Sunday, March 15, 2009

Quand je marche

Ici, je marche, je marche. Toujours les mêmes rues, mais je marche des kilomètres, sur le même circuit, retour au point de départ, des fois j’emprunte un chemin plutôt que l’autre mais je marche tout le temps.

J’emprunte Davie le matin, le soir, n’importe quel jour de la semaine. Dans le noir ou la lumière du matin. Ces derniers matins il pleuvait, il faisait froid. Je rentre chez moi le matin en marchant sur Davie des fois et on dirait que quand c’est le début de la journée et la fin de la nuit d’avant en même temps le froid est encore plus mordant. De Davie à chez moi le matin c’est long, il faut passer par dessus False Creek et marcher jusqu’en haut de la pente. C’est beau quand il ne pleut pas et qu’on peut voir la ville et les montagnes et l’eau et les maison de West Vancouver. Mais pour voir tout ça il faut regarder en arrière quand je rentre à la maison. C’est quelque chose que j’essaie de ne pas faire ces temps-ci. Peut-être juste que j’habite pas du bon côté du pont.

Il y a quelque chose que je trouve très beau sur Davie le matin, quand le soleil se lève et que la pluie de la vieille mouille encore les trottoirs. Au coin de Burrard du côté Nord, en face de la station-service Esso, avec les tours du centre-ville en arrière plan, on a inauguré recemment un jardin communautaire. Le jardin est un peu perdu, pas mal tout nu, il y a des copeaux de bois foncés à la place des légumes qui vont pousser là cet été. Les différents lots sont séparés par des bandes de bois clair et de minces sentiers de gravier. Quand le ciel passe du bleu foncé au rose et qu’au-dessus de ma tête les lampadaires l’illuminent, ce jardin vide accoté sur un mur de brique peint, quand je vois ça, ça me fait sourire quand je suis triste et que ça me pince le coeur quand je suis de bonne humeur. Mais ce que je trouve le plus beau sur ce coin de la rue Davie, c’est que pas loin, de l’autre côté de la rue, il y a le Celebrities, un bar où je ne suis jamais allé mais que je remarque tout le temps. Et que, en face du Celebrities, le matin, sur le trottoir mouillé, quand il fait pas tout à fait clair encore, je peux voir toutes ces gommes collées sur le trottoir, en face de la porte du bar, en face du line-up des soirées d’avant. Des blanches, des bleues, des roses, des centaines de milliers de millions de gommes, une mer de prémaché, un monde prémastiqué que je traverse. Ça, ça me fait toujours me sentir bien, peu importe l’heure, la météo, ou mon humeur.

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