Monday, November 30, 2009

Déprime d'automne

DES PRIMES D'EAU TONNE
DAY PRINT DOH TOM
DÉPRIME _ D'AUTOMNE
DES PIRES DES POMMES
PAS PIRE EST BONNE

Voilà. C'est officiel. Je suis déprimée. Pas la Dépression avec un Grand D, pas la grande noirceur, pas le crash de la bourse, même pas la récession, une déprime d'automne, je le sais, ça peut pas être autre chose.

Aujourd'hui. Jour un million quatre cent mille vingt deux après ma blessure. Un millionième quatre cent mille vingt et unième jour de pluie depuis. Aujourd'hui pour la cinquantième fois j'ai ravalé mes larmes au bureau, pour la centième fois j'ai pleuré une ou deux larmes dans l'autobus, pour la millième fois j'ai pleuré dans l'auto. Je ne pleure plus dans mon lit par contre. Bannies, les larmes du lit. Je me suis engueulée avec une amie, en plus j'ai forcé la chicane pour pouvoir sortir un peu de méchant. On s'est parlé après et parce que j'ai de bons amis on a tout reglé. Avec d'autres c'est plus difficile. Avec moi c'est invivable. Des fois, la plupart du temps, je ne le sais pas pourquoi je pleure mais je pleure. Premier symptôme. Aussi j'ai l'impression que je ne fais rien au travail, tout est flou, je me fais dire que je suis indispensable, que je travaille fort, mais j'ai l'impression de ne rien accomplir, pourtant c'est faux et je le sais. Les journées passent et j'oublie ce qui est arrivé et j'attends le lendemain pour y retourner et longer le corridor avec mes pas arythmiques qui résonnent comme un petit poney qui clopine sur l'asphalte. Je suis fatiguée si fatiguée par moments même si je dors et ne fais pas rien d'essouflant. Quand je sors ça me fatigue encore plus mais quand je reste chez moi je ne peux supporter l'idée que tout le monde vit sa vie et s'amuse sans moi. Donc une liste de symptomes, je me dis ça passera, les fêtes, la fin de semaine, le soleil, un party... mais ça revient. Et je ne veux pas me sentir comme ça mais je ne sais pas comment faire autrement.

Je sais que mes choix sentimentaux ne sont pas les plus réfléchis, du gars déjà prit à l'autre petit jeune qui n'en à rien à cirer de me rappeler, mais comment vivre une vie sans passion et sans folie?

Alors aujourd'hui, jour de pluie et de froid et de noirceur à quatre heures, alors que je pleure et n'ai qu'une chose en tête, me bourrer de beurre de pinotte une fois rendue à la maison, je me dis que c'est assez, alors je partage, j'en parle, soudainement ça va mieux, on m'aime, on s'inquiète pour moi, on me dit qu'il faut qu'on se voit, que bientôt ça ira mieux, mercredi on va au cinéma, jeudi on sort, vendredi on sort, samedi party à la maison. Mais toujours au fond de la gorge un petit gout de morve salée citronnée de tristesse mal ravalée, les yeux encore lourds d'avoir pleuré.

Je le sais maintenant que si je me sens ainsi, c'est probablement dû à ma blessure. Il n'y a pas d'autre explication. J'ai toujours été dramatique, mélancolique, trop émotive, impulsive, bouillante, les émotions à fleur de peau. Je crois que c'est une immense qualité et c'est tout simplement qui je suis. Jamais je ne pourrai devenir trop grise, toujours un peu trop pâle ou trop foncée.

