Monday, October 26, 2009

FULL GROS genou genre

Aujourd'hui repos forcé à la maison. Hier durant la game d'Ultimate, j'ai été impliqué dans une collision douloureuse avec une joueuse de l'autre équipe. La rotule de mon genou gauche a été projetée sur le côté de ma jambe. Pendant une heure, sur le terrain, emmitouflée dans des couvertures, dans l'ambulance, à l'hôpital, j'ai tenu un petit paquet de glace sur ma rotule, là où elle ne devait pas être, sur le côté gauche de ma jambe gauche.

Le médecin me l'a replacé en quelque secondes, moi j'ai crié comme si j'étais en train d'accoucher. Sur le terrain où l'accident est arrivé j'ai serré les dents et je me suis obligée à ne pas pleurer, à blaguer et parler à tout le monde qui essayait de me distraire. J'avais les yeux rivés vers la droite de mon corps, je grinchais des dents une fois de temps en temps mais tout le monde me disais que je faisais ça comme une grande. Tout le monde est allé voir mon amie Christine, qui est dans mon équipe, pour dire qu'ils étaient impressionnés que je suis si calme et si forte. À l'hôpital quand le médecin a mis ses mains sur ma rotule je me suis mise à trembler et à pleurer et à le supplier de ne pas la remettre en place. 100 mL d'anti-douleurs plus tard, je me sentais calme, le liquide ayant fait son chemin dans mon cerveau. J'ai supplié de plus belle. Un autre 50 mL. J'ai supplié comme s'il portait un fusil à ma tempe. Il a poussé et l'a replacé. Je n'ai jamais eu aussi mal. J'ai crié après car sur le coup je ne pouvais rien faire que rester figée sur place. L'infirmer m'a flatté le dos et m'a dit que tout était fini... Ma jambe était soudainement si légère et flexible... j'ai rit et pleuré en même temps.

Maintenant j'ai le genou de la grosseur d'un pamplemousse mutant, ça me fait un peu mal mais c'est surtout incomfortable, enflé et je suis incapable de vraiment plier et déplier ma jambe. Mais pour vrai, je trouve que c'est de la petite bière, ya rien là. Ça va passer. Je vais m'acheter une meilleure attèle et dans une semaine ou deux je serai comme neuve. J'espère. J'espère que ça ne m'arrivera plus jamais, il n'y a rien de plus inquiétant, dégoutant, déstabilisant que de voir des os au mauvais endroit dans son propre corps, de sentir ses ligaments si tendus qu'on en n'est incapable de bouger d'un centimètre. Et j'en passe. Eurrrk.

Ah oui et pour mieux faire passer ce moment désagréable j'ai un nouvel endroit où habiter... je déménage le 15 novembre. Pour beaucoup plusse méga mieux! J'ai hâte de faire des boîtes en marchant juste sur une jambe!

Friday, October 23, 2009

Pluie d'automne

La neige à commencer à tomber au Québec, en Suède, et ici il pleut et ça m'affecte très peu. En vélo comme à cheval je me fais mouiller un peu mais avec mon armure imperméable je me sens invicible, affrontant la pluie et les nuages gris sans soucis.

De retour en ville depuis peu, j'organise ma vie, je lis les livres de la série Twighlight, je vais à mon cours de danse, à la piscine, je me fais à manger, je sors le vendredi soir, au cheval deux fois par semaine, ultimate le dimanche, etc, etc... Je m'organise pour ne pas avoir de temps libre, pour ne pas penser, ne pas me poser trop de questions. J'avance avec mes oeillères personnelles qui font que je perds un peu la notion du temps. En fait je redéfinis la notion de temps puisque tout est si différent maintenant. Mais ça me va. Ma télé n'est jamais ouverte, je me couche tôt et dors comme un castor dans sa hutte et redors et lit au lit. Je me re-retourne en plein milieu de la nuit pour jouer un peu avec mon blackberry, je me retourne et me rendors et voilà ce sont les meilleurs moments de ma journée. Ça et suer un coup en vélo, j'adore même si ma performance physique laisse encore à désirer.

