Thursday, May 21, 2009

Ooooh Martha

Hier, bien occupée à planifier ma prochaine excursion dans le nord de la province pour le travail, j'attendais que mon fax fasse le tour de la petite machine et que ladite machine crache un petit papier confirmant l'envoi. En regardant autour, j'essayais d'avoir l'air occupée. Pas envie d'aller me rasseoir à mon bureau tout de suite. Il y avait un exemplaire du magazine "Business something something" sur la tablette. Ouvert à la section "Dear Machin", où apparement les businessmen/women du BC envoient leurs questions sur les relations interpersonnelles au travail à Mme Machin.

Quelqu'un se demandait comment aborder ses collègues qui l'avaient vu pleurer au dernier meeting ou la boss avait émis certaines remarques dures à avaler à son endroit. La réponse consistait en une série de phrases bien construites, une belle réponse bien emballée de semi-conseils qui n'apportait pas vraiment de solutions. Il y avait dans cette réponse une citation de Martha Stewart. Business Women Don't Cry.

Ah ben.

En lisant l'article je me suis rappelé que ça fait longtemps que je n'ai pas pleuré.

Tant mieux.

Pas vraiment en train de devenir business woman, mais tout de même, je commence tout juste à me considérer comme une femme depuis quelques mois.

Et je travaille dans un monde d'homme, ou plutôt un monde où les hommes sont majoritaires. L'été approche et bientôt je passerai mes journées en bottes à cap et casque de construction à négocier avec les contracteurs, rire des jokes grasses des boys et assister à des meetings avec les big big clients qui brassent de la big big money.

L'an dernier à cette date, par ces gens, j'étais considérée comme une petite fille, une jeune fille au plus. Non ils ont dit, non on ne croit pas qu'elle sera capable d'être en charge du projet, non elle ne pourra pas tenir son bout devant le foreman, non elle ne pourra pas diriger une équipe, non elle est trop jeune. Au début par incofort je suppose, certains oubliaient de me serrer la main dans les meetings. Où me donnaient une poignée de main tellement faible et indécisive que j'avais de la misère à continuer à les regarder en souriant...Pas grave je l'ai fait quand même, tout ce que j'étais pas supposé être capable de faire. Et j'ai même pas pleuré. Et j'ai aimé ça.

Cet été j'ai le pied dans la porte, je l'ai ouvert la porte, j'ai dévissé les bolts moi-même. Je suis devenue une femme.

J'ai pas encore d'abonnement à Martha Stewart living par contre.

Wednesday, May 20, 2009

20 mai, tout et rien

Mardi soir 1h du mat. Je m'endors, il est tard, j'arrive pas à me décider à aller me doucher, me coucher, me crémer, avoir froid sous les couvertures, me coller sur galopin, les cheveux humides et gelés sur l'oreiller, pour me réveiller en sueur deux heures plus tard. Ma température corporelle et moi, perpétuel combat.

Mon nouveau vélo, qui m'amène partout, au bureau, à la plage, au starbucks, downtown, chez le chat, m'a fait une belle surprise ce matin. Un pneu crevé. Comme une grande en revenant de l'écurie ce soir j'ai entrepris de réparer la crevaison et miracle... j'ai réussi. En pyjama rose en bleu, avec ma lampe frontale, un seau sale rempli d'eau, de cheveux, de poussière mouillée et de substance inconnues, une bière à la main, des instructions données par un ami sur internet... grâce à mon père je me rappelais un peu comment faire. J'ai les mains sales et je sens le cheval, j'ai une haleine de bière et de salsa, mais je suis si fière de moi. Demain matin je pédalerai de nouveau. J'ai hâte!

Je voulais me couper les cheveux moi-même, toute seule, grande styliste à l'inspiration unique, mais là j'ai trop bu (juste un ti peu ti peu ti peu trop)

Mon cheval a fait le grand garçon au concours dimanche. Je suis si fière de nous. Ensemble on progresse, lentement mais surement. On y retourne bientôt. J'ai tellement hâte.

Mon sommeil est divisé, dit visible, différent, changeant, je récupère trop, pas du tout, je rêve mais j'oublie tout. Je dors debout. Je perds le fil de mes pensées. J'ai des souvenirs impossibles, des restants de rêves, des fois ma vie ne fait pas de sens, je vérifie, non non cette fois-ci t'es réveillée ma belle. Oups merde, j'ai vraiment dit ça. Je rêve en français, je vis en anglais, des fois je mélange les langues sans m'en rendre compte. Pour moi c'est normal. Je rêve éveillée.

