Thursday, June 11, 2009

La patate au four

Moi et le chat, en habit d'été, on s'est tenu compagnie ce midi.

Rien à rajouter. On aurait pu avoir une chicane, une embrouille, un imbroglio, une impasse, un moment charnière, un tournant dans nos vies, une porte qui se ferme pour mieux en ouvrir une autre. Mais non, je crois que je suis un peu faible, ou très faible, finalement. Je laisse aller. J'ai pas envie de me promener seule une ou deux fois par semaine sur mon heure de lunch.

J'ai pas envie de le partager non plus, mais le problème c'est que je sais pas de quoi j'ai envie.

Des fois j'ai de la peine et des fois j'ai le coeur serré, on dirait que c'est une patate au four qui a trop cuit, on dirait que mon papier d'aluminium est étouffant, on dirait des fois que ça prendrait juste une petite pichenotte pour que toute la chair blanche et brulante de ma patate chaude se répande dans la cuisine, sur la table, le plancher, le tiroir à couteaux, dans les étagères et sur les assiettes et dans les verres et les coupes à vins. Ça prendrait des heures à nettoyer. Ça sécherait et durcirait par petites mottes et pendant des mois on en retrouverait des morceaux un peu partout.

Dans Yaletown tout le monde se promène avec son petit caniche en laisse, ils sont tous pompeux, trottinent la tête haute, avec un collier en cuir autour du cou assorti à la sacoche de madame ou à la ceinture de monsieur.

Moi je zigzague avec mon chat de ruelle, un chat gris tigré, rayé noir, comme il y en a des milliards de millions. Le chat il fait ce qu'il veut quand il veut où il veut et des fois il vient faire un tour pour voir si je peux lui gratter le derrière des oreilles pour une petite heure. C'est correct. C'est ça un chat.

J'ai les yeux caché derrière mon toupet trop long et le vent pousse mes cheveux qui poussent et frisent. J'ai les jambes et les épaules au soleil et je me rentre le ventre en marchant et je me dit que les passants se disent que c'est mon chat à moi et moi la petite poule, je deviens nunuche un peu mais c'est tellement bon d'avoir de l'attention.

Ouin

désespérant

désopilant

c'est juste en attendant

(en attendant quoi? oups ça c'est pas moi c'est ma conscience qui parle)

BON

Finalement j'en avais des choses à dire...

Cette fin de semaine et la semaine prochaine et l'autre semaine je serai loin, loin, loin et je serai occupée, occupée, à travailler, cuisiner, passer du bon temps avec de bons collègues. Il parait que je vais jouer du ukulele a un "open mic" la semaine prochaine. Je sais que je vais en vacances-travail, à 10-12 heures par jour on devient vite délirant et j'ai hâte de faire des jokes plates et me trouver drôle et trouver tout le monde drôle et travailler en équipe, être fière de nous, un autre monde bientôt où tout est fait en groupe et on se chamaille un peu mais on revient avec des histoires incompréhensibles, impossibles à oublier.

Cette année je suis en charge et j'apprends à déléguer et prendre le devant. J'ai de la pression mais je sais que je vais tout réussir encore une fois.

Cette fin de semaine je pars en concours et j'ai un peu la chienne. J'espère qu'on est prêts et qu'on fera bonne impression. Je sens que ça va bien marcher, rouler, fonctionner.

Ce soir je vais au lit et je vais dormir comme une championne!

Vivement demain... et après demain... et la semaine prochaine... et le reste.. de mes jours... vivement la vie.. vive la vie... viv.. vi v v

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