky Tremblay je me demande s'il trouve qu'il passe trop de temps loin de chez lui, si ses journées se ressemblent toutes. Rocky Tremblay est-ce qu'il dors bien la nuit où est-ce qu'il rêve à quelque chose qui s'est passé il y a des années pour la centième fois, se réveille en se demandant combien de temps encore il va devoir revivre ces moments en se reposant. Rocky est-ce qu'il sait si mes tites amies vivent la vie comme moi et lui. Rocky comment ça se fait que tu t'es ramassé ici.

Monday, May 31, 2010

Suspendue

London Air Services, Air Canada, Air New Zealand, Air Vanuatu, Unity Airlines, Central Mountain Air, Hawkair. Assise dans la queue d’un monstre volant à deux étages, dans le siège du copilote d’un petit avion de brousse, confortable dans le siège en cuir d’un avion nolisé. Au-dessus du Pacifique qui s’étend à l’infini, par-dessus les montagnes enneigées de la côte, survolant les forêts tropicales. Je rêve ma vie dans des avions, je me lève tôt pour me rendre à l’aéroport, attendre pour grimper et m’installer dans leurs ventres cylindriques, j’y somnole, m’endors, me réveille secouée par notre traversée de corridors de vents, serre les dents, regarde par le hublot les nuages et la mer et les iles et les villes.

À 950 km/h et 10,500m au dessus de l’océan, je sais que je remets ma vie entre les mains du destin, du pilote, des contrôleurs aériens, mécaniciens, techniciens. Rien à faire qu’attendre que les soubresauts du monstre enragé de combattre les courants aériens se calment, à part serrer très fort le coussin en fibre synthétique posé sur mes genoux. À 7,000 pieds d’altitude entre des dizaines d’îles tropicales, assise devant le tableau de bord et les touches que le pilote presse nonchalamment, je vois le ciel comme jamais auparavant. La traversée des nuages qui était autrefois projetée sur le hublot d’à côté sera dorénavant une expérience panoramique mélangeant les blancs et gris tout en profondeur. Le petit volant face à moi se trémousse de gauche à droite alors que l’avion se laisse balloter par ces masses d’air qui lui semblent si familières. Le pilote est penché sur son carnet de bord alors que l’avion zigzague entre deux corps bleus. Dans l’avion qui revient de Los Angeles sous la pluie et les vents de Vancouver je sens l’avion se déplacer par à coups vers le sud alors que la piste d’atterrissage se rapproche. Tout est gris dehors et comme s’il en avait assez de se faire culbuter, il fonce vers la tempête à toute vitesse et curieusement je me sens à l’aise, chevauchant fièrement ce cheval d’argent. En arrivant à Honolulu l’avion bondit de joie sur la piste, ses roues frôlant le sol et gambadant gentiment sur le tablier. Puis il continue sa course et freine docilement.

Lors de ma visite dans le Pacifique j’ai vu et vécu différemment. Trop d’événements à raconter pour que ce soit cohérent maintenant. Assise dans le Dash 8 qui m’amène cette fois au nord, je repense à mes dernières envolées et ce qui est arrivé entres elles. Aujourd’hui je repars pour le travail et c’est avec frénésie et une énergie retrouvée que je me prépare à passer la semaine la tête dans mon projet, le cœur avec mes coéquipiers et tous ces gens de la petite ville que j’ai hâte de retrouver. J’aime ce travail qui me permet de me garder la tête occupée, comme un casse-tête géant de détails techniques, relations interpersonnelles, contextes légaux, paramètres chimiques, méthodes approuvées, santé et sécurité. J’aime ce travail où je voyage de petite ville en petite ville et je rencontre ces gens qui ne sont pas à Vancouver, moi l’imposteure qui habite la grande ville, descendante de bucherons et fermiers, la fille qui se coupe les ongles trop courts et n’a pas de sac à main, féminine car la nature en a décidé ainsi, mais toujours prête à chiquer du tabac avec les gars.