Chez le chat je ne dors pas très bien, pourtant je me sens très bien. Mais j'ai peur que le réveil sonne et que la journée commence pour vrai. Donc je reste éveillée et je profite de la nuit à côté de lui. Il respire, je bouge, il se tourne, le soleil se lève, oups il a parlé d'un rêve qui ne veut rien dire, il se retourne, ronronne, je me gratte les pieds, j'ai les yeux collés, le plafond, les murs blancs, les draps verts, les miens sont oranges, les stores blancs et le soleil qui me tapotte le front. à 5h30 du matin je m'endors pour une petite heure puis la journée recommence et j'attendrai de voir si ce soir on peut aller se balader à english bay et retourner chez lui pour écouter de la musique en lisant The Economist. Puis on pourrait aller se chercher du take-out et écouter un film bizarre ou drôle ou sérieux.

Mais non mais non je ne fais pas qu'attendre.

Je vis ma vie, je pédale, je cours, je galope, j'écris, je joue, je ris, je chante, je fausse, je travaille fort, je mange de la salade, des oeufs, des tomates, du poisson, je procrastine, je suis polie, je souris, je bois, je rote, je suis heureuse, je crie, je mange du mcdo, je parle très fort et fait des blagues déplacées, je chante encore plus fort, j'ai oublié mes angoisses et ma solitude, voilà enfin ,se garder occuper m'occupe l'esprit, un dernier verre, je prends un taxi et quand j'arrive à la maison et je suis enfin seule chez moi, je dors.

Monday, May 11, 2009

Moi aussi


De l'autre coté de la rue
les corbeaux mouillés
Dans leurs nids attendent
Que leurs petits s'envolent

Moi aussi ce matin
Mouillée, poule mouillée
Spagetthi sauce en canne
Au blé entier

Moi aussi, ce midi
Une nouille
Ramollie, j'attends
De me faire avaler

Moment de calme
Avant le nouveau départ
Vers le même endroit
Vers le bout du monde
Vers encore plus loin

Moi aussi bientôt, un ver
Je sortirai les jours de pluie
Comme aujourd'hui
Puis
Demain
Séché au soleil
Ramassé par une petite fille
Jeté sur le pavé

Moi aussi des fois, le pied
Qui m'écrasera
Un beau jour de mai
Avant le départ
Vers le même endroit

Sunday, May 10, 2009

Spanish Banks

(Ecris sur un clavier anglais, desolee il n'y aura pas d'accents et surement quelques typos dans ce billet)

Encore une fin de semaine au soleil, encore une fin de semaine a boire de la biere en se racontant des histoires. Les gens qui m'entourent, tranquillement deviennent rassurants, confortables. J'evalue leurs differentes personnalites, je me demande a qui je ressemble le plus, j'imagine leur vie d'avant -sans moi-, je m'appuie sur leurs rires familiers, je marche sur la pointe des pieds au travers de leurs regards, je me perds dans les plis de leurs visages, la main sur une epaule, on partage une couverture ou un repas ou une biere. Je suis entouree de gens heureux.

A Spanish Banks ou on a passe l'apres midi, la vue est spectaculaire. Le sable est fin. Devant nous, l'eau bleue foncee ne parait pas chaude car le vent du large nous rafraichit les idees de toutes facon. De l'autre cote de l'eau, des montagnes vertes sapin, noires roche et blanches neige au somment. Bleu, vert, blanc. La ville au fond, vers la baie, toute blanche. Une foret de grattes-ciel de vitre. Des cargos et des voiliers qui nous cachent la vue, qui se fondent dans le decor, qui semblent immobiles pour nous qui sommes trop occupes a rire pour les regarder s'eloigner. Lorsque le soleil commence a se fatiguer et decide que bientot il disparaitra, la ville s'enflamme. Les montagnes deviennent plus sombres et les gratte-ciels emettent une lumiere intriguante, rassurante.

Samedi dernier, de la plage de Spanish Banks, la ville s'embrasait alors que le soleil se couchait. Des nuages bleu clair, gris fonces, blanc sales se sont eleves au dessus des buildings. Puis j'ai eu un peu peur.

Ce soir il pleut et la pluie frappe a ma fenetre. Demain je prends mon velo pour aller travailler. Demain matin je serai bien trempee.

Monday, May 4, 2009

pas tout à fait l'été

Drôle de ville. On dirait depuis des mois que l'été est à ma porte. Que l'été est dehors puisqu'ici en dedans il fait toujours sous zéro même si le soleil tape sur les rideaux.

La dernière fin de semaine d'avril nous sommes partis en camping-aventure vers Mission, dans la vallée, dans le bois avec les hillbillies. Notre groupe de citadins était entourés de personnages heeeuumm disons plutôt rustiques. Devant nous, le lac. Derrière, le chemin de bois. À gauche, l'enterrement de vie de garçon de Bobby. Une quinzaine de gars bedonnant dans la mi-vingtaine portant presque tous une belle chienne à carreaux. Bobby et ses chummys carburaient à la bière et aux coups de 12 dans le lacs. Comme notre groupe était en partie composée de filles, nous avons eu droit à plusieurs visites des boys, de plus en plus chaud avec la soirée qui avance, venu nous faire des avances, pas très subtiles. On a eu droit à des histoires de pick-up et de chasse et il y eu même un moment de virility-show-off intense où les gars ont compétitionné pour aller nous chercher du bois.

