Saturday, December 19, 2009

Maison

À la maison ici, à la maison là-bas, quand j'y suis c'est ici chez moi et quand je repars c'est là-bas. Donc je suis à la maison, au pays de ma langue natale et au pays du frette qui me grignote les os.

Au départ tout s'est fait très vite, dernière fin de semaine, dernière journée, dernier bisou à Griffy, dernière minute à l'aéroport. Dernier vol vers Québec, j'ai manqué ma connection car l'avion était en retard. J'ai couché à Montréal, peu dormi, je suis repartie le lendemain. Encore une fois à marcher sur le tarmac à Québec, comme la fois, comme quand, comme l'autre fois. Cette fois il faisait froid et venteux et mon cerveau comateux commençait à peine à réaliser que j'étais de retour à la maison. Les bagages ont tourné sur le caroussel et les miens étaient les derniers. J'ai fait une longue sieste puis je suis revenue à la vie.

Depuis mon arrivée j'ai mangé, bu, parlé gars, monté à cheval, parlé cheval, magasiné, magasiné, bu, mangé, dormi. J'ai monté Houston le gros cheval avec mes deux pieds dans les étriers, comme si j'étais réparée. Bien sur ce n'était qu'une illusion car j'ai perdu la forme et j'ai des douleurs mystérieuses apparues ailleurs, comme je devais compenser pour ma blessure mon corps à décidé de se blesser à d'autres endroits. Mais je dors et mange et bois donc je crois que finalement je vais mieux.

Alors la vie se déroule toujours aussi vite et tout change mais l'affection que j'ai envers certains endroits et certaines personnes et l'air froid du Québec qui me brûle la gorge et le poumon restera toujours le même.

Demain encore je repars pour la maison.

Tuesday, December 8, 2009

Journée de congé

Up and down the 99 je roule. Il fait de plus en plus froid et tout est bleu-orangé, des montagnes au ciel au souffle qui me sort du nez.

Je me sens mieux mais je suis prudente et pas très riche donc je me couche tôt et j'attends 2010 pour profiter pleinement de la vie comme je le faisais il n'y a pas si longtemps, cet automne, cet été, la fin de semaine passée. Souvent il semble que les promesses se changent en rien du tout et les moments inattendus prennent toute la place. Des fois il ne doit rien se passer et rien n'arrive, ça aussi ça se peut. Ma vie se vit dans l'attente, je suis la seule déclencheuse d'action, responsable du scénario, donc j'attends d'avoir les moyens d'avoir de l'inspiration avant de pouvoir passer à l'action. Ou j'essaie de me convaincre que. Je ne sais pas.

De remarcher en pliant la jambe à remonter à cheval, en passant par renouer avec des amis perdus et revisiter ma tête et mon coeur, je re re re tout. Je re re rien du tout.

Aujourd'hui sentir mes cuisses qui brulent contre la selle par-dessus Griffin, pas, trot, galop, savoir que tout mon corps savait quoi faire je me sentais utile et confortable sur mon cheval, comme un partenaire de danse qui m'avait manqué, comme un vieil ami à qui on n'a même pas besoin de parler, sans y penser je savais quoi faire et bien que mon corps se fatigue plus vite, c'était facile, j'étais détendue, heureuse, je veux passer mes journées à cheval, si seulement. Les mouvements pour moi mécaniques que j'effectue en rythme, avant, pendant, après, enlever la couverture, brosser, seller, brider, ajuster, monter, déseller, ranger, sont rassurants et naturels, tout comme l'accolade suante et bavante de sa tête et l'odeur de poil mouillé et chaud, le foin dans les cheveux, les mains brunes et sales et sèches et le goût salé de son nez quand j'y dépose un petit bec sec parce que c'est le plus beau gros nez blanc et mou et suant que je n'ai jamais vu. J'ai les yeux qui piquent de saleté d'écurie qui crient pour en sortir et je me sens bien.

Sunday, December 6, 2009

Givré

La déprime d'automne à fait place à l'air sec et froid de l'hiver givré le matin, aux teintes roses et orangées du soleil levant qui se reflète sur le givre de la campagne, longue et aplatie, étincelante devant les montagnes encore à l'ombre alors que je m'y rends certains matins.

La semaine a été remplie, pleine à craquer. Il fait froid mais il fait soleil et je me sens mieux partout, tout le temps. Je réalise encore et toujours à chaque instant la chance que j'ai d'être ici maintenant parmi ces gens. J'aurais des histoires complexes et remplies de détails à raconter sur certaines personnes. Je peux seulement en cet instant invoquer les sentiments que j'ai pour eux, la façon dont ils ont sculpté le moule de ma vie, la façon de je me vois à travers leurs yeux, et comment ils vivent à travers moi. La vie est une série d'aventures impliquant des personnages tellement intéressants et complexes, je suis sidérée à chaque fois que je m'arrête pour penser à ce qui se passe autour et en dedans de moi.

10 jours avant d'aller à la maison pour Noël. Si peu de temps!!!!!!!!!