Ma vie a aussi changé un peu depuis quelques mois, alors que j’apprends à connaître quelqu’un de nouveau et à vivre et survivre les débuts d’une relation. Moi qui me croyais si chanceuse d’être en couple pendant si longtemps avant, avant que tout se démantèle, morceau par morceau, bien avant la fin. Je crois que je commence à guérir de tout ça et je réalise que ce qui m’est arrivé n’arrive pas fréquemment, surtout à notre âge, on n’est plus naïf et on fait attention, les amis, le travail, notre vie, tout devient facilement plus important que s’investir à deux seulement. Et comme je vois tout différemment j’accepte cette situation et je m’y sens bien. Je repense à tous ces moments de frustration vécus alors que j’ai longtemps perdu certains amis de vue, alors que je ne faisais pas ce qui me plaisait, alors que ma la vie que je vivais n’étais pas celle qui me rends heureuse aujourd’hui. J’ai besoin d’équilibre et de vivre comme une jeune adulte, de m’entourer de mes amis, vivre dans la nature, jouer et bouger, manger des légumes à chaque repas, travailler aussi fort qu’il me le plait, monter à cheval, voyager et dépenser mon argent sans trop compter. Mais, voilà Mike me plait vraiment, il est drôle et attentionné, il aime la musique et boire trop quand il le faut, mes amis l’apprécient et il travaille fort et se garde occupé, il bouge et fait son chemin dans la vie. Alors on n’a pas trop le temps de se voir, encore moins d’avoir des conversations sérieuses. En attendant c’est moi qu’il choisit de voir dans ses temps libres et comme moi aussi je n’arrête pas de ne pas arrêter, je me dis que si on doit finir ensemble on ne s’ennuiera jamais, et surtout on ne s’oubliera jamais, car tous les deux nous sommes bien entourés, et tous les deux nous cherchons à remplir toutes les facettes de notre vie, professionnelle, sociale, amoureuse, etc.

Patience, foi en l’avenir, le Dash 8 roucoule doucement en survolant les terres du nord.

Friday, April 9, 2010

interrompue

Quelques mots qui me sortent du cerveau, qui s'emmêlent et s'impriment sur l'écran plat devant moi, tapochés du bout des doigts.

Ici il a neigé mercredi sur les montagnes au nord de la ville et depuis l'air est froid et croquant, il me brûle la gorge le matin et me pique le nez le soir sous les couvertures. Il a venté, il a plu, il a neigé, il a grêlé et j'ai vu des éclairs sans entendre le tonerre et aujourd'hui le soleil brille car c'est vendredi, début de la fin de semaine, début de ma liberté qui se dessine sans temps libre car les jours sont trop courts et les soirées trop longues.

Depuis trois ans et demi déjà que je vis ici et tout me semble encore tellement nouveau et surprenant.

Voilà mon boss vient de passer et il nous informe que c'est le temps de la bière du vendredi après-midi.

Je philosopherai plus tard.

Tuesday, March 23, 2010

Printemps si tôt

Printemps si tôt arrivé, déjà je pense à l'été qui s'en ira. Quand la neige qui ici n'existe pas commence à fondre à l'Est, ici les fleurs des cerisers commencent à tomber. Mon cheval se défait de son manteau d'hiver et à travers les milliers de poils qui s'emmêlent, aterrissent dans mes cheveux je vois la promesse de jours où le soleil réchauffera mon coeur heureux.

Printemps si tôt, hiver pluvieux, été venteux, automne mordant, de quoi aura l'air l'année qui m'attend.

Mon corps plus vieux et les lignes sous mes yeux qui se creusent et se fixent. Mes cheveux qui poussent, marqueurs du temps, la gale qui se forme sur la chair vive et le sang que je gratte et j'arrache dans mes rêves eveillés, le cou qui craque et les mollets bien tendus d'avoir monté et descendu les montagnes de l'ile.