Mais cet automne c'est pire que jamais, je me sens si impuissante. Je le sais j'en suis sure c'est ma blessure diminuante et débilisante qui me rends ainsi. J'ai googlé dépression et blessure sportive et ai lu un tas de pages intéressantes dont ces deux sites (en anglais)

http://www.sportsinjurybulletin.com/archive/psychological-rehab.html

http://www.acsm.org/Content/ContentFolders/NewsReleases/2005/Withdrawal_From_Exercise_Can_Lead_to_Depression.htm

Et attention je ne me considère pas comme une athlète de haut niveau mais juste le fait de devoir attendre et arrêter et de ne rien pouvoir faire... c'est comme si on avait volé ma force et ma fierté, le feu qui me brulait le derrière, ma jambe ne plie pas, j'ai mal, j'ai perdu tant de force dans ma jambe gauche, j'ai des crampes au mollet droit, le genou enflé encore après 5 semaines, je dois marcher si lentement, encore incapable de monter les escaliers, je ne peux monter à cheval et rien d'autre bien sur bla bla bla bla bla. Bla bla blaaaaaa. Et bien que j'ai de supers amis c'est dur de trouver le soutien dont j'ai besoin à tous les jours, c'est difficile pour tout le monde autour de comprendre et de savoir ce dont j'ai besoin. Surtout que même moi par moments je n'en sais rien.

Maintenant, demain et les millions de jours de pluie qui vont suivre je vais me rappeler ce que je viens d'écrire. Comme l'an dernier j'attendrai le printemps. Je vais me laisser pleurer si j'en ai besoin mais je vais surtout essayer de ne pas laisser la déprime d'automne durer jusqu'à l'été.

Sunday, November 29, 2009

le temps confus

Mon ami Thomas m'a envoyé un courriel avec ces trois mots comme sujet. J'aurais aimé pouvoir dire que c'est moi qui a pensé à les assembler. Ça sonne tellement bien.

Le temps confus il a raison. Depuis quelques temps le temps que je passe à me remettre sur pied passe vite bien qu'il ne s'y passe souvent rien. Le temps semble long aussi quand j'attends de redevenir celle que j'étais. Le temps qu'il me faudra pour courir, rire plus, vivre sur mes réserves d'énergie sans me sentir trop près de vider la batterie, en faire plus avec moins, j'attends que ce temps là revienne.

Sinon on a vidé l'appartement où j'ai vécu pendant trois ans. Vidé, nettoyé, frotté. Je me suis demandé s'il n'aurait pas fallu que je parte avant. Comment je m'attache au babioles, aux trucs, aux endroits, au bruit de la clé dans la serrure, au bruit de ma coloc dans sa chambre de l'autre côté du mur, au voisin d'en haut qui écoute la radio entre 5h30 et 6h du matin, à me surprendre à attendre d'entendre le cri strident de mon oiseau content que j'arrive, de mon oiseau mort depuis deux ans. Comment je m'attache à la moisissure dans la salle de bain, à tout, à rien. Ça m'a fait du bien de partir, ici chez moi dans ma nouvelle maison c'est propre, je fais fonctionner le lave-vaisselle et la sécheuse, le petit sapin de noël est allumé, et c'est comme si j'étais vraiment chez moi, pas juste en période de transision dans un sous-sol moisi et froid. Ma chambre est toute petite et je ne suis pas encore habituée aux nouvelles proportions, à entendre les gens monter et descendre les escaliers. Les murs sont longs et blanc-gris-crème, comme le tapis dans ma chambre, un peu impersonnel. Dans quelques mois je serai attachée si fort à tous les petits inconvénients de mon nouvel appartement que je ne voudrai plus jamais le quitter.

Le temps confus aussi parce que maintenant depuis trois ans j'habite ici, j'y fais ma vie. Avant je me disais toujours, quand je reviendrai (ou retournerai..) en parlant du Québec. Maintenant je ne sais pas. Pourquoi partir... mais pourquoi je resterais? J'ai rien de plus de moins ici ou ailleurs. Je ne sais pas du tout. Quand j'y pense, je me fais arrêter d'y penser, parce que je me mets à tourner en rond, je me demande pourquoi je reste, parce que c'est facile? Pourquoi je retournerais au Québec, parce que c'est facile? Et s'en suit une multitude de questions, une avalanche de questionnement, puis ensuite vient une réflexion intense sur mon âge et ce que j'ai accompli, parfois je ressens aussi cette peur de mourir trop jeune qui m'ébranlait alors que j'étais ado, puis je me fais peur en pensant que je n'ai pas assez de temps et de moyens pour arriver à vivre sans juste rêver, et ça me fatigue et je me couche sans rien avoir fait de ma soirée. Donc j'évite de me poser ces questions et j'évite d'y répondre lorsqu'elles surgissent dans des conversations.