Je vois ceux que j'aime et profite de chaque moment. La fin de semaine dernière mon amie au petit chien à nagé de West Vancouver à Kits Beach. Je l'ai suivi avec un groupe d'amis en voilier, une journée sur l'océan avec puppy love et compagnie. Mercredi nous sommes allé au PNE pour une soirée "Fright Night", ou vampires, meurtriers à la tronconneuse, zombies, freaks se promenent au parc d'amusement. La nuit était parfaite. Le pluie avait tombé toute la journée et le pavé était luisant, reflétant les lumières colorées des manèges tout autour. Des écrans de fumée artificielle se levaient de temps à autre sur le site. La musique des manèges et les rires et cris autour, j'ai eu une soudaine envie d'être un vampire parmi la foule, j'aurai pu aggriper ma victime et sucer tout son sang, giclant sur l'asphalte mouillée, et personne n'aurait remarqué. Les freaks tout autour se faisait un malin plaisir à nous faire peur, à ME faire peur, à me faire sursauter et crier. Et moi je me suis laissé aller dans cette folie crée pour nous, les visiteurs, j'ai eu peur, j'étais ailleurs, j'allais mourir au parc d'attraction cette nuit là. Des maisons hantées où des tueurs masqués, couteau à la main, nous suivaient au travers des corps suspendus au plafond par des cordes. Des zombies arrivant de nulle part me faisaient crier et courir, j'ai eu peur et j'ai tellement rit. Les manèges effrayant m'ont fait le même effet.

Pluie ou pas, sans neige la vie continue, je commence à m'installer ici et ça me fait un peu peur. J'essaie de ne pas penser que je vieillis et que ma vie change et que je m'éloigne à chaque jour de la date de mon retour, retour auquel je pense souvent, duquel je parle tout le temps. Pour l'instant la pluie me va.

Wednesday, October 7, 2009

Puppy Love

Puppy Love comme le jeu sur l'ordinateur. Mon petit puppy noir dont je ne me rappelle plus le nom que j'amenais au dog show et l'ordinateur qui répétait des mots en français avec un accent anglais et mon petit puppy qui je crois était mentalement limité car il n'a jamais rien fait de plus que s'asseoir, donner la patte et rouler mais sur un côté seulement. Mais moi, huit ans, incapable de m'en défaire, je continuais à jouer à puppy love et à stagner. La semaine passée j'ai gardé le petit chien blanc de mon amie, petit piteux puppy, sous les couvertures la nuit et couché sur le tapis de la salle de bain pendant que moi j'étais dans la douche. Little white puppy qui machouille un koala en peluche, promenades, one little white puppy is all I need to be happy. Et ça c'est pas moi qui l'a dit, c'est l'itinérant sur la plage, qui l'a crié, alors que le petit chien blanc courait sur le sable gris au crépuscule.

À la plage de Kits Beach alors que le soleil se couchait, entre les collines au sud et les montagnes au nord, la baie qui s'étend devant, d'énormes bateaux qui repartent vers le large, on voit leurs ombres noires sur fond de ciel pourpe et nuages gris, leurs lumières orangées comme des étoiles fatiguées. Ils s'éloignent et brillent et se rapprochent du feu qui brûle à l'horizon, vers l'île, vers l'ouest.

Ces temps-ci je suis sous la pluie mais en vivant ici j'ai appris à rester au sec. L'air frais et humide me rouille un peu le dos mais surtout me pétille dans le nez et remonte jusqu'à mon cerveau et mon sang circule plus vite, des nouvelles chansons dans les oreilles, et je souris les cheveux frisottés par l'humidité, des bas de laine dans les pieds, sous ma douillette trop lourde, les orteils écrasés, la fenêtre ouverte et le froid de l'air et la chaleur de mon corps emprisonné, si heureuse d'être ici, je plonge, j'oublie ce qui me manque et quand j'ai le temps de prendre le temps je ne voudrais rien faire d'autre.

Lundi j'ai mangé de la dinde car c'était Thanksgiving. On a bu du vin et chanté et dansé et j'ai dormi chez mon amie. L'an passé alors que j'étais en transition, nouvellement célibataire, revenue d'un été de fou à trop travailler, solitaire, seule, perdue, je dormais souvent chez elle, à chaque fin de semaine, sur le divan. On s'est aidé toutes les deux à redevenir heureuses, solides et fortes grâce à cette nouvelle amitié qui a changé ma vie. Lundi j'ai dormi dans son lit avec son little white puppy.

Thursday, October 1, 2009

Mon âme à l'eau

Mon âme à l'eau
Sous la pluie, dans mes os
Mon coeur timide
Ma nuque humide
Triée tiraillée emmellée
Emprisonnée la crinière nouée

J'attendrai la neige
Et sur l'herbe verte
Spongieuse glissante
Mes pieds s'enfonceront
Fuyant sur place
Figée

À l'ouest il n'y aura plus rien
Que l'eau qui se soulèvera
Du vent devant
M'ébranlant
Je resterai ici
Au moins jusqu'au printemps