Friday, October 8, 2010

En ville

De retour en ville hier soir, après m'être fait bien gigoter dans l'avion turbulent. J'avais lancé une bouteille à la mer, plutôt un courriel dans le cyberespace et quelques amies m'attendait déjà pour aller prendre un verre. En traversant le pont Cambie dans l'auto de Christine j'ai senti un peu d'anxiété monter en moi, comme dans l'avion quand je me suis mise à penser que je retournais à la vie en ville. Le coeur et la poitrine qui se serrent à l'idée de l'urbanité, de la mondainerie vide, des cafés starbucks aux dimensions insencées et du magasinage pour se forcer à oublier de penser et s'endetter en se disant qu'on le mérite tout simplement. Dans la voiture à la vue des grattes-ciel illuminés sous fond de crépuscule faussement naturel, comme dans un film de batman passé au bleu minuit, sur le banc d'auto puant l'humidité et la vieille canette de red bull gisant à mes pieds, derrière les portes sales de sa voiture égratignée, roulant sur le pont par-dessus false creek j'ai vu les tours jaunâtres de lumières domestiques et riches se courber doucement pour descendre vers moi et me sentir la crinière du bout de leur nez au sommet du 20eme ou 30 étage. Je les ai vu continuer à se plier pour lentement m'avaler et me faire disparaitre moi insignifiante campagnarde de retour dans la ville qu'elle croit être chez elle. Encore une fois je me suis sentie un peu serrée dans ma propre peau.

Mais une fois arrivée et assise avec mes amies que je n'avais pas vu depuis quelques semaines je redeviens la petite clownesque frisée et j'oublie toute mon anxiété. Comme je suis reconnaissante à la vie d'avoir mit sur mon chemin ces personnes qui me supportent et sont là pour moi malgré mes absences répétées.

Aujourd'hui au travail de retour au bureau tout a changé, nouveaux meubles, nouvelles places désignées, nouvelle porte par laquelle entrer. C'est une métaphore parfaite pour ma vie qui change si vite que j'en ai encore une fois le coeur serré. Le téléphone sonne, pour le travail, pour trouver un appartement, pour Griffin pauvre petit cheval immense qui ne sait pas que je donne mon coeur et mon sang et ma paye pour lui trouver un petit coin qu'il aimera sans qu'il soit trop loin de moi. Très bientôt il va déménager et alors ma vie va changer car je sais que je vivrai mon rêve de petite fille, j'aurai mon cheval à moi tout près, il sera là, tojours là, ensemble on va pouvoir travailler et s'amuser à tous les jours, n'importe quand car il sera à moi et moi seulement. J'ai tellement peur de ne pas pouvoir m'en occuper et de manquer d'argent, je me mets à genou et lève les yeux au ciel "je promets, je promets, je ne mangerai que des sandwich au cheez whiz et du ramen, je pomets que je ne boirai pas l'argent de mon cheval, je promets une vie simple et sans souci, à l'écurie plutôt qu'en ville, je promets que je m'accomoderai de tout et payerai le vétérinaire, le maréchal, les injections, les opérations, tout ce qu'il faut pour mon trésor blanc et noir, tout ce qu'il faut pour ce monstre gigantesque pour qui je vis maintenant. J'ai peur.

J'ai mal au dos et aux jambes et je sais ce qu'est ce mal et j'ai peur de redevenir inutile et handicapée. J'ai pris mon gaba et un verre de vin et je reconnais cette sentation euphorique et assomante. La douleur me fait sentir très faible, alors que je sais que je n'ai jamais été aussi en forme. Elle me fait sentir vulnérable comme un oiseau blessé qui se cache dans un buisson en souhaitant ne pas se faire croquer par un chat ou un renard futé. Pour ma part je sais que la solution reste de bouger et continuer à foncer malgré la douleur, quand on m'a parlé de ma "douleur chronique" pour la première fois j'ai eu une très forte envie de pleurer, puis je me suis retenue, douleur chronique c'est vrai, il faut juste que j'apprenne à vivre avec et na pas espérer que tout disparaitra si je me terre dans le premier buisson que je vois.

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