Ce matin je me suis réveillée un peu trop tôt. Je me suis retournée, rendormie, pour me retrouver dans un rève où je venais juste d'emménager dans une superbe maison sur le bord de la plage, où tous les planchers et escaliers étaient en bois couleur cerise foncé. Les fenêtres étaient ouvertes et on sentait la brise de la mer entrer dans la maison. Puis en me retournant je me suis retrouvée dans un appartement, j'y emménageais ou en sortait je ne sais plus. Jérôme était là et le rêve est soudain devenu un moment très déplaisant, on se parlait comme on le faisait vers la fin, juste à y penser j'ai des pincements de coeur et d'estomac. Je me suis réveillée en me disant que la vie était injuste, vraiment me faire voler mon sommeil de grasse matinée du dimanche matin de la sorte, j'imagine que je suis en train de payer pour un mauvais coup que j'ai fait récemment. J'ai hâte que tous ces moments de reflux de mauvais sentiments soient partis, disparus de ma vie pour de bon. Surtout le dimanche matin.

Tuesday, November 24, 2009

depuis la pluie

Une semaine depuis la pluie du Pineapple Express. Elle s'est calmée un peu mais est toujours là, comme l'inconfort et la légère douleur dans mon genou moelleux. Mardi jeudi matin je vais faire mes exercices pour aller mieux, je ressort de là avec moins d'argent en poche et les yeux lourds d'avoir pleuré de frustration. Je veux, je veux mais c'est si long. Ça reviendra. En attendant j'attends lentement que Noel arrive pour me changer les idées.

Griffin s'amuse avec ses amis et se fait gratouiller le samedi.

Ma nouvelle chambre est juste à côté de l'escalier et j'entends les allées et venues de tous le soir alors que le mur tremblotte lorsque quelqu'un claque la porte. Avant ma coloc et moi avions nos chambres si rapprochées et séparées par des murs si fins qu'on entendait tout ce que l'autre faisait et maintenant nous sommes séparées par le salon et par moments je vis un peu d'anxiété de séparation puisque je ne sais pas ce qu'elle fait lorsque moi je suis dans mon lit à attendre sagement le sommeil.

Ce soir je suis allé à l'autre appart que nous avons jusqu'à la fin du mois pour y faire un peu de ramassage et c'est troublant de voir qu'en trois ans j'ai sali et usé l'endroit à ce point. Mon tapis de nouvelle chambre est tout blanc tout propre et j'imagine la couche de crasse qui s'y sera établie quand je repartirai d'ici.

J'ai les idées en vrac et la tête ailleurs un peu obligée à m'arrêter et ralentir, mais comme je n'aime pas ça je me force à m'étourdir en faisant des trucs moyennement intéressants mais plutôt occupants comme travailler, dormir, écouter des films sur mon ordi et m'assoeir le regard dans le vide sans rien penser puis soudainement me trouver fatiguée et me demander pourquoi j'ai pas le temps de rien faire d'amusant, de surprenant, d'excitant, d'emballant. Ah oui oui c'est pas le temps c'est l'énergie. J'écris ceci de mon lit.

Bon quand même il y a quelques chapitres excitants, des escapades secrètes, des rendez-vous cachés, des moments où le coeur bat plus fort, des rencontres inédites, mais tout ça se passe trop vite, tout ça est trop près de moi, donc je n'en parle pas. En surface l'eau du lac est calme, plus creux il se fait tard, mon corps aujourd'hui se sent vieux, je dormirai beaucoup pour pouvoir repartir de plus belle bientôt.