Printemps si tôt et l'air frais de la nuit vient me chercher dans mon lit, le plancher du 17, qui descend et remonte, mon lit si petit quand je le partage avec lui. Bientôt je le verrai de nouveau, depuis l'arrivée du printemps on a manqué de temps.

Printemps beaucoup trop tôt alors que je commence seulement à comprendre que je ne peux pas contrôler le temps, comme mon cheval de muscle et d'os, avec qui j'apprends à travailler fort et longtemps, à exiger patiemment, à corriger calmement.

Automne mordant qui se sort déjà les dents, menaçant, m'attaquant il m'attend au tournant. Et c'est là qu'il devient évident que ce qui se passera d'ici là determinera qui sera le nouveau moi.

Alors que l'hiver s'achève je m'ennuie de ses joies brèves je resserre les poings autour d'elles et me voilà moi-même étranglée par ma propre incapacité à laisser les choses arriver.

Printemps si tôt et moi si petite et le monde si grand.

Thursday, March 18, 2010

Un boulon en moins

Un boulon en moins dans mon cerveau en mode économie d'énergie. Un boulon et une vis perdus depuis le moment où je l'ai su. Un boulon, une vis, une pièce mécanique tombés de la structure complexe qui me tiens les os, la tête et le coeur ensemble alors que je trébuche sur l'asphalte au petit matin sous les regards vagues des phares des voitures blanches et bleues.

Ma batterie s'est rechargée et quand j'écris rien c'est parce que tout va bien mais me revoilà torturée tourmentée, les mains bien huilées, graisseuse, rouillée, le cambouis étalé sur le visage, les coudes galeux, la gorge pleine de morve, et ma vie qui défile et mon moteur qui ne veut pas se réparer qui persiste à semer un peu partout des morceaux de mon âme que je ne peux pas ramasser car j'ai les mains trop pleines de vis, clous, plaques de métal, restants de qui j'étais hier ou avant-hier.

Mon coeur s'est démantelé il y a deux ans et depuis ce temps il n'y a plus rien qui fonctionne vraiment. Depuis rien ne tient en place, je me blesse le corps et ne peux réparer mon coeur. J'ai envie d'ouvrir les doigts et laisser tomber toutes les pièces usées à qui il manque des bouts, des trous, que j'ai ramassé de quelqu'un d'autre peut-être mais qui je crois ne ressemblent pas à celles, petites et délicates, qui font tourner ma machine interne, ma fournaise à rougir les joues et friser les cheveux, ma chaufferette qui oublie d'envoyer des soldats au bout de mes doigts.

Les petits os d'oiseau gris et jaunes qui s'entremêlent dans mon noyau bouillant et me piquent les sentiments violents, voilà ce que je m'entête à couvrir de boulons métalliques graisseux et froids. Voilà les pensées qui m'habitent, voici le fond de ma boîte cranienne aux pentures mal fixées, ici vous voyez l'impossible labyrinthe de confusion et sentiments de contradictions et d'amants indifférents d'ébulition de sang et fluides corporels qui s'étalent sur le tapis blanc de la plus petite pièce aux murs chambranlants.

Maudit tourni d'émotions, heureusement que Griffin me babine les épaules sans se sortir les dents.

Friday, February 26, 2010

Olympic Fever

Tout ça me rattrape, une bonne grippe se pointe pour le dernier week-end des Olympiques.

Griffin va bien, il avait deux ou trois petits bobos qui guériront vite, et comme moi dans une semaine il sera comme neuf.

Donc mon nouveau souhait à rajouter à la liste est que le Canada gagne sa partie ce soir.

Thursday, February 25, 2010

Dix minutes d'Olympic Madness

Dix minutes sur mon heure de diner, voilà tout le temps que j'ai à consacrer à mes écritures manquantes.

