Tuesday, November 9, 2010

Depuis que

Le vin blanc comme le bout de mes orteils ce soir au vent.

J'ai mal aux cuisses, aux mollets mais je sens que tout devient plus facile, quand je roule, quand je cours, quand de mes jambes de petite fille je pousse ces 1800 livres de muscle et d'os et que de mes bras aux mini muscles et mes abdos et mes fesses retiennent l'énergie générée pour la transformer en équilibre en légereté.

Sous la pluie j'ai les pieds dans mes bottines imperméables et rien sauf le vent qui m'arracherait bien la tête si je le laissait faire, rien sauf les bourrasques téméraires qui balaient la plaine de la banlieue humide ne m'empêche de rouler et d'avancer, au chaud dans mon manteau de pluie qui ruissellera bientôt de sueur à l'intérieur.

Depuis que j'ai vu mes amis du Québec et ma famille, que j'ai marché sur le pavé de la ville et couru entre Sillery et Sainte-Foy, depuis que j'ai revécu mes années d'université avec des gens de mon âge aux blessures semblables aux miennes et revu ces nouveaux parents je me sens bien, sécure, bercée par l'amour de ceux qu'on revoit seulement une fois par année mais avec qui le temps ne semble pas passer ailleurs que par les mots et les gestes qui s'emmellent alors qu'on est ensemble, peu importe où ou quand ou si on se reverra et pourquoi.

Depuis que je suis revenue c'est cours et trotte et galope et plie la nuque et sors l'épaule et les postérieurs hors du cercle je relâche ma rêne intérieure et tends ma rêne extérieure pour conserver l'incurvation, les hanches ouvertes et les épaules détendues, jambe droite, main droite, relâche, ouvre la porte et montre lui qu'il ne peut pas se pointer le bout du nez dehors, ne fait pas tout le travail pour lui, fais juste lui montrer, si tu sais ce que tu fais il finira par comprendre. Et lui il avance et il tourne et il se plie à mes demandes sans se demander pourquoi, et il flotte et parade et me rend si fière car pour les autres ça à l'air si facile.

Depuis que je suis revenue c'est court et roule et regarde ton écran d'ordinateur le jour en attendant que le soleil se couche à 4h30 pour pouvoir sortir et vivre la vraie vie qui consiste à se fatiguer pour bien dormir la nuit et être en forme devant l'écran le lendemain matin.

Depuis que je suis revenue je me demande quand et où je repartirai mais je sais que la campagne du nord-est de Richmond, entre les ponts, les autoroutes et les entrepôts m'accueillera toujours quand j'aurai envie de fuir la ville qui m'apelle et m'intrigue. Des fois j'aimerais mieux juste porter mes pantalons d'équitation et aller au lit avec du foin dans les cheveux et de la poussière dans les yeux, tous les jours, tout le temps, jamais loin de ma vraie vie, de mes amours et ma folie.

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