Wednesday, November 18, 2009

Pineapple Express

Pineapple Express ici, qui nous apporte du vent et de la pluie. Chez moi derrière la porte principale il n'y a pas de toit. Du deuxième étage quand je sors, j'avance vers la rembarde et y transfère mon poids, vers l'espace ouvert sous moi. Puis je lève le menton et de ma main libre et bien au chaud dans sa mitaine je repousse la frange qui me descend du front et je peux voir les nuages flottant sous le ciel bleu, la pluie me tombant dans les yeux. J'entends les gouttes qui tombent sur le ciment de la cour intérieure et j'ai hâte au printemps pour mettre le nez dehors aussi vite alors que le soleil sera chaud et les odeurs des fleurs rassurantes et pétillantes.

Je remercie ma bonne fortune d'avoir choisi un immeuble avec un ascenceur, un étage à monter à pied étant un étage de trop pour moi aujourd'hui. Ma blessure est toujours vive et dérangeante et je dois m'armer de patience et continuer à dormir beaucoup pour réparer tout ce qui s'est brisé en si peu de temps il y a il me semble si longtemps.

Je dors sur un nouveau matelas, je dors mieux que jamais, un sommeil tellement profond que je ne me réveille plus en pleine nuit, je ne rêve pas, je ne me retourne pas, je me réveille sans courbatures et avec une envie de rester au lit toute la journée et pour le reste de ma vie. Ma chambre est minuscule mais tout ce dont j'ai besoin y entre et me voilà presque rangée ordonnée. Je me suis fait la promesse de ne pas me laisser aller, l'espace est si petit que je ne peux tolérer aucune trainerie. Mes photos de cheval sont bien placées sur les quatre murs, galopin sous les couvertures, la radio de mon grand-père qui date de l'époque de la deuxième guerre y joue les succès du jour et mon ipod branché sur une station branchée sur l'ordinateur joue les succès d'autrefois. Ma vue sur la ruelle n'est pas enviable mais je ne choisirais pas d'habiter une autre pièce. Je continue à dormir le chauffage fermé et la fenêtre ouverte sous la musique du Pineapple Express.

Wednesday, November 11, 2009

embrouillée

Si la vie devant moi s'embrouille et s'embue, quand je deviens emmêlée emmitouflée au chaud et au sec mais le coeur saignant et le corps pesant, si parfois seules les visions troubles au goût de larmes mal retenues se logeant dans le creux de l'oeil m'accompagnent, quand je ne peux faire autrement que rester allongée la tête dans mon oreiller trop mou et les omoplates collées aux ressorts pointus de mon matelas, si le temps passe, même quand il m'est impossible de courir je continue à avancer.

Des fois j'aimerais pouvoir m'arrêter, faire une crise, crier moi moi moi, maudire la vie de ne pas avoir tout ce que je veux comme je veux quand je veux. Faire comprendre à tout le monde à quel point MA vie est dure MES émotions sont fortes MES épreuves sont douloureuses, personne ne peut ME comprendre. Et ça donnera quoi? Rien. Alors je continue à avancer.

Je veux rire, sourire, inspirer si fort que j'en aurai mal aux poumons, avoir les mains sales de poil de cheval, les cheveux pleins de foin, trotter en ville enroulée dans une belle robe, survoler la province et le pays pour suivre mon coeur et laisser ma tête à la maison, dépenser tout mon argent et manger trop salé, je veux grandir en force en âge en sagesse en beauté en amour, je veux ouvrir mon coeur aux autres et mes yeux à moi-même, et mes oreilles mal nettoyées qui entendent tout tout tout et mon cerveau qui complique surement tout, mes joues qui s'enflamment et rire de nouveau.

