Sunday, March 22, 2009

L'homme chat

Après avoir lu le blog de Chantal l'autre jour j'ai réalisé qu'elle faisait des souvent des listes. Tiens, je me suis dit, voilà un style intéressant. En bonne Wannabe j'ai fait une liste moi aussi lors de mon dernier billet. Billet je crois que c'est le bon mot, j'ai juste les mots anglais dans la tête quand je pense à un blog, blogue devrais-je écrire.

Mon père m'a dit que je pratiquais l'art d'être dans la situation et à distance en même temps. Je n'étais pas au courant, ça ma surpris, puis je me suis relue et je crois comprendre ce qu'il veut dire.

Je réalise aussi que je fais de très longues phrases. Ça doit être pour me venger de tous les cours de français à l'école où on était o-bli-gés de mettre des virgules et des marqueurs de relations et des points et sujet amené-posé-divisé, et merci maman d'avoir fait mes devoirs d'analyse grammaticale en secondaire 4 et 5 car je n'ai jamais vraiment rien compris à tout ça. Ou j'ai peut-être juste oublié.

En parlant de ma mère, elle m'a envoyé des courriels sous l'effet de l'alcool. Et moi j'ai répondu après ingestion intense de sucre.

Et là j'ai passé la fin de semaine au bureau. Non c'est pas vrai mais j'ai travaillé beaucoup, même si le soleil s'est pointé le nez et toute la face et le corps au complet aujourd'hui et que je pense aussi qu'il avait invité de la parenté à la maison parce que ça brillait de l'autre côté de la fenêtre, sur les tables des terrasses, j'ai vu aussi son reflet dans les martinis et les verres de vin blanc des belles filles blondes au T-Shirts blanc de yaletown et le soleil réféchissait dans leurs lunettes de soleil trop grandes pour leur petit visage et leurs dents blanches m'éblouissaient à chaque fois que je regardais dehors. Puis cet après-midi je me suis acheté un frappucino chez Starbucks que j'ai bu à la paille tellement vite comme si c'était le mois d'août, j'ai eu mal à la tête car c'était très froid, et on est allé manger un grilled cheese sur une terrasse à trois heures, vu que c'était l'heure de diner.

Enfin, autres nouvelles. J'ai un ami chez qui je dors des fois et en fin de semaine j'arrivais pas à dormir, je devrais dire j'ai un ami chez qui j'essaie de dormir parce que la moitié de temps je tourne et tourne dans le lit et je dors et me réveille sans me rendormir, je regarde l'heure et je compte les minutes qui me reste avant que mon réveil sonne trop tôt et que je snooze et me rendorme pour de bon alors que je serais supposée être debout car j'ai planifié un tas de choses pour la journée, et déjà qu'en me couchant à cette heure là c'est sur que j'aurai pas mon 8 heures de sommeil. Moi qui était la reine du sommeil instantané et profond et au lit à 9h30 les soirs de semaine, je me suis fait royalement déclassé. Il dort, il dort, il dort, ça me rend verte de jalousie. D'ailleurs en ce moment il est si tard, je ferais mieux moi aussi de dormir plutôt que de penser à lui. L'autre nuit dans mon délire hypnagogique j'ai eu une révélation, j'ai repensé à Garou, mon chat, mon obsession de petite fille et je l'ai entendu ronronner et voilà je me suis dit, ça y est, ce gars là c'est un chat. Je sais c'est complètement fou. Après ça moi aussi j'ai dormi, j'ai dormi.

Tuesday, March 17, 2009

March Madness

Me voilà en plein au milieu de ce fameux moment de l'année qu'est March Madness. Ici au bureau nous travaillons comme de petites fourmis, toutes ensembles pour assurer le bien collectif et l'avenir de notre compagnie. On travaille comme des fous (une façon d'expliquer pourquoi on parle de Madness), pour s'assurer que l'année prochaine à la même date on sera encore dans le jus jusqu'aux narines et qu'on aura envie de crier HELP HELP! Sauvez-moi de cette mer de rapports à écrire et de petits points rouges et verts sur mon écran d'ordinateur!