Puis à droite il y avait monsieur X et ses amis. Monsieur X habite dans un shack dans le bois, construit d'un ramassis de planches et de bâches de plastiques. Pas d'eau courante, pas d'éléctricité. 3 chiens. Pas de permis de conduire (pas avant 4 autres années). Son pick-up plein de rouille et de trous était stationné juste là et il nous a laissé tiré du paintball et du gun à patates en plein dessus. En fin de soirée les rumeurs ont commencé à circuler... monsieur X serait le frère de Robert Pickton... film d'horreur en temps réel.. qui va-t-il tuer ce soir... pourquoi l'a-t-on laissé faire quand il s'est offert pour prendre une photo du groupe? Qui sera le premier à disparaitre de la photo? Qui va survivre? Qui osera aller à la toilette, seul, loin du groupe, dans le noir?

Puis cette fin de semaine il a fait beau, il a fait beau! J'ai passé du temps à l'écurie. J'ai recommencé à jouer au Ultimate Frisbee. J'ai mal partout, j'ai un coup de soleil. J'ai hâte de voir comment il sera, l'été qui se fait attendre, l'été qui n'est pas encore arrivé officiellement.

Friday, May 1, 2009

Barn with a view

J'arrive du bout du monde pour aller voir monsieur G. Sa nouvelle demeure est vraiment grandiose... vue sur le Fraser et Mt Baker. Il va passer ses journées à brouter avec ses quelqu'un d'autres.

Je suis pleine de soleil et de courbatures. J'ai les épaules rouges et un verre de vin blanc à la main. Même si j'ai toujours envie d'aller ailleurs après la saison de terrain j'ai aussi envie de rester pour des journées comme aujourd'hui.

Heureusement que j'ai les émotions à fleur de peau, ça m'a permis de savourer la journée au soleil avec les chevaux et maintenant c'est vendredi soir et il me reste 3 jours de fin de semaine.

Peut être que je ne participerai pas aux émeutes si les Canucks gagnent la coupe, peut-être que je serai avalée par la vague géante dans mon sommeil puisque j'habite dans un sous-sol. Peut-être que j'irai marcher sur Robson en talons haut en me faisant croire que moi aussi je suis cool et riche et au-dessus de tout. Peut-être que je m'en fout des autres des autres, après tout.

Tout le monde a quelqu'un d'autre

Sauf moi??

wtf?

Non c'est pas vrai... moi aussi j'ai quelqu'un d'autre... et mes quelqu'uns d'autres ont quelqu'un d'autre. Eux aussi.

Je sens que je suis dans un impasse en ce moment.

Impasse au travail, je travaille trop, j'ai une fin de semaine de 4 jours bien méritée qui commence aujourd'hui mais je sais que je vais continuer à trop travailler. Qu'est-ce que je peux faire d'autre? Je retire beaucoup de satisfaction de mon travail. Et un peu de liberté, de temps libre pour aller voir mon cheval ou dormir le matin. Quand c'est possible. Beaucoup de satisfaction à savoir que tout le monde apprécie mon travail et que je suis maintenant un membre de l'équipe, de la compagnie, maintenant indispensable pour certains projets.

Donc dernierement je mise sur ma sois-disant carrière. Je pense à aller ailleurs l'an prochain. Qui sait.

Impasse au cheval. Je veux vivre cheval mais je n'ai pas le temps, les moyens. Je veux sortir en concours et ramener des rubans rouges. J'essaie, des fois je réussis.

Impasse dans ma vie sentimentale. Tout le monde me trouve trop émotive. Je sais pas comment être autrement. Je ne sais pas ce que je veux, je ne veux pas être un cliché de jeune femme célibataire. Donc j'attends de voir ce qui se passe. Donc je travaille trop.

Les amis ça va par contre.

Aujourd'hui j'ai envie de partir de cette ville où tout le monde jogge sur la plage en montrant ses petites shorts lululemon. J'ai envie de sacrer le camp parce que je ne suis pas capable de marcher en talon haut et lunettes Gucci sur Robson le vendredi après-midi. J'ai envie que les Canucks gagnent la coupe pour avoir une raison de briser les vitrines des magasins chics. J'ai envie d'aller au condo du président au centre-ville et de regarder la vague du méga-tsunami avaler tout ceux qui sont trop pauvres pour se payer un appartement with a view.

J'ai envie d'aller vivre à Perfection avec Kevin Bacon (version cowboy) et d'être une jeune géologue qui découvre des vibrations anormales dans le sol. On tomberait amoureux en tuant des énormes vers de terres.... J'ai écouté "Tremors" dimanche soir...

J'ai envie d'aller vivre à la campagne avec Griffin et y rester. J'amenerais Butterfly, Fleur, Samsara. Mon Griffin aurait ses quelqu'un d'autres et moi j'aurai besoin de rien de plus.