C'est dur de mordre dans la vie à chaque instant. Ça finit par faire mal aux dents.

Tuesday, November 10, 2009

Aille ouille aye

J'ai mal.

CRISSE! Je suis tannée.

Je suis tannée de marcher comme une handicapée, de tenir la rampe quand je monte les marches, d'utiliser l'ascenceur partout, d'avoir peur que l'autobus freine trop brusquement. Tannée de pas être capable de monter à cheval, en vélo. Tannée d'avoir mal et de ne pas pouvoir plier ma jambe. Tannée de dire à tout le monde que c'est correct ça va se replacer en souriant.

Ça fait juste deux osties de semaines. Et je ne m'endure plus. Je suis fatiguée. Je sors trop dans mon état. Je déménage samedi et je ne pourrai même pas transporter de boîte. Je suis tannée d'avoir l'air de la pauvre fille qui clopine.

J'ai mal au dos, je peux même pas m'étirer comme il faut.

Tannée de faire l'aller retour pour me chercher un ice-pack.

Tannée!

Voilà :)

Wednesday, November 4, 2009

Grilled cheese

Parfois ma vie se résume à ce que je mange, car les journées passent trop vite et quand je m'arrête je n'arrive pas à penser à rien d'autre qu'à ce que je vais manger pour diner, souper, snack, collation. Ces temps-ci j'ai envie de manger du fromage tout le temps, des oeufs au fromage, des pâtes au fromage, quiches, grilled cheese, tranches de fromages. Et aussi un peu de chocolat l'après-midi ou une barre nanaimo. Ce soir je me suis fait une cup-a-soup qui était meilleure avant février 2008. J'espère effectivement qu'elle était meilleure avant parce qu'elle n'était pas très bonne.

Ma jambe guérit et je clopine de moins en moins, ça désenfle et maintenant quand je marche et plie et déplie ma jambe je sens tout plein de ligaments et tendons qui glissent sur mes os et qui font cric-cloc-clac et ça me rends heureuse. Je suis vraiment contente de retrouver ma mobilité peu à peu, je me sentais vraiment diminuée à devoir boîter du point A au point B, poser les deux pieds sur la marche d'escalier, me tenir fort sur la rampe. Encore pas trop fluide mais ça s'en vient.

Et puis l'automne s'installe et moi je me prépare à vivre ailleurs. Je suis tout sauf prête, on déménage dans 10 jours, rien de classé, pas décidé ce que je garde, ce que je donne, rien dans des boîtes. J'ai une bonne excuse, j'ai la jambe en compote. J'ai hâte mais j'ai trop de choses à faire, je pense trop, je planifie ma vie sans penser à mon déménagement qui arrive. On verra.

L'automne s'installe et cette année je le regarde en pleine face et c'est drôle sans me faire rire, c'est drôle que cette année aussi je sois boiteuse, battante, j'ai moins mal au corps quand même et un petit plaster sur le coeur, qui tient bien pour l'instant, je vais continuer à avancer sous la pluie, dans la nuit de la ville et je me leverai à midi les dimanches et dirai des choses qui ne font aucun sens, avec un accent bizarre et d'autres fois j'aurai raison et utiliserai la bonne prononciation. Si souvent je me questionne sur ce qui va m'arriver, maintenant depuis quelques jours il ne m'arrive rien et je me dis qu'il ne m'arrivera rien d'exceptionnel cette année, heureusement l'année est presque finie, mais ça me va, enfin aujourd'hui, des fois j'aurais envie que ma vie prenne un nouveau tournant, flamboyant, excitant, mais ce soir je suis trop fatiguée, demain je serai trop occupée. Même si rien n'est vraiment très sur j'ai certaines habitudes, excursions, pensées folles qui me gardent calme. Jamais je n'aurai pensé plus jeune qu'en tant qu'adulte j'éprouverai les même sensations d'inconfort, innapropriété (j'invente des mots), incertitude, face à la vie, aux gens, je croyais qu'en grandirant ça partirait. Mais maintenant je m'aime comme ça, c'est qui je suis, j'ai aussi acquis tellement de confiance en l'avenir, en qui je suis malgré tout. Certaines choses en moi qui font qui je suis ne changeront jamais je crois.