J'ai tellement vu la (stie de) map de Fort Nelson souvent depuis quelques semaines que j'en rêve la nuit, le jour, j'y navigue en utilisant la petite main et je clique sur les points avec la petite flèche et ooooups mais voilà la petite viviane sur la carte elle est en train de mettre un petit peu de sol dans un petit pot de verre et on dirait une comptine pour enfant mais c'est juste des souvenirs c'est juste que quand... (je reprends mon souffle) quand je la regarde trop longtemps la map j'arrête de voir des résultats d'analyses chimiques et des contours d'excavations et je me surprend à me rappeler les moments passés là à échantillonner ou à regarder dans le fond d'un énorme trou de 4 mètres de profonds avec les entrailles de tuyaux et de manholes de béton exposées et rotissant au soleil et je renifle les vapeurs d'hydrocarbures qui s'évaporent sous la chaleur écrasante du mois de juillet et les moustiques intoxiqués au diesel me tournent autour de la tête et réussissent à me piquer le front, bouillant sous mon casque de construction.

C'est March Madness ce qui signifie que:

- Je m'alimente en chili pour assurer ma régularité dans ces temps difficiles
- Mon cou et mes épaules font mal mais j'endure
- Je m'alimente en slurpee vert et en oeuf cadbury car mon chili est trop santé (mon cerveau a besoin de sucre)
- Je lis et relis et rererelis les mêmes phrases dans des rapports différents et je ne sais plus qui a copié collé quoi de ou et quelle est la bonne version de ce tableau, merde je dois réviser ces figures mais est-ce la bonne liste de résultats et qu'est-ce qu'on a dit qu'on allait écrire à ce sujet?
- Je prends des notes sur 25 bouts de papiers différents et j'oublie ce que j'ai écrit sur la moitié d'entre eux
- Je "perds mon temps" sur internet au lieu de travailler car l'énormité de la tâche à accomplir me fait peur
- Je discute avec mon boss de détails insignifiants pour le reste de la planète mais nous y accordons une importance primordiale
- Je me couche tôt car je suis brulée mais je sors du lit toujours trop tard
- Je ne fais que penser à mon travail
- Je pense qu'il faudrait que j'y retourne
- Ok ouais j'y retourne
- Maintenant
- euuuh
- Oui
- K
- Bye

Sunday, March 15, 2009

Quand je marche

Ici, je marche, je marche. Toujours les mêmes rues, mais je marche des kilomètres, sur le même circuit, retour au point de départ, des fois j’emprunte un chemin plutôt que l’autre mais je marche tout le temps.

J’emprunte Davie le matin, le soir, n’importe quel jour de la semaine. Dans le noir ou la lumière du matin. Ces derniers matins il pleuvait, il faisait froid. Je rentre chez moi le matin en marchant sur Davie des fois et on dirait que quand c’est le début de la journée et la fin de la nuit d’avant en même temps le froid est encore plus mordant. De Davie à chez moi le matin c’est long, il faut passer par dessus False Creek et marcher jusqu’en haut de la pente. C’est beau quand il ne pleut pas et qu’on peut voir la ville et les montagnes et l’eau et les maison de West Vancouver. Mais pour voir tout ça il faut regarder en arrière quand je rentre à la maison. C’est quelque chose que j’essaie de ne pas faire ces temps-ci. Peut-être juste que j’habite pas du bon côté du pont.

Il y a quelque chose que je trouve très beau sur Davie le matin, quand le soleil se lève et que la pluie de la vieille mouille encore les trottoirs. Au coin de Burrard du côté Nord, en face de la station-service Esso, avec les tours du centre-ville en arrière plan, on a inauguré recemment un jardin communautaire. Le jardin est un peu perdu, pas mal tout nu, il y a des copeaux de bois foncés à la place des légumes qui vont pousser là cet été. Les différents lots sont séparés par des bandes de bois clair et de minces sentiers de gravier. Quand le ciel passe du bleu foncé au rose et qu’au-dessus de ma tête les lampadaires l’illuminent, ce jardin vide accoté sur un mur de brique peint, quand je vois ça, ça me fait sourire quand je suis triste et que ça me pince le coeur quand je suis de bonne humeur. Mais ce que je trouve le plus beau sur ce coin de la rue Davie, c’est que pas loin, de l’autre côté de la rue, il y a le Celebrities, un bar où je ne suis jamais allé mais que je remarque tout le temps. Et que, en face du Celebrities, le matin, sur le trottoir mouillé, quand il fait pas tout à fait clair encore, je peux voir toutes ces gommes collées sur le trottoir, en face de la porte du bar, en face du line-up des soirées d’avant. Des blanches, des bleues, des roses, des centaines de milliers de millions de gommes, une mer de prémaché, un monde prémastiqué que je traverse. Ça, ça me fait toujours me sentir bien, peu importe l’heure, la météo, ou mon humeur.