J'ai les yeux tous petits de ne pas avoir assez dormi depuis deux semaines. Quelques jours et la fièvre Olympique ne sera déjà plus qu'une légende que nous raconterons à nos enfants ou nos parents et amis qui n'étaient pas ici. Moi petit singe du bas du fleuve je n'en ai jamais assez de l'action, des rues pleines pleines pleines, des stands à hot dogs, des bars ou tout est trop cher, des matchs de hockey, de la bière qui finit par me faire mal au ventre, des concerts gratuits, des files interminables, des messages textes qui s'empilent dans la mémoire de mon cellulaire. Je laisse mon vélo au bureau car je bois trop pour retourner chez moi sur deux roues. Jamais le temps de se faire à manger et encore moins le temps de travailler assez. Ici c'est la fête en permanence, on est heureux, on gagne des médailles et le soir alors qu'on devrait aller se coucher on se débouche une bière en se flattant la bedaine, les doigts plein de ketchup, moutarde, relish.

Mon cheval voit le vétérinaire aujourd'hui car il a quelque chose à un postérieur. Ça pourrait être grave. J'ai peur de ne plus pouvoir le monter. J'ai peur que ce soit quelque chose de neurologique, dégénératif, qu'on doive décider de son sort. La semaine dernière il ne voulait plus se lever et quand il l'a fait il marchait sur trois pattes .

Je m'amuse pourtant tellement partout ailleurs dans tout les autres aspects de ma vie, même les petits coins derrière les meubles ou on ne passe jamais le balai aujourd'hui luisent de petits bonheurs et d'espoirs renouvelés. Depuis que j'ai décidé laissé aller ma prise sur ce que je ne pouvais de toute façon pas contrôler, j'ai l'impression que tout se place tout seul. Comme quand, à cheval, je redécouvre que c'est en faisant moins que ma monture va m'en donner le plus. La vie me sourit et mon coeur s'est ouvert à quelqu'un qui j'espère pourra faire un petit bout avec moi.

Maintenant ce que je souhaite le plus au monde est que Griffin se tire de sa blessure indemne et que je survive au dernier week-end des Olympiques.

Saturday, January 30, 2010

Vancouver 2010

Dans la ville humide les barrières et signes temporaires s'érigent, les rues ferment à la circulation. On change les lampadaires, les trottoirs des rues de centre-ville sont décorés de drapeau de tous les pays et de lumières bleues et blanches rappelant la neige qui manque sur les montagnes tout autour.

Des hélicoptères survolent la ville et dans le skytrain on aperçoit des athlètes portant leur costume national. Des tentes et scènes temporaires sont installées dans les parcs nichés entre les tours d'habitation. Le midi les restos branchés de Yaletown accueillent déjà trop de gens, je vois les files se former de la fenêtre derrière mon bureau.

Alors que j'ai l'impression que ma vie se place, alors que je sculpte les heures des sept jours de la semaine autour pour qu'elles s'imbriquent dans mes activités, mon travail, mes amis, alors que je suis ici chez moi et en contrôle plus que jamais, les autoroutes et les trains s'engorgeront bientôt et les visiteurs, athlètes et résidents nageront dans la foule qui remplira les rues de la ville. Le temps deviendra trop court et on se prerdra dans la mer de monde et de sons des autres qui nous visiterons.

La ville et moi sommes si calmes en ce moment et tout va changer encore une fois dans si peu de temps.

Wednesday, January 6, 2010

Saucisses à la moutarde et toasts au caramel

Impossible d'écrire quand ceux qui me lisent sont juste là. Alors j'attends.

Je suis revenue dans l'air du printemps de la côte ouest mouillée et salée. Tard, très tard mais ré-ouvert la fenêtre pour la nuit avec galopin, comme avant mais pourtant 2010 s'annonce très différent.

Déja l'hiver pré-olympique ressemble au printemps de la côte est, 10 degrés et à l'écurie sans manteau, à vélo sans gants les jambes presque à l'air, en jupe mais avec des collants.

J'ai le cerveau en bouilli de vivre ma vie à ce rythme fou depuis mon retour mais c'est comme ça que ça va. Ce soir je suis tranquille et trop fatiguée pour même penser alors je reviendrai ici bientôt.