Comme l'automne à Vancouver qui grisonne et grisaille, qui mouille et vente et me gèle le bout des doigts, comme lui et le mauvais temps que je vois parfois passer par dessus ma vie et mes espoirs, je sais qu'il reviendra. Maintenant je sais aussi qu'il fera place au voyage près de ma famille pour le temps des fêtes, qu'il sera remplacé par le soleil hâtif du printemps, puis par la brise chaude de l'été où on fait trempette dans l'océan. Il reviendra et moi, même si je suis ailleurs, j'y reviendrai aussi, en me rappelant tout ce qu'il m'apprend à attendre patiemment.

Monday, November 2, 2009

Et ben...

Ouin ça a l'air que je ne suis pas faite pour passer mon dimanche toute seule! Ouff!

Ce matin j'ai clopiné jusqu'à l'autobus. J'ai mis ma belle robe verte préférée et me voilà de retour en ville! Comme c'est bon de reprendre une vie normale ha!

Oui aussi j'ai oublié de mentionner que j'ai passé la soirée d'Halloween à danser sur une jambe dans le salon chez mon ami, habillée en carotte.

Sunday, November 1, 2009

Repos

Voilà maintenant une semaine que je guéris tranquillement et laisse mon corps se réparer. J'ai dormi, dormi, plus que je croyais possible. Je me suis couché tôt, levé tard, j'ai siesté, dormi. Je me prépare à retourner travailler demain et j'ai un peu peur d'être très fatiguée à la fin de la journée.

Depuis quelques temps j'essayais d'être active physiquement, vélo, piscine, danse, cheval, ultimate... Ben là j'ai passé une semaine sur le divan et je me sens coupable, je me dis qu'il faudrait que je garde la forme, que je mange mieux. Mais j'en suis incapable, il faut que je dorme.

En plus la tempéraure à soudainement tombé chez moi, il fait froid mais je m'entête à garder les fenêtres ouvertes, paranoiant légèrement sur les moisissures qui poussent sur le plafond de ma salle de bain et les imaginant s'installant dans mes parois nasales, ma trachée, mes poumons, mon cerveau pourquoi pas.

Donc tout ce temps passé à écouter mes trash talk show préférés en après-midi, couchée sur le divan bleu, emmitouflée dans des vieux sacs de couchages, les yeux mouillés par un excès de baillements, j'ai eu trop de temps le cerveau peu stimulé et non stimulable, trop peu d'énergie pour rien faire d'autre que penser trop et me voilà ce soir un peu mélancolique, apathique et les mains gelées. Comment je pourrais changer ma situation, je n'aime pas être seule mais je n'ai absolument aucune envie de chercher quelqu'un, d'essayer, une partie de moi est comblée et l'autre est vide. Pour l'instant je vais continuer à guérir, me remettre sur pieds, reprendre ma petite routine active, m'arranger pour être solitaire par choix et oublier le vide que je sens ce soir dans le froid de mon appartement. Vide qui essaie des fois de m'avaler, qui me tire sur le bas de pantalon pour me faire trébucher sur lui, qui draine mes pensées et ramène tout vers lui, je l'accepte et pour l'instant il est là et il fait partie de ma vie, il est là car je ne veux pas laisser aller ce que j'ai, je ne peux pas oublier, je m'aggripe et malgré le vide je me sens vivre plus fort que jamais, je vibre et mon sang s'enflamme et tourne et tourne et me réchauffe le coeur et le bout des doigts, malgré les mauvais rêves et le questionnement je décide de rester car aujourd'hui il me semble impossible de vivre autrement.