Thursday, March 12, 2009

S'enflammer

Quelqu'un qui s'est auto-proclamé mon guide spirituel a laissé savoir qu'il fallait que je m'émancipe. J'ai répété ce mot plusieurs fois é-man-ci-peu-et-men-si-pe-ai-main-chie-pu... et ça ne veut plus rien dire. Donc je m'émanciperai une autre fois. Surtout que là j'ai un petit verre de vin dans le nez et que d'ici la fin de ce post (je cherche toujours le mot français) il est fort probable que j'en ai un deuxième derrière la cravate.

En passant j'aimerais ça moi aussi que Gérald imprime mes textes (demain l'émancipation, demain BON)

Aujourd'hui j'avais rendez-vous avec mon garçon préféré, mon cheval. On se voit quelques fois par semaines, quand ça adonne, depuis mon Dieu plus de deux ans! Je crois que toute l'attention et le temps (et le temps d'antenne...) que je lui ai porté ont probablement été des facteurs influençant ma situation de couple, à l'époque. Parce que bon, aujourd'hui, la situation de couple, elle est inexistante, du moins pour moi qui représente la moitié de mon ex-couple de l'époque.

Bref le beau garçon qui occupe mes pensées, au début me réconfortait par sa force tranquille, sa stoicité, son regard gentil, sa façon de marcher sans se presser même à travers un champ de bataille comme on en imagine durant la première guerre mondiale. Il était solide, prévisible.

Je le sais maintenant, il est devenu un jeune homme. Me voilà intimidée, légèrement perdue, souvent tendue, des fois même déçue parce que je n'arrive pas à reprendre le dessus. Mes émotions sometimes get the best of me, comme on dit. Ses pas sont plus forts mais plus légers aussi, ses épaules si puissantes et son regard est devenu curieux, il marche la tête haute et son corps est svelte et ciselé. Maintenant il se questionne, m'oublie, me résiste, explose parfois. J'ai un peu peur, mais je dois le laisser bouger, danser, briller, s'enflammer, je dois le suivre, lui faire confiance. La prochaine fois promis, promis, juré... je regarderai devant et respirerai l'air qui descend des montagnes à plein poumons, je laisserai l'oxygène entrer dans mon sang et monter jusqu'à mon cerveau. Je mettrai ma main dans son cou et lui laisserai les rênes et le suivrai sans le bousculer, sans tirer, sans m'accrocher à sa bouche si tendre, en douceur, en rythme, on apprends tous les deux et il brillera et voilà que moi aussi je me m'enflammerai à cause de lui.

Mon jeune homme, mon cheval, sortie de secours... ah non c'est vrai c'est chantal qui est écrit dans le titre du blog!!! merde!

Tuesday, March 10, 2009

C'est pas moi, c'est elle

La première chose que j'ai à dire, c'est que c'est pas moi... c'est elle.

Chantal, c'est pas moi. J'aimerais dire qu'elle me force à écrire ici, qu'elle me torture, qu'elle me fait des menaces, qu'elle a réussi à me convaincre à force de magie noire, vaudou, mains sur les ronds de poêle, avalage de savon, arrachage de cheveux, claques sur les joues, violence psychologique... etc... etc...

Mais la vérité c'est que je suis devenue un peu accro à ses écrits flamboyants et si touchants sur Internet... que voilà, je me retrouve chez moi, ou au bureau, ou dans l'autobus (maintenant que j'ai mon Blackberry je peux accéder à l'Internet partout, n'importe quand, n'importe comment, la nuit, partout sauf dans l'avion) Donc je disais que je me retrouve là, plantée là à attendre que miss Chantal se décide à écrire sur sa vie trépidante et je me dis aaaah mon Dieu si je pouvais moi aussi, écrire, m'étaler l'âme et démeler mes émotions sur l'écran que de toute façon je regarde tout le temps, ah si je pouvais moi aussi vivre la vie de Chantal, comme elle je pourrai faire rire mon lecteur le toucher à travers les ondes partout dans le MONDE au complet.

Alors... elle m'a dit... fait-le donc...

Alors... j'ai dit oui

Donc, me voici!

Chantal je m'ennuie
Maintenant toi aussi
Tu sauras tout de ma vie

Chantal, sortie de secours
Chantal, je te lis à tous les jours!
Chantal... si je pouvais
vers toi je courrerais
mais je boite
donc
c'est plate
Fais que j'attends
Tout le temps
Des nouvelles
D'elle

haha... à bientôt